Quels sont les enjeux d’un tel statut ?
- Isaac Getz : L’enjeu du statut d’entreprise à mission dépasse largement le cadre d’un texte de loi. Ce statut prend acte de la possibilité pour une entreprise de choisir une finalité qui ne soit pas exclusivement économique et de se transformer pour servir cette finalité.
- Laurent Marbacher : Pour nous, qui avons étudié pendant 5 ans et sur trois continents des entreprises que nous avons qualifiées d’altruistes, le statut d’entreprise à mission peut servir de cadre juridique à cette philosophie, bien qu’à nos yeux, un tel statut n’ait rien d’indispensable. Selon notre définition, l’entreprise altruiste vise à « servir tous ses interlocuteurs externes (clients, fournisseurs, communautés locales, anciens détenteurs d’un savoir-faire, jeunes d’un territoire) de façon inconditionnelle. Beaucoup l’ont fait sans modifier leur statut.
- IG : En effet, nous pensons que « statut n’est pas vertu » et nous avons vu qu’il est possible de construire une telle entreprise altruiste bien avant d’en inscrire la réalité dans des statuts. C’est le cas d’Eisai, un grand laboratoire pharmaceutique japonais que nous décrivons dans notre livre « L’entreprise altruiste ». Eisai a demandé à ses actionnaires de modifier les statuts 15 ans après que son PDG ait décidé d’orienter l’entreprise vers « le soulagement des souffrances des patients et de leurs familles » - ce qui constitue aujourd’hui sa finalité - et non plus vers le développement et la vente de médicaments.
- LM : Ce qui nous semble au moins aussi important que la rédaction des statuts, c’est l’incarnation d’une finalité sociale (ou sociétale, ou environnementale, ou humaine, etc.) dans la réalité de tous les jours. C’est seulement si cette finalité guide les faits et gestes de tous les salariés au quotidien, dans leurs relations avec leurs interlocuteurs externes comme avec leurs collègues, qu’une telle démarche a du sens. Cela implique donc un travail continu de co-construction pour transformer en profondeur les modes de fonctionnement de l’entreprise – travail qu’un changement de statut ne suffit pas à réaliser !
Quelles formes peut prendre cette entreprise à mission ? Quelles sont les propositions possibles ?
- IG : D’un point de vue purement juridique, ces formes peuvent être multiples, depuis des statuts coopératifs jusqu’à des statuts classiques comme la SARL ou la SA. Ce que compte toutefois, c’est le mode d’organisation. C’est de voir si les activités de cœur de métier ont été réellement transformées pour servir les finalités sociales.
- LM : Ce que nous avons observé dans les entreprises altruistes, c’est qu’il n’y a pas de forme, mode d’organisation unique mais qu’elle co-construire avec les salariés et est à chaque fois unique et évolutive.
Quels impacts pour l’entreprise et ses salariés ?
- LM : Notre recherche nous a montré que des entreprises qui ne conditionnent pas la recherche d’une valeur sociale à la recherche du profit peuvent être très prospères – et dans la durée. C’est même le secret de leur réussite. Par exemple, depuis 1970, Handelsbanken, l’une des premières banques de détail suédoises, que nous avons étudiée, est considérée comme l’une des banques les plus sûres au monde par les agences de notation. Elle est, depuis 47 ans, la banque la plus rentable de son pays. Quant à sa filiale britannique, la qualité de relation qu’elle offre à ses clients est telle qu’elle a été plusieurs années nommée « Meilleure banque privée du Royaume-Uni »… alors qu’elle n’est PAS une banque privée !
- IG : Pour les salariés, travailler pour une entreprise altruiste, c’est la possibilité d’entretenir des relations authentiques et personnelles avec ses clients, ses fournisseurs ou sa communauté locale – sans que l’on soit limité par la recherche de l’utilité économique. Les salariés de certaines entreprises que nous avons étudiées n’hésitent pas à parler de leurs clients ou de leurs fournisseurs comme des amis. Et, dans l’amitié, on ne dit pas à l’autre : « tu es mon ami, tant que tu m’apportes un retour sur investissement ! »
- LM : A l’heure où l’engagement des salariés – et en particulier des millenials – est une difficulté pour bon nombre d’entreprises, un statut d’entreprise à mission véritablement incarné peut représenter un atout majeur. La quête de sens des jeunes diplômés les dirigera naturellement vers des entreprises qui ne se paient pas de mots et qui – au-delà des grandes déclarations – œuvrent véritablement pour le bien commun. Attention donc à un affichage qui ne serait pas au rendez-vous dans les faits !
