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Vague bleue

Lettre du 8 janvier 2021 par Eric Galiègue - VALQUANT.


Au-delà de l’épilogue scandaleux du mandat du populiste Trump, que l’on espère oublier le plus vite possible, l’évènement majeur de ce début d’année est la victoire des deux candidats démocrates au élections sénatoriales tenues dans l’État de Géorgie. Il y a donc exacte parité au Sénat entre démocrates et républicains, ce qui signifie que la présidente démocrate de cette assemblée aura le dernier mot. Comme la Chambre des Représentants est acquise aux démocrates, nous assistons bien à une « vague bleue ». Joe Biden a donc ce que l’on pourrait appeler « les pleins pouvoirs » dans une démocratie qui reste parlementaire. Même si les élus du peuple vont contrôler fermement l’activité du Président, il faut désormais considérer que le programme de campagne de Joe Biden va être appliqué.

Sphère réelle. Ce programme est d’une ampleur considérable. Le plan des démocrates porte sur 7 000 Mds de $ en 10 ans, soit le tiers du PIB et 3% par an, pour relancer et transformer l’ensemble de l’économie américaine. Si on ajoute à ce montant les mesures de soutien pour lutter contre la crise sanitaire, la stimulation budgétaire est du même ordre de grandeur que le « New Deal » de Roosevelt dans les années 30. C’est tout un symbole : 90 ans après, le capitalisme de marché a impérativement besoin non pas d’un soutien, mais d’un sauvetage. C’est bien comme cela qu’il faut comprendre le gigantesque plan des démocrates. Il arrive à point nommé et doit répondre à de nombreux défis : réduire les inégalités (venir en aide aux pauvres, revivifier une classe moyenne paupérisée, taxer les revenus du capital), relancer le système de protection sociale et de santé (renforcer l’Obamacare, créer 100 000 emplois dans le secteur de la santé…) rénover les infrastructures avec des objectifs environnementaux forts (neutralité carbone en 2050). Ces investissements massifs doivent générer d’importants gains de productivité pour résoudre l’équation financière des USA, de façon à maintenir la solvabilité de la dette colossale des USA et éviter un effondre-ment de la parité externe du dollar. Ainsi, paradoxalement l’élection de Joe Biden rend plus crédible un argument utilisé par son prédécesseur : MAKE AMERICA GREAT AGAIN. Le programme du nouveau Président fait honneur à sa fonction et est particulièrement bien venu et pertinent. Tout l’inverse de ce que l’on a connu au cours des 4 dernières années…

Sphère financière Avec Janet Yellen au Trésor et Jerome Powell à la Fed, la nature du financement de ces dépenses ne fait pas débat, au moins à court terme. Les États Unis vont continuer à monétiser la dette publique. Pendant cette période que l’on peut estimer au minimum à 6 mois - 1 an, il n’y a pas de doute majeur à avoir sur l’évolution des taux d’intérêt. Nous restons dans une forme d’alignement des planètes qui veut que le retour de la croissance rime avec le maintien de taux très bas. En gros, le paradis pour Wall Street. Pourtant, il faut de plus en plus considérer que l’élection de Joe Biden marque probablement un tournant dans l’histoire financière. La volonté d’investir pour relancer et transformer l’économie américaine sur 10 ans est un défi considérable. Le succès ne sera peut-être pas au rendez-vous. Mais la volonté est là, et la sphère financière doit s’adapter. Dans un premier temps, la monétisation massive de la dette publique est une solution. Mais dès que l’économie repartira, la sphère financière risque de souffrir. Le retour d’une forme d’inflation, ou plutôt la fin du risque déflationniste est l’enjeu majeur.

L’inflation anticipée sur les marchés de taux est désormais proche de 2%. Le taux des obligations à 10 ans du trésor américain ont franchi cette semaine le seuil de 1%. Cela reste encore très bas : il y a un an ce taux valait 2%, et 3% il y a 2 ans. Mais la perspective de la fin de l’argent quasi gratuit peut poser un problème au cours des actions. Le succès de la politique de relance de Joe Biden pourrait correspondre à un change-ment radical de tendance à Wall Street. Dans la mesure ou la stimulation monétaire ne serait plus indispensable à la sphère réelle et où l’inflation commencerait à augmenter, la Fed devrait progressivement changer de ton. Et le paradoxe de 2020, une hausse de plus de 10% du cours des actions avec une baisse importante du PIB, pourrait totalement s’inverser en 2021. Le fort rebond du PIB en volume et en prix pourrait être associé à une baisse des cours des actions. Mais nous n’en sommes pas là. Avant de de craindre la rançon du succès, il faut que Joe Biden réussisse. Ce n’est pas du tout garanti. D’ici là les planètes restent alignées et Wall Street peut continuer à faire la fête avec l’argent de la Fed…

Investisseurs : Nous recommandons de sous pondérer les actions pour un CAC 40 compris entre 5 630 et 5 855. Une correction de court terme nous semble probable en raison de la forte dégradation sur le front sanitaire, et de la hausse de l’€. La tendance de fonds et la saisonnalité reste favorable aux actions.

Spéculateurs : Le Cac 40 reprend le chemin de la hausse, et va tenter de revenir à 6000 points.

Eric Galiègue
Eric Galiègue


Lundi 11 Janvier 2021




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