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Vendée Globe - Abandon aux Açores

Vendée Globe
J+85 : Des Sables d'Olonne au cap Horn


Vendée Globe - Abandon aux Açores
Avec l'abandon officiel de Roland Jourdain à Sao Miguel, ils ne sont plus que dix en mer pour boucler leur tour du monde en solitaire sans escale comme l'a fait dimanche après-midi, Michel Desjoyeaux. Et pendant que le vainqueur fêtait dignement sa seconde victoire au Vendée Globe, Raphaël Dinelli passait le cap Horn et Norbert Sedlacek était englué dans des calmes pacifiques…

Le classement de 16 heures le 02/02/09 :
1- Michel desjoyeaux (Foncia) arrivé aux Sables d'Olonne après 84j 03h 09'
2- Armel Le Cléac'h (Brit Air) à 1375,8 milles de l'arrivée
3- Samantha Davies (Roxy) à 996,6 milles du deuxième
4- Marc Guillemot (Safran) à 1109,9 milles du deuxième
5- Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) à 1395,9 milles du deuxième
6- Dee Caffari (Aviva) à 1701,5 milles du deuxième
7- Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) à 2070,2 milles du deuxième
8- Steve White (Toe in the water) à 3080,9 milles du deuxième
9- Rich Wilson (Great American III) à 4329,5 milles du deuxième
10- Raphaël Dinelli (Fondation Océan Vital) à 5626,1 milles du deuxième
11- Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) à 5996,7 milles du deuxième

« J'ai pris ma décision d'abandonner, essentiellement à cause de la météo, car dès ce lundi soir, on a 35 à 40 nœuds de vent de Nord-Ouest quand le front va passer et ensuite, plusieurs jours de Nord-Ouest très fort par moments, puisqu'il y aura jusqu'à 50 nœuds de vent. J'ai navigué dans 35-40 noeuds ces deux derniers jours et c'est passé, mais pour aller jusqu'à La Corogne, je n'aurais que du vent de travers fort et le bateau ne peut pas supporter une grosse mer. » C'est par ces mots et avec beaucoup de tristesse que Roland Jourdain a annoncé à la vacation radio de ce lundi midi, sa décision de jeter l'éponge. Car à une cinquantaine de milles de Ponta Delgada sur l'île de Sao Miguel aux Açores, le skipper de Veolia Environnement a encore la possibilité de ramener son bateau sans quille dans un port, ce qui ne serait peut-être pas le cas avec la météo très dure qui s'annonce pour ce début de semaine… « La décision est douloureuse mais de toute façon, je m'en voudrais toute ma vie si jamais je passais près d'un port et que je ne m'arrêtais pas, puis que 24h ou 48h plus tard, il m'arrivait un pépin dans lequel je risquerais la vie de quelqu'un pour venir me chercher, dans lequel je risquerais la vie de mon bateau ou devrais laisser mon bateau. La mer, ce n'est pas une poubelle. Donc voilà, c'est une décision de bon sens marin… ». Le solitaire devrait s'amarrer avant la nuit, son équipe technique étant déjà à poste aux Açores pour le remorquer avant l'arrivée de vents forts de Nord-Ouest au passage du front froid.

Dix en course
Ce dix-neuvième abandon marque tous les esprits car Roland Jourdain avait été le grand animateur de la " chasse au Desjoyeaux ", restant pendant 47 jours dans son sillage, même si au fil de la remontée de l'Atlantique, l'écart qui s'était maintenu auparavant sous les cent milles, ne faisait qu'augmenter après son abordage avec un cétacé… C'est ainsi la plus éliminatoire de toutes les éditions du Vendée Globe avec seulement 36% des solitaires classés ce jour et encore en mer ! Le scénario est pour le moins à rebondissements et après la victoire énorme de Michel Desjoyeaux, ce nouvel abandon démontre une nouvelle fois que ce tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance n'a pas d'équivalent et s'avère la plus difficile des courses à la voile.