- Isaac Getz : L’enjeu du statut d’entreprise à mission dépasse largement le cadre d’un texte de loi. Ce statut prend acte de la possibilité pour une entreprise de choisir une finalité qui ne soit pas exclusivement économique et de se transformer pour servir cette finalité.
- Laurent Marbacher : Pour nous, qui avons étudié pendant 5 ans et sur trois continents des entreprises que nous avons qualifiées d’altruistes, le statut d’entreprise à mission peut servir de cadre juridique à cette philosophie, bien qu’à nos yeux, un tel statut n’ait rien d’indispensable. Selon notre définition, l’entreprise altruiste vise à « servir tous ses interlocuteurs externes (clients, fournisseurs, communautés locales, anciens détenteurs d’un savoir-faire, jeunes d’un territoire) de façon inconditionnelle. Beaucoup l’ont fait sans modifier leur statut.
- IG : En effet, nous pensons que « statut n’est pas vertu » et nous avons vu qu’il est possible de construire une telle entreprise altruiste bien avant d’en inscrire la réalité dans des statuts. C’est le cas d’Eisai, un grand laboratoire pharmaceutique japonais que nous décrivons dans notre livre « L’entreprise altruiste ». Eisai a demandé à ses actionnaires de modifier les statuts 15 ans après que son PDG ait décidé d’orienter l’entreprise vers « le soulagement des souffrances des patients et de leurs familles » - ce qui constitue aujourd’hui sa finalité - et non plus vers le développement et la vente de médicaments.
- LM : Ce qui nous semble au moins aussi important que la rédaction des statuts, c’est l’incarnation d’une finalité sociale (ou sociétale, ou environnementale, ou humaine, etc.) dans la réalité de tous les jours. C’est seulement si cette finalité guide les faits et gestes de tous les salariés au quotidien, dans leurs relations avec leurs interlocuteurs externes comme avec leurs collègues, qu’une telle démarche a du sens. Cela implique donc un travail continu de co-construction pour transformer en profondeur les modes de fonctionnement de l’entreprise – travail qu’un changement de statut ne suffit pas à réaliser !
Quelles formes peut prendre cette entreprise à mission ? Quelles sont les propositions possibles ?
- IG : D’un point de vue purement juridique, ces formes peuvent être multiples, depuis des statuts coopératifs jusqu’à des statuts classiques comme la SARL ou la SA. Ce que compte toutefois, c’est le mode d’organisation. C’est de voir si les activités de cœur de métier ont été réellement transformées pour servir les finalités sociales.
- LM : Ce que nous avons observé dans les entreprises altruistes, c’est qu’il n’y a pas de forme, mode d’organisation unique mais qu’elle co-construire avec les salariés et est à chaque fois unique et évolutive.
Quels impacts pour l’entreprise et ses salariés ?
- LM : Notre recherche nous a montré que des entreprises qui ne conditionnent pas la recherche d’une valeur sociale à la recherche du profit peuvent être très prospères – et dans la durée. C’est même le secret de leur réussite. Par exemple, depuis 1970, Handelsbanken, l’une des premières banques de détail suédoises, que nous avons étudiée, est considérée comme l’une des banques les plus sûres au monde par les agences de notation. Elle est, depuis 47 ans, la banque la plus rentable de son pays. Quant à sa filiale britannique, la qualité de relation qu’elle offre à ses clients est telle qu’elle a été plusieurs années nommée « Meilleure banque privée du Royaume-Uni »… alors qu’elle n’est PAS une banque privée !
- IG : Pour les salariés, travailler pour une entreprise altruiste, c’est la possibilité d’entretenir des relations authentiques et personnelles avec ses clients, ses fournisseurs ou sa communauté locale – sans que l’on soit limité par la recherche de l’utilité économique. Les salariés de certaines entreprises que nous avons étudiées n’hésitent pas à parler de leurs clients ou de leurs fournisseurs comme des amis. Et, dans l’amitié, on ne dit pas à l’autre : « tu es mon ami, tant que tu m’apportes un retour sur investissement ! »
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Laurent Leloup : Conférencier blockchain
HealthTech Finance : HealthTech Investment Banking, levée de fonds
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