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La RSE, le Dirigeant, et la Responsabilité Globale

Ce n’est guère offenser les dirigeants d’entreprises que de dire qu’ils n’ont pas jusqu’ici pris au sérieux les menaces que les activités humaines font peser sur la planète et l’humanité, ni les alertes des scientifiques et experts sociétaux et environnementaux. Ils ne se sont pas sentis concernés. Ne leur jetons pas la pierre.


Constant Calvo
Constant Calvo
Ayons l’honnêteté d’avouer à leur décharge qu’ils n’étaient pas les seuls dans ce cas. A quelques exceptions près, déni, fuite, indifférence, cynisme, aveu de faiblesse, impuissance, insouciance, inconséquence ou désinvolture, peu importe comment on voudra la nommer, cette attitude fut quasi générale.

Quelques groupes minoritaires isolés et éparpillés à travers le monde et ONG, une petite armée de militants écologistes, une poignée de fous, poètes, intellectuels, et autres idéalistes et âmes sensibles désespérées en regard des impacts dévastateurs de notre empreinte écologique, n’ont pourtant eu de cesse durant de longues décennies d’informer, de tirer la sonnette d’alarme, de faire de la pédagogie, dans un silence assourdissant. Même parmi ce qu’il est convenu d’appeler la communauté scientifique, la gravité de la situation ne fut pas clairement appréhendée par tous, encore moins actée.

Ces pionniers du développement durable, ces lanceurs d’alerte dont on salue désormais l’existence et le travail ont prêché dans le désert. Personne ou presque ne les écoutait ni même ne les entendait. Combien de pays et de gouvernements, d’autorités culturelles, économiques, morales, politiques, ou religieuses ont su élever leur niveau de conscience et de lucidité, sans parler de leur niveau de responsabilité ?

Fort de ce constat, on pourrait être amené à penser que la responsabilité de la situation menaçante de la planète et de la condition humaine telle qu’elle se présente est partagée, qu’elle est individuelle, collective, et, pour tout dire, globale.

Or, il n’en est rien. Tant il semble aller de soi pour la plupart des citoyens du monde, des medias, et des internautes sur les réseaux sociaux, mais également au sein de nombreuses écoles de pensée, qu’il incombe aux entreprises et leurs dirigeants plus qu’à tout autre acteur ou agent économique une responsabilité particulière sinon symbolique.

Montrés du doigt, érigés en boucs émissaires, diabolisés comme l’on dit, les uns et les autres sont sommés de changer leurs pratiques, d’inventer un business modèle durable et de faire preuve d’un comportement éthique.

Pourquoi les entreprises et leurs dirigeants devraient-ils plus que d’autres supporter le poids de la responsabilité sociétale ? Pourquoi seraient-ils plus que d’autres comptables de l’atteinte ou non des objectifs du développement durable ?

Nos modes de production, de transport, de consommation, notre quête effrénée des ressources naturelles, notre mode de vie en définitive, génèrent ou émettent de grandes quantités de gaz à effet de serre (GES). L’aggravation de cet effet de serre joue un rôle primordial dans le changement – i.e. réchauffement – climatique.

Le changement climatique introduit un facteur supplémentaire d’inégalité et de disparité entre les différentes régions du monde, les populations des pays les plus pauvres étant les plus vulnérables face à ses effets, s’agissant notamment de la sécurité alimentaire, de l’accès aux soins, à l’eau, à l’énergie, au logement, renforçant la fracture sociale et économique.

En vérité, les objectifs du développement durable sont l’affaire de tous, et la liste des acteurs et agents susceptibles de devoir rendre compte de leurs actions face au tribunal de l’Histoire est longue. Elle n’épargne personne.

Qu’il s’agisse, pour ne citer que deux seuls exemples, de la surpopulation gravement mis en cause dans les dégradations environnementales, l’extension des surfaces de production agricole, la déforestation, la destruction de l’habitat des écosystèmes, la dégradation des sols, la pollution des rivières; ou des impacts écologiques de la guerre, car les interactions entre guerre et environnement constituent un opérateur majeur de transformation de la biosphère et des liens Nature/Société. Les guerres suscitent des destructions environnementales à grande échelle. « Les guerres et leur préparation transforment les environnements en profondeur, effets directs des combats, extraction effrénée des ressources, territoires en état d’exception environnemental, zones d’essais d’armement, usines et bases militaires échappant aux régulations communes, no man’s land sous contrôle militaire constituant de facto des zones de préservation. » (« Guerre et environnement au XXe siècle » Séminaire EHESS, janvier 2013)

Selon la Croix Rouge Internationale il y a eu, entre 1990 et 2000, 118 conflits armés dans le monde, la plupart ignorés des médias occidentaux. « Les bilans humains, toujours tragiques, des guerres obscures ou médiatiques qui secouent le monde figureront donc en permanence en filigrane de ce voyage au cœur des écosystèmes et des paysages bouleversés par les multiples formes d’affrontements armés que l’espèce humaine améliore chaque année. Sans oublier les 65 millions de mines anti-personnel qui menacent la vie des populations et la vie sauvage dans 56 pays. » (« Guerre et environnement Panorama des paysages bouleversés » – Claude-Marie Vadrot, éd. Delachaux et Niestlé, 2005, complété en 2012)

Il serait vain de chercher à dédouaner l’entreprise de ses responsabilités. 95,5 milliards d’euros, c’est le montant des sanctions prononcées au niveau mondial contre des entreprises n’ayant pas respecté au moins un facteur de responsabilité sociétale (RSE) en 2012 et 2013 – dont 89 condamnations en France – selon une étude menée par l’agence de notation Vigeo auprès de quelque 2500 entreprises, et publiée le 19 juin 2015 ( « Responsabilité Sociale des Entreprises : le coût des sanctions »).

Mais il serait tout aussi vain, pour ne pas dire hypocrite, de nier ou d’occulter que cette responsabilité nous appartient à tous, qui que nous soyons, et dépasse largement le cadre de l’entreprise. « Si vous voulez changer le monde, commencez par vous changer vous-même » a dit le philosophe.

La RSE, le Dirigeant, et la Responsabilité Globale
Constant Calvo, Directeur associé ADHERE RH
http://blog.adhere-rh.com

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Vendredi 4 Septembre 2015




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