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Entretien | Pauline Adam-Kalfon, PwC, « Pour que la France reste leader en matière de Blockchain, il faut apporter des clarifications sur le cadre »

Elle est la co-présidente du groupe de travail qui a orienté, l’étude de l’Institut Montaigne, « Blockchain, consolider nos atouts » parue en ce début juin. Un livret de près de 200 pages à la fois pédagogique et prospectif qui a nécessité des mois de travail et la consultation d’une cinquantaine de personnalités spécialisés en matière de blockchain. Elle ? c’est Pauline Adam-Kalfon.
Loin des clichés, que l’on peut avoir d’une Associée d’un Big Four, la Responsable des activités Blockchain et crypto, PwC France et Maghreb, affirme ses prises de positions. Rencontre.

Propos Recueillis par Anne-Laure Allain


Au cours de la restitution de l’étude de l’Institut Montaigne « Blockchain, consolider nos atouts », vous avez interpellé les pouvoirs publics sur le sujet, quel est votre cheval de bataille en la matière ?

Quand on aborde la question de la technologie blockchain, on pose en premier le sujet de la souveraineté numérique. Et cette souveraineté numérique va obligatoirement de pair avec la souveraineté politique. Il est donc primordial que les pouvoirs publics s’emparent de la question. S’ils ne le font pas, des acteurs étrangers ou des entrepreneurs français basés à l’étranger vont s’en emparer.

Quels sont les points qui vous paraissent primordiaux à traiter ?

L’étude que nous avons élaborée au travers de la consultation d’une cinquantaine d’experts de premier ordre, nous a donné l’occasion d’effectuer 8 recommandations. Ces recommandations sont partagées entre deux axes forts.
D’un côté, vous avez la valorisation du cadre. En la matière, la France a été précurseur. Sur le plan juridique, la loi PACTE de 2019 a permis de poser les bases de ce cadre pionnier à la fois pour les consommateurs en leur apportant une protection renforcée, et pour les entreprises du secteur en leur apportant une sécurité juridique et de la crédibilité auprès de leurs clients, ainsi qu’une certaine flexibilité nécessaire à l’innovation. Ce cadre a été récemment adapté à l’échelle européenne dans le cadre du règlement MiCA. Il faut que nous nous mettions plus en avant sur le sujet.
Et, de l’autre, vous avez la mise à niveau de ce cadre et son adaptation à ce contexte sans cesse en évolution. Pour rester leader, il faut apporter des clarifications et mettre à jour notre logiciel.

Quels moyens doivent être employés, selon vous, pour ne pas perdre cette avance de la France en la matière ?

Nous recommandons, par exemple, la nomination d’un coordinateur national dont le rôle sera de faire en sorte que les ministères, les administrations puissent fonctionner ensemble et s’appuyer sur des cas d’usage concrets.
Puis, à l’instar de ce qui se pratique depuis peu aux Etats-Unis avec la création de la Chamber of Digital Commerce, nous pensons qu’il faut une organisation spécifique à laquelle un comité national scientifique pourrait être adossé pour former et informer le législatif et l’exécutif aux enjeux de la souveraineté numérique et à la blockchain.
Nous sommes convaincus que pour faire émerger des réussites françaises, il est nécessaire d’instituer un hub de solutions.

Pour la première fois, lors du dernier salon Viva Technology, l’État français a présenté un Pavillon Numérique interministériel, cela va dans le bon sens ?

Oui, tout à fait ! C’est un excellent signal ! De manière générale, la France est très bien orientée. Nous avons tout un écosystème d’écoles, de formations. Les « Cerveaux » français sont reconnus partout dans le monde. Nous avons aussi un cadre réglementaire pionnier en matière de souveraineté numérique. Le cadre fiscal et le cadre européen sont en train de se mettre en place. Nous avons aussi des entreprises talentueuses qui savent se positionner dans une envergure internationale à l’instar de Ledger, de Morpho ou Arianee Nous sommes capables d’incuber des solutions mais l’accompagnement dans la mise à l’échelle demeure un enjeu crucial. Il est vraiment temps que les pouvoirs publics s’en emparent pour, par exemple, offrir un environnement fiscal propice aux entrepreneurs qui souhaiteraient investir dans la blockchain.

Propos recueillis par Anne-Laure Allain

LIRE L'ARTICLE SUR LE RAPPORT DE L'INSTITUT MONTAIGNE "BLOCKCHAIN, CONSOLIDER NOS ATOUTS"

A propos de Pauline Adam-Kalfon, Associée responsable Inclusion et Diversité, PwC France et Maghreb

Pauline Adam-Kalfon est associée en charge de l’activité transformation digitale auprès des institutions financières. Elle est également responsable des activités Blockchain et crypto de PwC France et Maghreb.
Après avoir démarré sa carrière chez Deloitte en 1998 comme consultante dans les services financiers, Pauline Adam-Kalfon rejoint en 2001 un projet entrepreneurial de conseil puis crée sa propre société en 2005 dans le domaine de la transformation des opérations et des processus clients dans l’assurance, qu’elle gère pendant plus de six ans. En 2012, elle rejoint PwC où elle est cooptée associée en 2018.
Avec près de 25 ans d’expérience dans le conseil, elle accompagne ses clients dans la création d’activités, le lancement d’offres centrées utilisateurs et la transformation de leurs modèles opérationnels en mettant l’humain au cœur de leurs actions avec la puissance des nouvelles technologies.

L’inclusion et la diversité sont des causes qui lui sont chères. Nommée associée responsable Inclusion et diversité de PwC France et Maghreb en 2021, membre du Comité de direction de PwC France et Maghreb, elle met à profit ses compétences pour une transformation durable du modèle culturel et opérationnel de l’entreprise autour de ces problématiques.
Pauline Adam-Kalfon est diplômée d’HEC (promotion 97).

Dimanche 25 Juin 2023




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