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Opinion | Sébastien Cochard, I&S Adviser "Pourquoi 90% des start-up sont vouées à disparaître si l’on ne fait rien ?"

Les start-up françaises se développent à un rythme accéléré mais dans un contexte bien différent et avec des ressources autres que celles de leurs consoeurs des années 2020. L’atteinte de la rentabilité reste leur point critique, voire faible. Pour y remédier, structurer l’accompagnement des start-up et des fonds constitue un enjeu économique et politique pour les mois à venir. Par Sébastien Cochard, I&S Adviser.


Entre 75% et 90% des startups disparaissent dans leurs premières années selon l'Association des dirigeants et administrateurs d'entreprise.
Si l’on y regarde de plus près, 90% des start-up technologiques n’atteindrons jamais le “sacro-saint” million d’ARR (Annual Recurring Revenue), le premier plafond de verre qui s’avère fatal pour l’immense majorité de ces entreprises. Elles sont donc vouées à stagner, à disparaître, ou à être revendues pour une poignée d'euros, une société technologique réalisant moins d’un million d’euros de CA n'intéressant généralement aucun repreneur, sauf cas très particulier …

Un enjeu de taille significative : 800 nouvelles start-up par an et des milliards engagés
Il y a encore 10 ou 15 ans, les start-up qui levaient des fonds en France et en Europe n'étaient que quelques poignées, pilotées par des co-fondateurs expérimentés, connaissant le secteur d’activité et maîtrisant la dimension business et technologique de leur “nouveau né”.

En 10 ans, en France, les levées de fonds sont passées de 1,3 milliards d’euros à 13,5 milliards d’euros avec près de 800 transactions par an pour 2021 et 2022. Si l’on observe les chiffres à l’échelle mondiale, les proportions sont encore plus impressionnantes, avec des investissements multipliés par 20 en 8 ans : 1100 milliards de $ investis en 2021 contre 54 milliards en 2013.

Ce record s’explique notamment par l’augmentation historique du volume de capitaux disponibles mais aussi par l’engouement de la nouvelle génération pour le modèle start-up et par la volonté des politiques et des gouvernements de transformer leurs pays respectifs en “start-up nations”. La “dry powder” (littéralement, "la poudre sèche" - terme qui désigne les fonds levés par les investisseurs et qui n'ont pas encore été encore investis) représenterait au total près de 3600 milliards de $ en 2023. Sauf crise économique et financière majeure qui viendrait assécher cette manne, nous sommes donc à priori encore loin d’une crise de liquidité et les start-up devraient encore bénéficier de cette montagne de cash pendant quelque temps.

Se pose néanmoins la question de la rentabilité des entreprises et des investissements …
La rentabilité peut s’entendre selon deux axes qui n’en sont pas moins corrélés : la rentabilité des fonds et la rentabilité des entreprises détenues en portefeuille par lesdits fonds.

Concernant la rentabilité des fonds, plusieurs grandes écoles dont Audencia et London Business School, viennent de publier une étude sur les entreprises non cotées. Selon cette étude, 7 % des investisseurs affichent un taux de rentabilité interne (TRI) supérieur à 10% à la sortie. Ce chiffre, qui peut paraître significatif, est néanmoins à apprécier à l’aune des performances boursières des sociétés cotées. Sur ses cinq dernières années (période prise pour la comparaison, 5 ans étant la durée moyenne entre la prise de participation et l’exit pour un fond), la croissance du CAC 40 a été de 38% et celle du Nasdaq a dépassé les 90%.

Il convient également de prendre en compte une nouvelle invitée autour de la table : l’inflation. Avec un taux qui s'établit autour de 10% dans l’Union européenne en janvier 2023, elle change la donne en termes de performance financière. Et si cette période inflationniste devait durer, il conviendrait sans doute de mesurer la rentabilité des fonds à l’aune de cette nouvelle donne, en prenant en compte le rendement déflaté.

Concernant la rentabilité des entreprises détenues en portefeuille par les fonds, l’exercice s’avère plus difficile. Mais l’on peut toutefois dire avec certitude que la notion de rentabilité est devenue davantage un sujet de préoccupation des fonds et donc des dirigeants de start-up depuis 18 à 24 mois seulement. Cela peut paraître surprenant d’ailleurs, mais sur certains marchés, en devenir ou concernant des technologies innovantes, le fait que cela prenne plus de temps n'a rien de surprenant. La courbe d’adoption par les clients, particuliers ou entreprises, s’étire parfois plus que prévu dans le temps.

