Avec mon associé Fabrice Drouin, nous avons acquis une expertise dans les systèmes distribués en travaillant pour le groupe SAFRAN. Nous avons notamment conçu le plus gros système biométrique du monde, déployé en Inde dans le cadre du projet de recensement de la population (projet UIDAI).
Nous avons immédiatement reconnu l'innovation majeure que représentait Bitcoin, à savoir un système complètement ouvert permettant de gérer une propriété numérique de façon sécurisée et sans autorité centrale. Nous avons créé ACINQ pour développer des produits et services pour cet écosystème.
Comment définiriez-vous le Bitcoin ?
Essayer d'expliquer ce qu'est Bitcoin est un exercice étonnament difficile, au-delà de la simple définition de "monnaie numérique décentralisée". Le plus simple est de procéder par analogie.
Bitcoin est assez comparable à Internet, car il transporte de la valeur là où Internet transporte de l'information. Comme Internet, l'atout principal de Bitcoin est qu'il est ouvert : n'importe qui peut développer un produit ou service sans l'autorisation de qui que ce soit, ce qui permet une innovation sans limite. C'est donc avant tout une plateforme pour l'innovation dans tout ce qui est lié à la propriété. Bitcoin est donc bien plus qu'un système pour transférer de l'argent, de la même manière qu'Internet est bien plus que l'email.
Quelle est la vision d'ACINQ sur l'évolution de Bitcoin ? Quels avenir voyez-vous pour Bitcoin en 2016 ?
L'année 2015 a été une bonne année pour bitcoin, avec un fort intérêt des milieux financiers pour sa technologie sous-jacente, la blockchain. C'est une bonne chose, car la blockchain fait moins peur que bitcoin et permet d'engager des discussions, même si les deux sont très liés.
Bitcoin va continuer de se développer en 2016, mais la masse critique d'adoption ne sera sans doute pas atteinte avant 4-5 ans.
Mais Bitcoin n'est-il pas en crise ? De récents articles dans le New York Times et le Washington Post annoncent sa mort imminente ?
Bitcoin traverse actuellement une crise de croissance. Il n'est pas exagéré de dire qu'il est victime de son succès : la capacité de la blockchain est limitée et la croissance exponentielle du nombre de transactions en vient rapidement à bout.
Le problème n'est pas tant de trouver une solution technique, que d'en choisir une parmi les différentes possibles. C'est ainsi que la crise de croissance se transforme en crise de gouvernance.
Après de nombreux débats, un consensus s'est dégagé en décembre et une feuille de route a été déterminée ; il faut maintenant l'appliquer.
Parlons de la blockchain, est-ce une technologie digne d'intérêt ?
Vue de loin, une blockchain est une sorte de base de données répliquée et sécurisée. Mais il faut bien faire la distinction entre les blockchains publiques et privées, qui sont très différentes.
Les blockchains publiques, comme Bitcoin ou Ethereum, sont décentralisées. Elles sont dites "permissionless" car elles sont ouvertes et permettent à tout un chacun de s'y greffer et de développer des produits et services innovants. On peut les voir comme des plateformes impartiales pouvant exécuter des "smart contracts", gérer des propriétés, stocker et horodater des données, et elles ouvrent un éventail de possibilités très prometteur.
Les blockchains privées sont volontairement contrôlées par un ensemble d'acteur prédeterminé (par exemple un groupement de banques, des sociétés d'un même groupe...). Elles présentent un certain nombre d'applications intéressantes notamment en termes de réduction de coûts, mais elles ne constituent pas une rupture technologique et sont fonctionnellement assez proches de bases de données distribuées comme il en existe depuis plus de 20 ans.
Y a-t-il une bulle sur la blockchain ?
La question est de savoir si l'engouement que suscite cette technologie est justifié : tiendra-t-elle ses promesses ?
Pour nous la réponse est claire : les blockchains publiques sont les plus intéressantes, car elles permettent l'innovation. Pour reprendre la comparaison avec Internet, l'histoire a montré dans les années 90 que la compétition entre les "internets privés" (Compuserve, AOL) et l'internet public a clairement tourné en faveur de ce dernier. Ce qui n'empêche pas qu'il existe toujours des intranets d'entreprise !
Cependant, la blockchain n'est pas une technologie miracle, et dans de nombreuses situation l'utilisation d'une technologie centralisée plus traditionnelle sera plus efficace et moins coûteuse, c'est pourquoi il faut analyser les cas d'utilisation avec précaution.
Revenons sur ACINQ, quels sont vos projets actuellement ?
Nous nous intéressons aux problématiques liées à la sécurité et à la scalabilité de Bitcoin.