Armel Le Cléac'h (Brit Air) est donc désormais le potentiel deuxième de ce Vendée Globe, mais il va avoir à gérer des vents très forts de Nord-Ouest pour les deux jours à venir et surtout une mer très grosse en arrivant vers la pointe espagnole. Travers au vent et à la lame, le monocoque va être extrêmement sollicité et le skipper va devoir composer entre vitesse et sécurité pour ne pas risquer une avarie de dernière heure ! Pas facile car trop de précautions peuvent aussi mettre en difficulté un bateau qui a déjà près de 25 000 milles sous la quille : trouver la bonne vitesse et le bon angle par rapport à la houle est certainement le dernier challenge du Finistérien qui est attendu entre jeudi matin et vendredi soir aux Sables d'Olonne.

Option Ouest
Par voie de conséquence, Samantha Davies (Roxy) est passée à la troisième place du classement : la Britannique était en plus contente de voir que Marc Guillemot ne suivait pas la même trajectoire pour finir la course. Car le skipper de Safran a choisi de se décaler vers l'Ouest pour tenter un dernier coup stratégique : l'anticyclone des Açores est en effet très à l'Ouest de sa position ce qui impose de faire du près pendant des jours et des jours en suivant la route la plus courte… Mais comme il se pourrait bien que les hautes pressions reviennent plus au centre de l'Atlantique en milieu de semaine, cela provoquerait un changement radical de la situation ! Samantha Davies pourrait alors se retrouver en plein milieu dans des vents faibles et erratiques, tandis que le Trinitain profiterait d'un flux de Sud-Ouest modéré pour accrocher les dépressions plus au Nord. Réponse mercredi soir quand les deux compagnons de route seront à la latitude des Canaries !

Et si cette transformation du champ de vents se précisait, cela pourrait aussi permettre à Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) de couper très franchement le fromage… Il y aurait en effet une ouverture tactique par l'Est en faisant du près pour gagner dans le Nord-Est puis pour attraper un régime de Sud-Ouest de la latitude de Gibraltar jusqu'au cap Finisterre. Gardes-toi à droite, gardes-toi à gauche, Sam ! Mais il n'est pas sûr que Dee Caffari (Aviva) profite d'une situation semblable : ces mouvements assez rapides des centres d'action météo sur l'Atlantique laissent entendre que ce couloir par l'Est pour Brian puisse tenir assez longtemps pour ouvrir la même porte pour sa compatriote…

Du cap Horn à l'équateur
Et si l'Anglaise est bien sortie du Pot au Noir, Arnaud Boissières commence à y entrer : pour l'instant, le skipper de Akéna Vérandas n'est pas trop ralenti, mais il va devoir composer avec une Zone de Convergence Inter Tropicale assez instable. Encore une journée et demie pour franchir l'équateur… Quant à Steve White (Toe in the water), il a encore du mal dans des alizés poussifs au large du Brésil. Le Britannique s'est enfin extrait de la zone orageuse qui l'a obligée à tirer des bords pendant des jours. Et pour l'Américain, la progression dans l'Atlantique Sud n'est pas plus facile : en retournant du côté de l'Uruguay, Rich Wilson (Great American III) a bien touché du vent, mais plutôt contraire !

Raphaël Dinelli (Fondation Océan Vital) a rempli une grande partie de son challenge : faire le tour du monde sans énergie fossile ! Et bien en ce lundi, le navigateur a franchi pour la troisième fois le cap Horn dans des conditions assez musclées. Traverser les mers du Sud avec seulement des panneaux solaires et une éolienne pour produire de l'électricité était en effet la phase la plus délicate de son périple autour du monde. Normalement, en remontant vers le Nord depuis ce lundi après-midi, la vie sera moins rythmée par ces impératifs de charge… Enfin, Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) s'est fait piéger par des calmes ! À moins de trois cents milles du cap Horn… Incroyable car il n'arrive pas à s'en sortir et devra attendre jusqu'à mardi pour espérer voir une dépression le pousser vers la sortie du Pacifique.