En revanche, quand il s’agit de marchés maîtrisés, par exemple une application en mode Saas qui jusqu'alors n’existait qu’en mode dit “on-premise” (déployé sur un serveur appartenant à l'entreprise), le taux d’adoption doit être beaucoup plus rapide, le modèle Saas étant devenu le modèle usuel et le besoin fonctionnel étant préexistant.

Les causes de la stagnation ou de l'échec de la société peuvent dès lors être multiples :
- L’inexpérience des fondateurs,
- Des compétences commerciales, marketing, techniques également inexpérimentées,
- Un entêtement des dirigeants qui souvent ne veulent pas s’entourer ou se remettre en question,
- Une mauvaise compréhension du marché,
- Le manque d’accompagnement …

Aidées au début, puis plus rien
Depuis plusieurs années maintenant, l'âge moyen des fondateurs de start-up diminue et beaucoup sont des “newbies”, inexpérimentés en matière de création d’entreprise et souvent sans aucune expérience du secteur d’activité sur lequel ils se positionnent.

Il existe de nombreuses structures d’accompagnement pour aider ces nouveaux entrepreneurs lors des phases de définition et de démarrage. Les incubateurs sont nombreux comme “Station F” ou “Paris & Co” pour ne citer que les principaux.

Mais si ces structures sont adaptées pour aider à la définition du projet et accompagner au lancement, elles sont relativement inadaptées pour la suite. Il n’existe finalement que peu d'organisations et de structures à même d’accompagner ces start-up dans les phases de structuration et de croissance. Cela explique sans doute le grand nombre de faillites de ces structures à l’issue des deux ou trois premières années d'activité : au moment où elles ont le plus besoin d'accompagnement.

L’aide au développement des start-up : un enjeu financier et économique
La pérennisation de ces sociétés est avant tout un enjeu économique, et ces investissements, opérés par des investisseurs privés, mais également par chacun d’entre nous au travers de Bpifrance doivent atteindre leurs objectifs : créer de la richesse et de l’emploi.

Il est donc indispensable que les fondateurs soient accompagnés pour mettre toutes les chances de réussite de leur côté.

Aux Etats-Unis, bon nombre de structures, composées de créateurs d’entreprise expérimentés sont à même d’accompagner ces dirigeants sur la voie du succès. Il en est de même du côté des fonds américains qui intègrent de plus en plus d’operating partners d’un genre particulier, puisqu’ils ont pour la plupart d’entre eux créé plusieurs entreprises.

Les mentalités doivent évoluer en Europe et en particulier en France. Être accompagné n’est pas un aveu de faiblesse ou d'incompétence, c’est au contraire un signe de lucidité et de maturité et une garantie de succès renforcée pour les fondateurs, comme pour les investisseurs.
Le nombre croissant de start-up en France, les montants investis font de leur réussite un enjeu politique, économique et financier. Il est donc temps de structurer l'accompagnement des start-up et des fonds pour que demain, la plupart de ces structures soient pérennes et rentables et que les fonds d’investissements puissent délivrer un TRI compatible avec la nouvelle donne.

A propos de Sébastien Cochard
Après un début de carrière chez l’éditeur de logiciel américain Sybase, Sébastien Cochard crée Temposoft en 1998 avec Pierre Cesarini. 6 ans plus tard, il revend ses parts à l’occasion de l’entrée au capital d’un fonds et entre chez Fatwire dont il devient directeur général pour la France et le Benelux. Puis il rejoint Axway, puis Netfective technology. En 2010, retour à l’entrepreneuriat avec la création de SER Participation, puis de Pimwi en 2013, puis d’Omenable en 2014. En 2017, il intègre le fournisseur américain de services cloud ServiceNow. En 2019, c’est Lyon qui lui tend les bras et le voilà directeur général de la start-up Tilkee. Nouveau rebond début 2022 après le rachat de Tilkee par Efalia : Sébastien embrasse la profession d’operating partner chez I&S Adviser.

A Propos de I&S Adviser
I&S Adviser a créé le tout premier réseau français d’operating partners, des entrepreneurs expérimentés qui épaulent opérationnellement les fondateurs de start-ups, PME ou ETI et les aident à atteindre leurs objectifs de croissance. S’appuyant sur leurs retours d’expérience (tant leurs succès que leurs échecs), ces « have it done » s’engagent sur des résultats opérationnels et prennent des risques avec le chef d’entreprise. Fédérés sous une marque unique, les operating partners d’I&S Adviser interviennent à la demande de l’entrepreneur ou d’un fonds d’investissement, sur 5 sujets : le « Business Staging », le développement à l’international, le « check-up de l’existant », la création de business models digitaux et la mise au point de plans à 3 ans.

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Lundi 17 Avril 2023




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