Néanmoins, même si le repli des défaillances est effectif, la route est encore longue, et le leader mondial de l’assurance-crédit reste vigilant face à une situation compliquée pour les entreprises françaises. « En 2016, on dénombre près de 58 600 défaillances d’entreprises en France. C’est un volume qui demeure préoccupant, car il est de 24% supérieur au niveau constaté avant la crise de 2007 », explique Eric Lenoir, Président du Comité Exécutif d’Euler Hermes France.
Attention : un biais statistique attenue la perception des niveaux de défaillances
Le nombre de défaillances observées pourrait même être encore plus inquiétant. En effet, le mécanisme de rétablissement professionnel, adopté en 2014, modifie la procédure de traitement des difficultés des entreprises unipersonnelles (EURL), excluant des statistiques de nombreuses défaillances d’entreprises de ce type. « Ce changement de périmètre complique la comparaison des niveaux de défaillances d’EURL de 2016 à ceux de 2007. Si on élimine ce biais statistique pour obtenir une image plus réaliste de l’évolution des volumes de défaillances dans le temps, le constat est sans appel : en France, en 2016, le nombre de défaillances d’entreprises, hors EURL, est 49% supérieur au volume d’avant-crise », analyse Eric Lenoir.
Top : la construction se renforce, l’industrie manufacturière se reprend
En outre, la baisse conséquente du nombre de défaillances enregistrée en France l’année passée masque de réelles disparités sectorielles. Le secteur de la construction a par exemple enregistré une embellie en 2016, après plusieurs années de détérioration. D’un côté, les permis de construire ont bondi de +15% sur un an. De l’autre, les ménages ont retrouvé confiance en l’avenir, et leur investissement dans la construction a cru de +1,5%, contre -0,8% en 2015. De bon augure pour l’activité des entreprises du BTP, qui retrouvent des chiffres d’affaires en croissance, à +0,8% en 2016, contre -2,2% en 2015. En résulte une contraction importante des défaillances l’année passée, de -13%
Dans l’industrie manufacturière, les défaillances se sont repliées de -9,2% en 2016. Le rebond des marges a été un facteur clé d’amélioration (35,1% au 3ème trimestre 2016 vs 32,6% fin 2013), la faiblesse du prix des matières premières pesant sur les coûts. L’accélération de la consommation des ménages a également aidé le secteur (+1,8% en 2016 contre +1,5% en 2015). Néanmoins, certains sous-secteurs continuent de souffrir, dont l’automobile. « Le nombre de nouvelles immatriculations croît depuis deux ans (+6,3% en 2015 et +5.1% en 2016). Pourtant, les défaillances ont augmenté de +2,5% chez les constructeurs automobiles en 2016. La vigilance reste donc de mise à tous les étages », tempère Stéphane Colliac, économiste France chez Euler Hermes.
Flop : l’agriculture dans la tempête, les transports au ralenti
Le ciel est plus sombre pour l’agriculture : l’année passée, le secteur a été affecté par une série d’évènements conjoncturels. « En 2016, la production agricole française en volume a chuté de -6%. Les fortes intempéries et l’épidémie de grippe aviaire ont fortement affaiblit les exploitants, d’où une recrudescence des faillites dans le secteur de +3,2% », décrit Stéphane Colliac.
Pour les transports, la hausse des défaillances s’est limitée à +0,6%, mais est à rebours de l’embellie constatée en France. Selon Stéphane Colliac, « si l’uberisation est souvent citée, l’annus horribilis enregistrée en 2016 par l’appareil exportateur français a également affecté le secteur des transports. Les exportations françaises se sont contractées de -3 Mds EUR en 2016, soit autant de marchandises qui n’ont pas eu à être transportées ». Dans cet environnement défavorable, ce sont les entreprises franciliennes du secteur qui ont été les plus touchées (+15% de défaillances en 2016).
Euler Hermes France
eulerhermes.com
Attention : un biais statistique attenue la perception des niveaux de défaillances
Le nombre de défaillances observées pourrait même être encore plus inquiétant. En effet, le mécanisme de rétablissement professionnel, adopté en 2014, modifie la procédure de traitement des difficultés des entreprises unipersonnelles (EURL), excluant des statistiques de nombreuses défaillances d’entreprises de ce type. « Ce changement de périmètre complique la comparaison des niveaux de défaillances d’EURL de 2016 à ceux de 2007. Si on élimine ce biais statistique pour obtenir une image plus réaliste de l’évolution des volumes de défaillances dans le temps, le constat est sans appel : en France, en 2016, le nombre de défaillances d’entreprises, hors EURL, est 49% supérieur au volume d’avant-crise », analyse Eric Lenoir.
Top : la construction se renforce, l’industrie manufacturière se reprend
En outre, la baisse conséquente du nombre de défaillances enregistrée en France l’année passée masque de réelles disparités sectorielles. Le secteur de la construction a par exemple enregistré une embellie en 2016, après plusieurs années de détérioration. D’un côté, les permis de construire ont bondi de +15% sur un an. De l’autre, les ménages ont retrouvé confiance en l’avenir, et leur investissement dans la construction a cru de +1,5%, contre -0,8% en 2015. De bon augure pour l’activité des entreprises du BTP, qui retrouvent des chiffres d’affaires en croissance, à +0,8% en 2016, contre -2,2% en 2015. En résulte une contraction importante des défaillances l’année passée, de -13%
Dans l’industrie manufacturière, les défaillances se sont repliées de -9,2% en 2016. Le rebond des marges a été un facteur clé d’amélioration (35,1% au 3ème trimestre 2016 vs 32,6% fin 2013), la faiblesse du prix des matières premières pesant sur les coûts. L’accélération de la consommation des ménages a également aidé le secteur (+1,8% en 2016 contre +1,5% en 2015). Néanmoins, certains sous-secteurs continuent de souffrir, dont l’automobile. « Le nombre de nouvelles immatriculations croît depuis deux ans (+6,3% en 2015 et +5.1% en 2016). Pourtant, les défaillances ont augmenté de +2,5% chez les constructeurs automobiles en 2016. La vigilance reste donc de mise à tous les étages », tempère Stéphane Colliac, économiste France chez Euler Hermes.
Flop : l’agriculture dans la tempête, les transports au ralenti
Le ciel est plus sombre pour l’agriculture : l’année passée, le secteur a été affecté par une série d’évènements conjoncturels. « En 2016, la production agricole française en volume a chuté de -6%. Les fortes intempéries et l’épidémie de grippe aviaire ont fortement affaiblit les exploitants, d’où une recrudescence des faillites dans le secteur de +3,2% », décrit Stéphane Colliac.
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