L’enjeu est effectivement historique puisque c’est la pérennité même de l’Union à 28 (ou 27 plutôt ?) qui est maintenant remise en cause alors que la plupart des observateurs s’attend à un ralentissement économique au Royaume-Uni et à une éventuelle contagion au Continent. Toute la difficulté est d’évaluer l’intensité de ces conséquences. La récente baisse des marchés valorise d’ores et déjà une part non négligeable de ces risques. Pour tirer profit de cette situation, les investisseurs doivent maintenant répondre à un certain nombre de questions :
Le Brexit est-il inéluctable ?
Et si le Royaume-Uni ne quittait finalement pas l’Union Européenne ? Il s’agit aujourd’hui d’une hypothèse très improbable, mais toujours possible tant que l’Article 50 du Traité Européen n’aura pas été invoqué par les Britanniques. C’est d’ailleurs le bruit que l’on commence à chuchoter çà et là car ce ne serait pas la première fois. Rappelons-nous du « non » aux référendums danois en 1992 (contre le Traité de Maastricht), irlandais en 2001 et 2008 (contre les Traités de Nice de Maastricht) ou français en 2005 (contre la nouvelle Constitution européenne) qui furent tous contournés par de nouvelles consultations populaires ou des votes parlementaires. Ainsi s’est construite l’histoire européenne.
Alors que les britanniques s’attendent maintenant à une récession, que la Livre s’enfonce dans les abîmes, que les partis se déchirent et que l’unité même du Royaume est fragilisée (l’Ecosse et l’Irlande du nord pourraient le quitter, l’Espagne pourrait revendiquer Gibraltar…), peut-être l’opinion va-t-elle évoluer au cours des prochains trimestres vers davantage de modération en matière d’indépendance.
Quelle va être la réponse des hommes politiques européens ?
Le Brexit est une sérieuse atteinte à la légitimité de l’Union Européenne. Pour qu’une union d’états ne soit pas remise en cause, il faut qu’elle génère des performances économiques supérieures à celles que les états pourraient obtenir individuellement. Or l’Union Européenne ne parvient pas à convaincre sur ce point avec un chômage supérieur à 10% et une dette publique au-dessus de 85% du PIB. C’est sans doute pour cette raison que les peuples appréhendent difficilement l’intérêt d’un rapprochement à 28.
Le piège pour les hommes politiques du Continent serait de conserver l’ancien mode de réflexion européen basé sur le rêve de la convergence fiscale et sociale plutôt que d’opter pour une lecture plus pragmatique axée sur la mutualisation des moyens et les synergies économiques. Les premiers signaux envoyés par les dirigeants européens plaident pour l’atermoiement, au moins jusqu’à l’automne, avant de rentrer dans le dur des négociations et de lancer d’éventuels projets de réformes structurels à moyen terme.
Quelle sera la réaction des banques centrales ?
Alors que les présidents des banques centrales anglaise et européenne se sont d’ores et déjà prononcés, vendredi 24 juin, sur leur volonté et leur capacité à soutenir le système monétaire (jusqu’à 250 milliards de livres sterling pour la Banque d’Angleterre), le risque d’un assèchement des liquidités sur le marché interbancaire semble, pour le moment, écarté. Cette politique devrait maintenir les taux d’intérêt souverains en Europe à des niveaux historiquement bas ce qui pourrait notamment soutenir la valorisation du secteur immobilier en bourse. Même si l’action des banques centrales pourrait, à court terme, rassurer les marchés, ce n’est pas forcément sur ce sujet que les inquiétudes se concentrent mais davantage sur le ralentissement économique probable du Royaume-Uni et l’avenir politique de l’Union Européenne.
Quel sera l’impact économique au Royaume-Uni et en Europe ?
L’incertitude engendrée par ce vote négatif provoquera sans doute de l’attentisme et donc une baisse des investissements qui se traduira logiquement par une dégradation du marché de l’emploi et de la croissance au Royaume-Uni. Selon les différentes estimations il semble possible que la croissance du PIB britannique soit amputée de -0,4%/-0,5% par an sur les 2 prochaines années. La contagion au Continent devrait donc se faire sentir mais peut être dans une moindre ampleur (sans doute -0,1/-0,2% par an sur les 2 prochaines années) sachant que la France et les Pays-Bas pourraient profiter du rapatriement de certaines activités notamment financières.
Quel impact sur notre stratégie d’investissement ?
La baisse engendrée par les résultats inattendus du referendum a été très forte, mais il ne faut pas oublier qu'elle a fait suite à un fort rebond des indices la semaine précédente et que les marchés actions restent au-dessus de leurs plus bas annuels.
Il peut donc encore rester un potentiel de baisse supplémentaire à court terme par rapport aux niveaux actuels, qui pourrait se matérialiser au moment où le Royaume-Uni invoquera l’Article 50 du traité européen rendant le processus irréversible.
