Les bénéfices de près de 2 milliards de dollars enregistrés en 2020 par le groupe Philip Morris International (PMI) sont intimement liés aux transformations de l’entreprise, qui mise sur l’innovation et les alternatives à la cigarette pour sortir, « d’ici 10 à 15 ans » de la commercialisation de la cigarette, a estimé le directeur financier de PMI.

Interrogé par le magazine Barron’s suite à la publication des résultats 2020 de l’industriel, Emmanuel Babeau, le CFO de Philip Morris International, a indiqué que les bénéfices du groupe s’élèvent à 1,98 milliard d’euros, soit 1,27 dollars par action (contre 1,04 l’an passé). Des résultats en hausse qui s’expliquent, selon M. Babeau, par le fait que PMI « se transforme rapidement et profondément pour devenir une entreprise différente ».

Le directeur financier de PMI attribue notamment les bons résultats de PMI aux performances commerciales de l’IQOS, le dispositif de tabac à chauffer de PMI, qui permet d’inhaler des vapeurs de tabac sans entrainer de combustion, et en réduisant ainsi, selon PMI, significativement (de 90% à 95%) les fumées toxiques inhalées et les risques pour la santé des utilisateurs.

La dernière version de l’IQOS a été validée en décembre aux Etats-Unis par la Food and Drug Administration (FDA, organisme de contrôle sanitaire américain), qui la considère « appropriée pour la protection de la santé publique » et a validé sa commercialisation, a ajouté Emmanuel Babeau. A travers le monde, PMI a vendu 76,1 milliards de doses de recharge d’IQOS en 2020, a-t-il précisé.

Selon lui, le succès de PMI en 2020 s’explique par la capacité du groupe « à s’approprier les solutions digitales », notamment avec l’IQOS, dont la dernière version possède une technologie permettant de contrôler l’âge des utilisateurs pour éviter que des mineurs utilisent le dispositif, sur le modèle de ce qui se fait pour débloquer un iPhone après achat.

Les innovations technologiques permettent en outre à PMI de « savoir qui les utilisateurs de l’IQOS sont, ce qu’ils aiment… et nous sommes capables de dialoguer avec eux et de construire une relation commerciale qui est incroyablement forte », a ajouté Emmanuel Babeau, pour qui ces innovations vont dans le sens d’un modèle d’avantage centré sur les consommateurs, en rupture avec les usages du secteur.

L’an dernier, le directeur général de Philip Morris International, André Calantzopoulos, a annoncé que son groupe prévoyait la fin de la commercialisation des cigarettes d’ici 10 à 15 ans, et l’évolution de son modèle économique à destination de dispositifs de sevrages tabagiques comme le tabac à chauffer et les cigarettes électroniques.