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Vigoureuse reprise américaine

Lettre du 8 avril 2021 rédigée par Eric Galiègue - VALQUANT.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
L’économie des USA est en train de redémarrer très fortement. Les dernières statistiques sont impressionnantes. Vendredi dernier, le département du travail a annoncé que l’économie américaine a créé 916 000 emplois en mars, soit considérablement plus que les attentes des économistes (675 000), et un doublement par rapport au mois précédent (468 000).

Lundi, l’indice ISM a été publié à 63,7, soit un plus haut historique pour cet indicateur avancé considéré comme un des plus pertinents. Le consensus attendait 59. Dans les deux cas, tant les niveaux absolus que les écarts avec les anticipations des économistes, montrent une forte accélération de la croissance économique Outre Atlantique. Certes, la statistique de mars constitue un rattrapage de l’emploi aux USA.

Aujourd’hui, 144 123 000 américains sont au travail dans la sphère privée. Ils étaient 152 523 000 en février dernier, avant le déclenchement de la crise sanitaire : le déficit d’emplois est encore de 8 403 000, soit 5,5% du total du mois de février. De même, la hausse de l’indice ISM est naturelle, après le choc subi par les entreprises américaines. Rappelons que cet indice reflète un solde des réponses posées à un panel d’entreprises, et qu’il ne mesure en rien la croissance économique elle-même, mais la psychologie des entreprises. De ce point de vue-là, les choses vont bien mieux, évidemment.
La campagne vaccinale est un succès : chaque jour 3 millions d’américains sont vaccinés, et le taux de vaccination devrait se rapprocher de 50% d’ici l’été. L’immunité collective sera atteinte avant la fin de l’été, ce qui permet, évidemment, de considérer que la crise sanitaire sera un mauvais souvenir d’ici quelques mois. De plus, le plan de relance de Joe Biden est de nature à rassurer les entreprises et les ménages américains. Enfin, le FMI a revu en hausse ses anticipations de croissance pour l’économie mondiale, à +6%, soit 0,5% de plus que sa dernière mise à jour en janvier.
Désormais, la croissance de l’économie américaine en 2021 (+6,5% selon le FMI) sera près de deux fois plus forte que la baisse de l’année 2020 (-3,5%). En fait, tous les feux sont en train de passer au vert. Dans un tel contexte, on aurait pu imaginer une réaction significative des marchés obligataires. Pas du tout. Les taux de l’obligation à 10 ans du trésor américain n’ont pas bougé.
L’annonce de telles statistiques auraient provoqué il y a 3 semaines ou un mois, une hausse significative des taux. Cela démontre à nouveau, si besoin en était, la versatilité des marchés et les modifications très rapides de leur mode de comportement. Cela montre surtout l’efficacité des politiques monétaires et de la communication des banquiers centraux. Ils considèrent tous, avec un bel ensemble, que les États doivent continuer à stimuler les économies, et qu’il faut maintenir les mesures monétaires d’exception. Robert Kaplan de la Fed de Dallas a rappelé dans les colonnes du Wall Street Journal que la stimulation monétaire doit continuer encore pendants des mois. Jerome Powell a rappelé aussi dans un évènement organisé par le FMI, que l’économie avait encore besoin de soutien monétaire et budgétaire, et que le risque sanitaire est toujours une menace. Aussi stupéfiant que cela puisse paraitre, bien que l’économie américaine caracole à +6%, les taux de la Fed vont probablement rester nuls jusque 2024, et elle va continuer à créer chaque mois 120 Mds$, qu’elle déverse sur le marché financier. Tour semble fait pour que la fête continue à Wall Street.
Il faudrait être fou pour ne pas s’en réjouir, mais il faudra bien un jour revenir à la normale. Si on veut considérer que le niveau du PIB américain de de février 2020 sera retrouvé en milieu d’année, et que l’emploi total sera proche de son niveau de févier 2020, il faudra bien retirer ces 120 Mds$ mensuels. Cela risque de créer un choc obligataire important, d’autant que l’inflation sera probablement autour de 2%. Puisque le marché ne réagit qu’aux données qu’il voit dans l’immédiat, c’est à ce moment là qu’il se posera la question du maintien de l’inflation au-delà de la fameuse barre des 2%. Définitivement, le risque de 2021 est avant tout obligataire. C’est le niveau des taux de l’obligation à 10 ans du trésor américain qu’il faut suivre comme le lait sur le feu.


Investisseurs : 5 800 points est actuellement le niveau au-delà duquel nous recommandons de sous pondérer les actions. Une poursuite de la hausse est néanmoins possible à court terme.

Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations du trésor américain s’est détendu et est revenu à 1,64%.

Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole Brent se stabilise à 63$ le baril.


Lundi 12 Avril 2021




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