Les enjeux de sécurité sont cruciaux dans ces systèmes désintermédiés, où l'utilisateur final est entièrement responsable de ses fonds, ce qui nous a conduit a travailler à une solution de sécurisation basées sur des cartes à puces innovantes dotées d'un écran : les display cards.
Nous faisons également partie des quelques sociétés les plus avancées sur la technologie Lightning, un réseau de paiement fonctionnant au-dessus de la blockchain, similaire à VISA ou Mastercard. Le réseau Lightning permettra de faire des paiements instantanés et à un flux quasi illimité, là où la blockchain est limitée à quelques transactions par seconde tous utilisateurs confondus.
Nous levons actuellement des fonds pour financer notre développement., et nous abordons l'avenir avec beaucoup d'optimisme !
Pierre-Marie Padiou, merci d'avoir répondu à nos questions et rendez-vous très prochainement dans un nouveau numéro de Finyear.
Nous avons immédiatement reconnu l'innovation majeure que représentait Bitcoin, à savoir un système complètement ouvert permettant de gérer une propriété numérique de façon sécurisée et sans autorité centrale. Nous avons créé ACINQ pour développer des produits et services pour cet écosystème.
Comment définiriez-vous le Bitcoin ?
Essayer d'expliquer ce qu'est Bitcoin est un exercice étonnament difficile, au-delà de la simple définition de "monnaie numérique décentralisée". Le plus simple est de procéder par analogie.
Bitcoin est assez comparable à Internet, car il transporte de la valeur là où Internet transporte de l'information. Comme Internet, l'atout principal de Bitcoin est qu'il est ouvert : n'importe qui peut développer un produit ou service sans l'autorisation de qui que ce soit, ce qui permet une innovation sans limite. C'est donc avant tout une plateforme pour l'innovation dans tout ce qui est lié à la propriété. Bitcoin est donc bien plus qu'un système pour transférer de l'argent, de la même manière qu'Internet est bien plus que l'email.
Quelle est la vision d'ACINQ sur l'évolution de Bitcoin ? Quels avenir voyez-vous pour Bitcoin en 2016 ?
L'année 2015 a été une bonne année pour bitcoin, avec un fort intérêt des milieux financiers pour sa technologie sous-jacente, la blockchain. C'est une bonne chose, car la blockchain fait moins peur que bitcoin et permet d'engager des discussions, même si les deux sont très liés.
Bitcoin va continuer de se développer en 2016, mais la masse critique d'adoption ne sera sans doute pas atteinte avant 4-5 ans.
Mais Bitcoin n'est-il pas en crise ? De récents articles dans le New York Times et le Washington Post annoncent sa mort imminente ?
Bitcoin traverse actuellement une crise de croissance. Il n'est pas exagéré de dire qu'il est victime de son succès : la capacité de la blockchain est limitée et la croissance exponentielle du nombre de transactions en vient rapidement à bout.
Le problème n'est pas tant de trouver une solution technique, que d'en choisir une parmi les différentes possibles. C'est ainsi que la crise de croissance se transforme en crise de gouvernance.
Après de nombreux débats, un consensus s'est dégagé en décembre et une feuille de route a été déterminée ; il faut maintenant l'appliquer.
Parlons de la blockchain, est-ce une technologie digne d'intérêt ?
Vue de loin, une blockchain est une sorte de base de données répliquée et sécurisée. Mais il faut bien faire la distinction entre les blockchains publiques et privées, qui sont très différentes.
Les blockchains publiques, comme Bitcoin ou Ethereum, sont décentralisées. Elles sont dites "permissionless" car elles sont ouvertes et permettent à tout un chacun de s'y greffer et de développer des produits et services innovants. On peut les voir comme des plateformes impartiales pouvant exécuter des "smart contracts", gérer des propriétés, stocker et horodater des données, et elles ouvrent un éventail de possibilités très prometteur.
Les blockchains privées sont volontairement contrôlées par un ensemble d'acteur prédeterminé (par exemple un groupement de banques, des sociétés d'un même groupe...). Elles présentent un certain nombre d'applications intéressantes notamment en termes de réduction de coûts, mais elles ne constituent pas une rupture technologique et sont fonctionnellement assez proches de bases de données distribuées comme il en existe depuis plus de 20 ans.
Y a-t-il une bulle sur la blockchain ?
La question est de savoir si l'engouement que suscite cette technologie est justifié : tiendra-t-elle ses promesses ?
Pour nous la réponse est claire : les blockchains publiques sont les plus intéressantes, car elles permettent l'innovation. Pour reprendre la comparaison avec Internet, l'histoire a montré dans les années 90 que la compétition entre les "internets privés" (Compuserve, AOL) et l'internet public a clairement tourné en faveur de ce dernier. Ce qui n'empêche pas qu'il existe toujours des intranets d'entreprise !
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