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XXIe siècle: bilan de la première décennie mitigé

Le système peut se maintenir encore un moment. Mais la poussée des économies émergentes le soumettra à des pressions qui deviendront vite insoutenables.


XXIe siècle: bilan de la première décennie mitigé
Le grand jeu des experts en économie en cette fin de première décennie du XXIe siècle consiste à deviner si la crise actuelle est en V, en W ou en L, suivant que l’on est optimiste, pessimiste ou simplement sceptique sur la nature de la reprise annoncée.

Car les prévisions économiques relèvent du jeu pur, comme le reconnaissait le Prix Nobel Paul Samuelson, pour qui «rien n’est impossible dans une science aussi inexacte que l’économie». A ce stade, il est donc de loin préférable de se contenter d’interpréter le vol des oiseaux ou d’observer les grenouilles dans un bocal. Ils n’ont qu’une chance sur deux de se tromper.

Ou alors, il faut se fier à son instinct. Et cet instinct penche pour la plus grande circonspection. C’est la rencontre récente avec l’un des grands traders de matières premières de la place genevoise qui m’y invite. «J’ai déjà vu éclater quatre bulles spéculatives et je peux vous annoncer avec certitude que la crise suivante est en préparation», nous a-t-il assuré. Tous les ingrédients sont là. Les banques américaines ont profité des crédits publics financés par le contribuable pour se lancer à nouveau à fond dans la spéculation, notamment sur l’énergie et les matières premières, afin de redorer leurs bilans, d’éviter les régulations de l’Etat et de s’offrir des bonus mirobolants en fin d’année.

Pendant ce temps, les stocks augmentent partout, suite à l’affaiblissement de la demande provoquée par la crise de l’économie réelle. Résultat: les prix sont surfaits et tout cela ne peut qu’exploser un jour ou l’autre. Nul ne sait si ce raisonnement est juste. Mais il serait sot de le considérer comme improbable, tant les mauvais réflexes semblent avoir repris le dessus.

L’autre grande question est de savoir si la crise financière actuelle coïncide avec un problème plus fondamental, qui est celui de la crise du modèle de croissance capitaliste basé sur l’exploitation des ressources naturelles à bas prix. Ce modèle est condamné à terme, soit pour cause d’épuisement progressif desdites ressources, soit à cause des effets secondaires désastreux qu’il engendre (le réchauffement climatique en discussion ces jours à Copenhague) et auxquels il faudra bien mettre un terme si l’on veut préserver la survie même de l’espèce humaine.

Il est possible que le système puisse encore se maintenir un moment et que la crise actuelle soit surmontée par une reprise solide. Mais ce ne sera que partie remise. Car, avec la montée en puissance des économies émergentes, le système sera soumis à des pressions qui deviendront vite insoutenables. On sent que la machine s’essouffle et qu’elle hoquète de plus en plus souvent, quels que soient les artifices déployés pour prévenir l’étouffement.

Il est donc urgent de concevoir et de préparer un autre modèle de croissance, plus raisonnable, plus respectueux des ressources et plus équitable aussi. Je n’ai aucune illusion: ce modèle n’a aucune chance de se réaliser dans le contexte actuel. Mais ça fait toujours du bien de rêver.

GUY METTAN
Club suisse de la presse

Lundi 14 Décembre 2009




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