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Une France moderne doit encourager les nouveaux modes de travail


Alors que le thème de la compétitivité est prégnant depuis plusieurs mois en France, il devient indéniable que les entreprises françaises doivent moderniser leurs pratiques professionnelles pour être plus agiles et offrir de meilleures conditions de travail à leurs collaborateurs.


Frédéric Bleuse
Frédéric Bleuse
En faisant évoluer les façons de travailler, l’avènement des nouvelles technologies a sonné le glas de la journée type où les salariés restaient assis à leur bureau de 9h à 19h. Il est ainsi devenu possible de dissocier les notions de travail et de bureau. Auparavant, le travail, c'était l'endroit où l'on se rendait. Aujourd'hui, le travail, c'est ce que l'on fait. Les méthodes de travail flexible présentent à la fois des bénéfices en termes d’efficience pour les entreprises mais aussi des avantages sociaux et professionnels pour les employés. Elles anticipent aujourd’hui les grandes évolutions qui toucheront demain le marché du travail. Reste encore à lutter contre certains freins.

Des préjugés à combattre

En France et dans les pays latins en général, il existe une réticence d'ordre culturel à l'encontre de ces nouvelles façons de travailler. Leur adoption reste bloquée par une certaine culture du présentéisme : les managers tiennent à voir leur personnel travailler physiquement au bureau. Ce préjugé culturel revient à penser que s'il n'y a plus de manager pour garder le personnel à l'œil, celui-ci travaillera moins. De leur côté, les salariés eux-mêmes tiennent à voir régulièrement leur manager, sous peine de se sentir déconsidérés par leur entreprise. Au sein d'une entreprise française, la confiance repose et se construit sur la présence physique de toute l'équipe.

Outre cette approche culturelle, un autre obstacle, d'ordre générationnel cette fois-ci, doit être surmonté. Face à la nouvelle génération « connectée », qui a intégré les moyens de communication par chat ou par vidéo en ligne, la génération des « baby-boomers » se sent peu voire pas à l'aise avec cette façon de travailler à distance.

Le télétravail : entre avantages et inconvénients

Pratique généralisée dans les pays nordiques et anglo-saxons, le télétravail a longtemps pâti en France d’un blocage législatif empêchant son développement. Avec la loi Warsmann qui l’inscrit depuis mars 2012 dans le code du travail, il est désormais précisé dans le contrat de travail ou un avenant. S’il permet de réduire la fatigue des collaborateurs liée aux déplacements domicile-travail, il constitue en outre une source d'avantages pour les employeurs, qui sont en mesure de réunir un plus large pool de talents, de réduire l'empreinte carbone de leurs employés et d'améliorer notablement leur bilan financier.

Le télétravail n’est cependant pas sans désagréments. Dans un sondage mené en novembre dernier, 6 professionnels français sur 10 ont avoué être souvent distraits par leurs enfants ou leurs proches lorsqu’ils télétravaillaient. Ils sont par ailleurs 31% à avoir déclaré rencontrer des difficultés à rester concentrés sur leurs activités professionnelles et 35 % à avoir affirmé que lorsqu'ils travaillaient de chez eux, les outils dont ils disposent habituellement dans leur entreprise, comme les scanners, les photocopieurs ou encore une connexion internet fiable, leur manquaient.

L’avènement des tiers-lieux

Au-delà des inconvénients précédemment cités, les travailleurs à domicile disent également souffrir de la solitude, de l'isolement et de l'absence de collègues. Le mythe selon lequel la flexibilité passe nécessairement par le travail à domicile est donc de plus en plus remis en cause. Le compromis pour gagner en flexibilité peut se trouver dans les tiers-lieux, tels que les centres d’affaires, les clubs, et les lieux informels comme les cafés.

Cette idée a été introduite dès 1989 par Ray Oldenburg dans son ouvrage The Great Good Place. Proches du domicile des collaborateurs, ils permettent d’améliorer de manière significative l'équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle, leur satisfaction au travail ainsi que leur productivité, tout en renvoyant une image plus professionnelle. A mi-chemin du domicile et du bureau, ils sont à la fois synonymes de trajet plus court et de vrai environnement professionnel. Les gains en termes de productivité et de chiffre d'affaires permettent à l'entreprise de générer un meilleur rendement. Et grâce aux technologies mobiles et de connexion à distance, les tiers-lieux permettent également aux responsables d'économiser sur les surfaces de travail et les coûts associés.

La confiance : une nécessité

Renforcer les liens de confiance revient à instaurer une meilleure entente et à encourager le travail à distance, garantie d'un rapport équilibré entre vie et travail et de meilleurs résultats. Les méthodes de travail flexible vont de pair avec une relation hiérarchique marquée par la confiance. Des mesures appropriées doivent en ce sens être mises en place pour récompenser la productivité et l'efficacité plus que le simple acte de présence au bureau. Lors de la mise en place d'un espace de travail flexible, il est primordial que l'entreprise identifie tout d'abord ses objectifs.

Un nombre grandissant d'employés peuvent dès à présent choisir le lieu où ils aimeraient travailler : la grande majorité d'entre eux pensent qu'ils seraient plus productifs s'ils travaillaient à proximité de leur domicile et de l'école de leurs enfants. Dans une étude menée en juillet dernier, 69 % des collaborateurs français ont ainsi affirmé qu’ils travailleraient davantage s’ils pouvaient réduire le temps passé en déplacements entre leur domicile et leur travail.

Si la crise a conduit les entreprises à se focaliser toujours plus sur les résultats, on note cependant une forte volonté de leur part d’adopter des pratiques de travail moins traditionnelles afin d'offrir plus de flexibilité aux salariés. Dans un environnement toujours plus concurrentiel et marqué par le ralentissement économique, les entreprises doivent encourager ces pratiques à même de répondre aux nouveaux enjeux du marché du travail.


Frédéric Bleuse, Directeur Général France de Regus
www.regus.fr

Lundi 18 Février 2013




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