Voix du large…

Marc Guillemot (Safran) : « Je suis dans un gros grain blanc avec des vents assez costauds, mais tout va bien à bord. Un bon 30 nœuds : heureusement que j'avais réduit car il y avait des prémices qui montraient que le vent avait tendance à monter. Je ne suis pas plus mal avec un petit foc devant. Je vais à 16,5 nœuds, quant à ma trajectoire... C'est une décision qui n'a pas été simple, ça fait deux jours que j'y pense. J'essaye de passer à l'Ouest du centre anticyclonique, ce qui n'est pas forcément la route optimale aujourd'hui, mais je pense que dans quelques jours, ça va être pas mal. J'ai essayé d'être à fond et je pense que le bonus arrive. J'ai envie d'arriver aux Sables, c'est sûr, mais là pour l'instant, j'essaye de gérer une remontée de l'Atlantique compliquée, pas confortable et difficile. »

Samantha Davies (Roxy) : « Cette nuit, j'ai eu toutes les conditions, depuis 8 nœuds jusqu'à 30 nœuds et des grains avec un ciel clair, sans avertissement. J'étais à bloc, jusqu'au matin. Marc se décale vers l'Ouest : j'ai regardé et je ne vois pas pourquoi il faut aller dans l'Ouest, pour moi c'est plutôt une route Est qu'il faut prendre parce que l'anticyclone ne fait que monter et se déplacer vers l'Ouest. Du coup, je ne sais pas si Marco va réussir à faire le tour. Peut-être que c'est à cause de ses voiles qu'il essaye de chercher le portant au plus vite. Moi, je continue ma route. J'ai envoyé une photo à Michel et j'en ai reçu une, prise pendant la soirée, avec Mich et des " Roxy boys ", mon équipe ! Je viens tout juste d'apprendre pour Bilou et c'est une énorme, énorme tristesse. Je ne peux pas imaginer comme il doit être déçu, ça fait super mal, après tout ce qu'il a fait jusqu'à maintenant, toujours dans la tête de la course. Il ne mérite pas de ne pas finir, c'est trop triste. »

Armel Le Cléac'h (Brit Air) : « Ce matin, c'était un peu plus compliqué, car la dorsale se couche sur moi et je me retrouve dans un vent un peu plus faible... Mais on va avoir une belle dépression qui va arriver, sous le cap Finistère : ça va être assez costaud, donc on essaye de préparer le bonhomme et le bateau. Ce qui est bien, c'est que ça va aller plutôt vite vers les Sables. Pour le golfe de Gascogne, les modèles changent au fur et à mesure de la journée, donc on verra bien. Demain et après-demain, ça va être tonique, avec de l'Ouest, du Nord-Ouest et surtout beaucoup de mer. Ça ne pouvait pas non plus être facile comme ça jusqu'aux Sables d'Olonne ! »

Raphaël Dinelli (Fondation Ocean Vital) : « En fin de nuit, je suis passé près des îles Diego Ramirez et là je suis en train de voir les montagnes sur l'île Hermite. Je pense que je vais avoir en vue le cap Horn, dans une heure, une heure et demie. Je ne pensais pas avoir la visibilité, mais le vent a basculé un peu dans le bon sens et je pense pouvoir le voir pour la troisième fois, ça va être sympa. C'est bien, parce que là, les conditions sont musclées depuis quelques jours et je sais que derrière, il y a un anticyclone. Je me bagarre comme un fou pour passer ce cap. Ça passe de 25 nœuds à 40 nœuds, je vois les grains autour de moi et je sais que dessous il y a un très mauvais temps. Je sais que ça va durer encore trois ou quatre heures. Je pense que je vais profiter du spectacle, ça va être un grand moment. »

Estimation d'arrivées

Armel Le Cléac'h : entre le 5 février à 7 h et le 7 février à 7 h
Samantha Davies et Marc Guillemot : entre le 9 février à 13h et le 11 février à 13h
Brian Thompson : entre le 10 février et le 12 février
Dee Caffari : entre le 11 février et le 13 février
Arnaud Boissières : entre le 13 février et le 15 février
Steve White : vers le 20 février
Rich Wilson : vers le 27 février
Raphaël Dinelli : vers le 6 mars
Norbert Sedlacek : vers le 11 mars

www.vendeeglobe.org

Mardi 3 Février 2009




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