Il ne s’agit cependant pas de la réalisation d’un risque systémique comme ceux qui ont provoqués les krachs de 2008 et 2011, mais de la dernière patte de la tendance baissière entamée il y a plus d'un an sur les marchés actions.
En ce qui concerne l’allocation d’actifs, nous réduisons légèrement la voilure à court terme sur les actifs risqués et procédons aux ajustements suivants :
§ Renforcement des expositions au Dollar US dont la hausse par rapport à l’euro est restée contenue suite au Brexit
§ Exposition aux Taux 10 ans américains qui pourraient poursuivre leur tendance baissière avec le report des anticipations de relèvement des taux de la Fed
§ Exposition à l’Or qui devrait profiter de la généralisation des taux négatifs et de la volatilité accrue sur le marché des changes
Au sein des poches actions, dans ces conditions particulièrement volatiles, nous privilégions plusieurs thèmes d’investissement dont notamment :
§ Les valeurs profitant d’un dollar fort et/ou d’une livre sterling faible
§ Les dossiers présents dans les pays européens hors de l’Union Européenne dont la Suisse et la Norvège
§ Le secteur immobilier (hors UK) qui bénéficie d’un environnement de taux durablement bas
§ Les valeurs de croissance à prix raisonnable et à forte visibilité (GARP)
Dans une optique patrimoniale à plus long terme, les incertitudes liées au Brexit généreront une période de forte volatilité dans les prochaines semaines qui pourra être mise à profit pour renforcer ses positions sur les marchés actions à des cours attractifs.
En effet, les marchés actions européens sont en baisse de près de 30% par rapport à leurs plus hauts de 2015, et ce, alors que les conditions macroéconomiques se sont améliorées, que les résultats d’entreprises se redressent et que la BCE reste à la manœuvre.
Warren Buffett disait « Soyez craintif quand les autres sont avides. Soyez avide quand les autres sont craintifs ». Nous sommes peut être proches de ce moment…
Les équipes d’Amilton Asset Management engagent toute leur énergie et leur passion afin d’atténuer la volatilité des marchés sur la performance des portefeuilles et d’identifier des opportunités d’investissements attractives dans le contexte actuel.
Amilton Asset Management
49 bis avenue Franklin D. Roosevelt
75008 Paris
Par Didier LORRE & Harry HAGEGE
Avertissement : Le présent document a un caractère purement informatif. Il ne saurait constituer un conseil en investissement ni une quelconque recommandation personnalisée. Il a été réalisé sur la base de données financières et/ou conjoncturelles valables à un instant donné et émanant de sources extérieures dont Amilton AM ne saurait garantir la parfaite exactitude. La responsabilité d'Amilton AM ne saurait être engagée à quelque titre que ce soit en raison des informations contenues dans le présent document. Il est rappelé qu’avant toute décision d’investissement/ désinvestissement, il appartient à l’investisseur de s’assurer, auprès de ses conseils juridiques, fiscaux, financiers, comptables et tout autre professionnel compétent, que l’investissement/ désinvestissement envisagé est conforme à ses besoins au regard notamment de sa situation financière, juridique, fiscale ou comptable et de ses objectifs d’investissement. Amilton AM attire l’attention des investisseurs sur le fait que tout investissement comporte des risques, notamment, des risques de perte en capital. Les performances passées ne constituent pas un indicateur fiable des performances futures et la valeur des investissements peut varier à la hausse comme à la baisse, selon l’évolution des marchés.
Le Brexit est-il inéluctable ?
Et si le Royaume-Uni ne quittait finalement pas l’Union Européenne ? Il s’agit aujourd’hui d’une hypothèse très improbable, mais toujours possible tant que l’Article 50 du Traité Européen n’aura pas été invoqué par les Britanniques. C’est d’ailleurs le bruit que l’on commence à chuchoter çà et là car ce ne serait pas la première fois. Rappelons-nous du « non » aux référendums danois en 1992 (contre le Traité de Maastricht), irlandais en 2001 et 2008 (contre les Traités de Nice de Maastricht) ou français en 2005 (contre la nouvelle Constitution européenne) qui furent tous contournés par de nouvelles consultations populaires ou des votes parlementaires. Ainsi s’est construite l’histoire européenne.
Alors que les britanniques s’attendent maintenant à une récession, que la Livre s’enfonce dans les abîmes, que les partis se déchirent et que l’unité même du Royaume est fragilisée (l’Ecosse et l’Irlande du nord pourraient le quitter, l’Espagne pourrait revendiquer Gibraltar…), peut-être l’opinion va-t-elle évoluer au cours des prochains trimestres vers davantage de modération en matière d’indépendance.
Quelle va être la réponse des hommes politiques européens ?
Le Brexit est une sérieuse atteinte à la légitimité de l’Union Européenne. Pour qu’une union d’états ne soit pas remise en cause, il faut qu’elle génère des performances économiques supérieures à celles que les états pourraient obtenir individuellement. Or l’Union Européenne ne parvient pas à convaincre sur ce point avec un chômage supérieur à 10% et une dette publique au-dessus de 85% du PIB. C’est sans doute pour cette raison que les peuples appréhendent difficilement l’intérêt d’un rapprochement à 28.
