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Transport routier de marchandises, perte de rentabilité durable et maintien d’un taux de sinistralité élevé en 2006

La société d’assurance-crédit Euler Hermes SFAC a réalisé une étude sur le transport routier de marchandises intitulée « le transport routier de marchandises, durablement installé dans la crise ?». Les experts économiques et les experts métiers d’Euler Hermes SFAC soulignent la perte de compétitivité du secteur depuis plusieurs années et une rentabilité qui est passée dans le rouge en 2005. Le taux de défaillances estimé du secteur en 2005 (4%) est également deux fois plus important que le taux de défaillances au niveau national tous secteurs confondus (1,7%).


1. Chute de la rentabilité du secteur en 2005, après plusieurs années de perte de compétitivité

• La perte de compétitivité du secteur remonte à 2002, avant même la crise pétrolière

Depuis 2002, les transporteurs ne parviennent plus à répercuter la totalité de leurs coûts aux chargeurs. Malgré un rebond de l’activité en 2004 grâce à l’augmentation des volumes mais aussi à la ristourne TIPP et au doublement du dégrèvement de la taxe professionnelle sur les

camions de plus de 7,5 T, la situation des entreprises du secteur n’a cessé de se détériorer.

- Montée du pavillon étranger dans le Transport Routier de Marchandises (TRM) intérieur
En milliards de T-kms, le TRM intérieur a progressé de 64% en 10 ans sous pavillon étranger contre seulement 31% sous pavillon français. En dix ans, le pavillon français a perdu 5 points de parts de marché.
La tendance à la baisse des prix des biens manufacturés pèse sur le prix du transport de ces marchandises favorisant de plus en plus les transporteurs à bas coûts.

- Dégradation de la compétitivité internationale
Au niveau international, la compétitivité des transporteurs français s’est également dégradée. Entre 2001 et 2003, ils ont subi une baisse de 14,6% (milliards de T-kms) alors que le pavillon espagnol progressait de 15,3%.

Selon l’assureur-crédit, si l’on compare les parts des marchandises à l’entrée et à la sortie du territoire, on observe qu’une distorsion de concurrence avec les 15 (UE) était présente avant même l’arrivée des 10 Nouveaux Etats Membres (NEM).

• La marge nette des transporteurs est passée dans le rouge en 2005

Les marges des transporteurs routiers, qui avaient déjà été mises à mal en 2004 en raison d’une faible hausse tarifaire de 0,9 %, ont encore été affectées en 2005 par deux facteurs. Tout d’abord, l’envolée du prix des carburants avec une facture pétrolière qui a augmenté de +17,3 % en 2005. Ensuite, par la progression des frais de personnel à + 3,4% de la masse salariale en raison de l’augmentation du SMIC horaire de 5,5 % au 1er juillet 2005, de la progression du salaire professionnel mensuel garanti et de la légère progression des effectifs en 2005.

La facture pétrolière est le principal facteur de la baisse de marge nette en 2005 : la variable carburant y a contribué à hauteur de 3,1 %, la baisse de la ristourne TIPP ayant pesé pour 10 % dans la contribution négative de la facture pétrolière.

Malgré un effet « rattrapage des prix » en 2005 (+3,5%), la baisse des volumes a limité l’effet positif de cette hausse de prix. D’après l’assureur-crédit, cette baisse des volumes en France n’est pas seulement conjoncturelle. Elle s’explique par la faible production des branches les plus utilisatrices de transport (agriculture par exemple) et par la forte externalisation du compte propre en 2004 que l’on ne retrouve pas en 2005.

« Ce secteur est par ailleurs confronté à une sinistralité élevée avec une augmentation des défaillances de + 3,9 % en 2005 pour une moyenne nationale de + 1 %. Cette progression est d’autant plus importante qu’on enregistre une baisse constante du nombre des entreprises du secteur. Depuis 1999, le nombre de créations a baissé de 30,1 % dans le Transport Routier de Marchandises (TRM) Interurbain et de 39,5 % dans le TRM de proximité, soit au total une chute de 37,5 % des créations d’entreprises sur la période », commente François Buffat, arbitre spécialisé dans le transport chez Euler Hermes SFAC.


2. Le secteur s’installe durablement dans la crise en 2006

• Divers facteurs juridiques et sociaux vont affecter durablement la rentabilité du secteur

Selon Euler Hermes SFAC, les volumes progresseront faiblement (+1%) en 2006 - l’industrie agroalimentaire, les biens de consommation et l’automobile devant peu croître cette année - et les prix resteront sous tension (+1,5%) avec une nouvelle progression du prix du carburant estimée à 5 % en moyenne annuelle. Les chargeurs qui ont accepté une revalorisation de tarifs en 2005 pour tenir compte de la très forte hausse du prix des carburants risquent d’être plus difficiles à convaincre en 2006. L’application de la loi n°2006-10 qui impose une réduction des délais de paiement à 30 jours, pourrait encore rétrécir la marge de manœuvre tarifaire.

« Dans un secteur où le délai de règlement moyen est compris entre 75 et 80 jours, le raccourcir de plus de la moitié ne paraît pas aussi simple, surtout face à une concurrence étrangère toujours plus attractive. Cette obligation légale pourrait favoriser les sous-traitants étrangers, moins exigeants, au détriment des transporteurs nationaux », commente Florian Delbarre, chargé d’étude sectoriel chez Euler Hermes SFAC.

Les inégalités sociales européennes (temps de travail, coût salarial) fragilisent également fortement le pavillon national. Les inégalités les plus flagrantes le sont évidemment avec les pays de l’Est entrés dans l’UE le 1er mai 2004. En effet, les coûts sont inférieurs de 60 % en Pologne et divisés par 4 avec la Roumanie, prochain pays à intégrer l’UE.
Si les transporteurs des 15 ont le droit de charger et décharger des marchandises dans les autres pays pour réaliser du transport international, l’entrée des 8 pays de l’Est a modifié la donne car leurs transporteurs se sont adaptés beaucoup plus vite que prévu à cette ouverture. Ils sont en train de prendre possession d’une bonne partie du trafic international, au détriment du pavillon français qui ne représente plus que 38 % de ces flux contre 52 % il y a 10 ans. Ces transporteurs à bas coûts sont aussi encouragés par les affréteurs français qui les utilisent en sous-traitance pour assurer les flux internationaux des chargeurs aux meilleurs prix, ou en créant des filiales délocalisées.

• Une mutation du secteur sera nécessaire

« Le retour à l’équilibre sera difficile malgré la récupération de la TVA sur les péages d’autoroutes. Selon notre scénario, avec un prix du gazole de 0,9 euros/l et une hausse des tarifs de 1,5%, la marge nette devrait être à nouveau négative de 0,3% en 2006 après imputation de 75 % de la TVA récupérée sur les péages », conclut Florian Delbarre.

Ce secteur devra donc progressivement se rationnaliser en passant par des gains de productivité – grâce à l’amélioration du taux de remplissage par exemple – par des regroupements, une reconquête européenne, ou encore une harmonisation des temps de conduite annuels en Europe.

Contacts presse :
Euler Hermes SFAC - Anne-Laure Guignard
01 40 70 54 00
anne-laure.guignard@eulerhermes.com

Ogilvy – Anne Laure Bellon
01 53 67 12 77
anne-laure.bellon@ogilvy.com

Euler Hermes SFAC :
1, rue Euler 75008 Paris - France
www.eulerhermes.com/france


Lundi 8 Mai 2006



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