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Troisième confinement

Lettre du 1er avril 2021 rédigée par Eric Galiègue - VALQUANT.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
Au lendemain de l’annonce par le Président d’un troisième confinement nécessité par une nouvelle flambée épidémique, le CAC 40 progresse et demeure très proche des plus hauts de février 2020, 6 111 (cours de clôture). Si l’indice national devait dépasser ce plus haut local, qui est aussi celui de l’été 2007, le nouvel objectif correspondrait aux plus hauts de l’année 2000…soit 6 922 points le 4 septembre 2000. Le comportement de la Bourse est souvent paradoxal, mais aujourd’hui on peut dire que les records sont dépassés !

Pour lever ce paradoxe, il faut invoquer deux éléments essentiels aujourd’hui biens connus : le premier est relatif au contexte monétaire, qui demeure particulièrement favorable, le second est relatif au lancement aux USA d’un gigantesque programme d’investissement dans les infrastructures. Les esprits chagrins souligneront les limites importantes de ces deux arguments qui justifient la hausse actuelle des marchés.

L’abondance de la liquidité créée par la Fed va se heurter à sa propre efficacité : le redressement économique en cours aux USA, notamment, milite pour la levée progressive des mesures monétaires d’exception. Sous la menace d’un krach obligataire, Jerome Powell rassure Wall Street avec beaucoup d’efficacité pour l’instant. Mais pour combien de temps ? Au fur et à mesure que les taux obligataires progressent (1,74% hier soir), et que l’inflation conjoncturelle se redresse, il devient évident que la banque centrale devra annoncer un « tapering » dangereux pour les marchés d’actions.

Le deuxième argument de la hausse actuelle des marchés est la perspective d’un gigantesque plan d’investissement dans les infrastructures. Cette promesse de campagne de Joe Biden devrait résoudre la quadrature du cercle. Des investissements massifs devraient mettre à niveau les infrastructures collectives (qui en ont bien besoin), permettre aux USA de faire face à la Chine (qui a pris 2 ou 3 années d’avance grâce à la pandémie) et fournir aux américains des emplois non délocalisables.
Cette belle perspective risque de se heurter néanmoins à l’action des parlementaires : même si les deux chambres sont démocrates, l’exécutif n’obtient pas immédiatement tout ce qu’il veut de la part du législatif. Ainsi est faite la démocratie parlementaire des USA, qui accorde beaucoup de pouvoir au législateur. Par ailleurs, Janet Yellen a rappelé la semaine dernière que le financement de ce plan d’infrastructures est fondé sur la hausse des impôts, et notamment du taux de l’impôt sur les sociétés, qui passera de 21 à 28%...L’effet « net » de ce programme est probablement favorable, mais sa mise en œuvre sera probablement difficile et plus lente qu’on ne l’imagine…

Au-delà de ces deux arguments, pour justifier la hausse du cours des actions françaises à la veille des fêtes Pascales, il est utile de faire point sur les prévisions de bénéfice et d’une façon générale sur les paramètres fondamentaux des entreprises. Le contexte a bien changé : alors que l’année dernière à la même époque nous avions étudié les conditions de solvabilité et de liquidité des entreprises, aujourd’hui, à l’annonce d’un nouveau confinement, nous nous projetons et utilisons les prévisions de bénéfice des analystes.
Nous avons réalisé une simulation des cours à l’horizon du dernier trimestre 2022. Dans un an et demi environ, nous considérons que nous serons revenus dans « le monde d’avant », et que la Bourse pratiquera les ratios d’évaluation « du monde d’avant », daté conventionnellement au dernier trimestre 2019.
Nous avons ainsi calculé le cours moyen des actions du SBF 120 pendant cette période, et les ratios de capitalisation des bénéfices prospectifs et d’actif net prospectif anticipés à l’époque par les analystes financiers. Nous avons appliqué à cette norme du monde d’avant, les prévisions actuelles de bénéfice et d’actif net de l’exercice 2023, pour définir le cours « objectif » de la fin 2022, qu’il est possible de rapporter aux cours pratiqués aujourd’hui.
Les principaux résultats de cet exercice sont particulièrement riches d’enseignements. Le premier est que la croissance médiane des bénéfices des actions du SBF 120 entre 2019 et 2023 sera de 16% ; le niveau des bénéfices de 2019 sera atteint et légèrement dépassé en 2022, mais en 2021 les BPA sera encore 9% en dessous de leur niveau de 2019. Le second est que le potentiel du cours des actions à l’horizon de la fin 2022, selon la méthode de calcul décrite ci-dessus, est de 12% en médiane, soit 7% annualisé. Toutes choses égales par ailleurs, et notamment les taux d’intérêt, sur la base d’un retour aux niveaux d’évaluation du dernier trimestre 2019, et des anticipations faites aujourd’hui pour l’exercice 2023, les perspectives de plus-value de actions sont de l’ordre de 7% annualisé, ce qui montre que le niveau actuel de l’indice n’est pas stupide... Ces calculs seront présentés sur les actions françaises, européennes et américaines au cours de notre point mensuel de mardi prochain (visioconférence à partir de 17H).

En attendant, nous vous souhaitons d’excellentes fêtes de Pâques.

Investisseurs : 5 800 points est actuellement le niveau au-delà duquel nous recommandons de sous pondérer les actions. Une hausse vers 6 150 puis 6 300 points comme ultime sommet du cycle actuel est néanmoins possible à court terme.

Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations du trésor américain s’est tendu et est supérieur à 1,7%.

Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole Brent a progressé et se stabilise dans la fourchette 60-65$.


Jeudi 1 Avril 2021




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