Le piège pour les hommes politiques du Continent serait de conserver l’ancien mode de réflexion européen basé sur le rêve de la convergence fiscale et sociale plutôt que d’opter pour une lecture plus pragmatique axée sur la mutualisation des moyens et les synergies économiques. Les premiers signaux envoyés par les dirigeants européens plaident pour l’atermoiement, au moins jusqu’à l’automne, avant de rentrer dans le dur des négociations et de lancer d’éventuels projets de réformes structurels à moyen terme.
Quelle sera la réaction des banques centrales ?
Alors que les présidents des banques centrales anglaise et européenne se sont d’ores et déjà prononcés, vendredi 24 juin, sur leur volonté et leur capacité à soutenir le système monétaire (jusqu’à 250 milliards de livres sterling pour la Banque d’Angleterre), le risque d’un assèchement des liquidités sur le marché interbancaire semble, pour le moment, écarté. Cette politique devrait maintenir les taux d’intérêt souverains en Europe à des niveaux historiquement bas ce qui pourrait notamment soutenir la valorisation du secteur immobilier en bourse. Même si l’action des banques centrales pourrait, à court terme, rassurer les marchés, ce n’est pas forcément sur ce sujet que les inquiétudes se concentrent mais davantage sur le ralentissement économique probable du Royaume-Uni et l’avenir politique de l’Union Européenne.
Quel sera l’impact économique au Royaume-Uni et en Europe ?
L’incertitude engendrée par ce vote négatif provoquera sans doute de l’attentisme et donc une baisse des investissements qui se traduira logiquement par une dégradation du marché de l’emploi et de la croissance au Royaume-Uni. Selon les différentes estimations il semble possible que la croissance du PIB britannique soit amputée de -0,4%/-0,5% par an sur les 2 prochaines années. La contagion au Continent devrait donc se faire sentir mais peut être dans une moindre ampleur (sans doute -0,1/-0,2% par an sur les 2 prochaines années) sachant que la France et les Pays-Bas pourraient profiter du rapatriement de certaines activités notamment financières.
Quel impact sur notre stratégie d’investissement ?
La baisse engendrée par les résultats inattendus du referendum a été très forte, mais il ne faut pas oublier qu'elle a fait suite à un fort rebond des indices la semaine précédente et que les marchés actions restent au-dessus de leurs plus bas annuels.
Il peut donc encore rester un potentiel de baisse supplémentaire à court terme par rapport aux niveaux actuels, qui pourrait se matérialiser au moment où le Royaume-Uni invoquera l’Article 50 du traité européen rendant le processus irréversible.
Il ne s’agit cependant pas de la réalisation d’un risque systémique comme ceux qui ont provoqués les krachs de 2008 et 2011, mais de la dernière patte de la tendance baissière entamée il y a plus d'un an sur les marchés actions.
En ce qui concerne l’allocation d’actifs, nous réduisons légèrement la voilure à court terme sur les actifs risqués et procédons aux ajustements suivants :
§ Renforcement des expositions au Dollar US dont la hausse par rapport à l’euro est restée contenue suite au Brexit
§ Exposition aux Taux 10 ans américains qui pourraient poursuivre leur tendance baissière avec le report des anticipations de relèvement des taux de la Fed
§ Exposition à l’Or qui devrait profiter de la généralisation des taux négatifs et de la volatilité accrue sur le marché des changes
Au sein des poches actions, dans ces conditions particulièrement volatiles, nous privilégions plusieurs thèmes d’investissement dont notamment :
§ Les valeurs profitant d’un dollar fort et/ou d’une livre sterling faible
§ Les dossiers présents dans les pays européens hors de l’Union Européenne dont la Suisse et la Norvège
§ Le secteur immobilier (hors UK) qui bénéficie d’un environnement de taux durablement bas
§ Les valeurs de croissance à prix raisonnable et à forte visibilité (GARP)
Dans une optique patrimoniale à plus long terme, les incertitudes liées au Brexit généreront une période de forte volatilité dans les prochaines semaines qui pourra être mise à profit pour renforcer ses positions sur les marchés actions à des cours attractifs.
En effet, les marchés actions européens sont en baisse de près de 30% par rapport à leurs plus hauts de 2015, et ce, alors que les conditions macroéconomiques se sont améliorées, que les résultats d’entreprises se redressent et que la BCE reste à la manœuvre.
Warren Buffett disait « Soyez craintif quand les autres sont avides. Soyez avide quand les autres sont craintifs ». Nous sommes peut être proches de ce moment…
Les équipes d’Amilton Asset Management engagent toute leur énergie et leur passion afin d’atténuer la volatilité des marchés sur la performance des portefeuilles et d’identifier des opportunités d’investissements attractives dans le contexte actuel.
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