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SEPA, une réforme qui légitime le concept de Payment Factory

Depuis plus de 5 ans, la mise en œuvre de la réforme SEPA en Europe ouvre la voie à la constitution de Payment Factory…


Le projet est en route depuis tant d’années (2002 et surtout 2005 pour le cadre d’interopérabilité) …. On en oublierait presque que SEPA (Single European Payment Area), née de la volonté de l’Europe de créer un grand marché des services de paiement, unifié par des règles et moyens communs, avance vraiment ! Concrètement, il repose sur trois grandes refontes : celle des virements avec SCT (pour SEPA Credit Transfer), celle des prélèvements avec SDD (pour SEPA Direct Debit) et enfin, celle des cartes de paiement avec SCF (SEPA Card Framework).

Le SCT a été le premier changement avéré. Très souvent, les entreprises le considèrent comme une contrainte de plus, car cela les oblige à réaliser des investissements, notamment concernant leur système d’information, pour respecter les nouveaux standards techniques – en particulier l’utilisation du langage XML -, les protocoles de type Iban ou Ebics, et se connecter aux nouveaux supports de ces échanges, comme le réseau Swiftnet.

Il y a pourtant, et c’était l’esprit des décideurs européens, d’incontestables gains potentiels pour les financiers dans les entreprises, et notamment les trésoriers. Car l’uniformisation des paiements, la rationalisation des échanges électroniques, facilite la mise en concurrence des établissements bancaires, donc la baisse des frais, et l’amélioration des délais. Auparavant, les entreprises actives dans plusieurs pays de l’EEE devaient créer des comptes dans tous ces pays, avec des règles et des formats techniques différents pour initier et recevoir des paiements sur ces comptes. SEPA permet de centraliser les opérations sur un seul compte, localisé dans n’importe quel pays.

Encore faut-il structurer la démarche. Pour ce faire, le concept de Payment Factorya beaucoup de succès.. Il faut en effet rappeler ici que la directive sur les services de paiement et SEPA induit, selon la commission européenne, une réduction des coûts des paiements en Europe de l’ordre de 50 milliards d’euros, en moins dans les revenus des banques. Celles-ci cherchent donc logiquement à récupérer une partie de ce manque à gagner – auquel il convient d’ajouter les coûts de mise à niveau de leurs propres infrastructures techniques, pour un montant estimé compris entre 9 et 17 milliards d’euros – en commercialisant de nouveaux services.

Le concept de hub appliqué aux paiements

Mais qu’est-ce qu’une Payment Factory ? D’abord, c’est une solution informatique, qui intègre le concept des hubs popularisé dans le monde des transports ou celui des télécommunications, pour l’appliquer aux échanges informatiques intervenants entre clients, banquiers et fournisseurs. Ces hubs peuvent consister en une simple juxtaposition de modules techniques aux systèmes d’information existants, qui auront pour but d’optimiser les flux entre eux, de les accélérer et de les sécuriser. Ils peuvent aussi se traduire par la création ou l’utilisation d’un système entièrement nouveau, auquel il conviendra alors de brancher les flux.

Dans tous les cas, le trésorier peut compter sur ces systèmes pour :
- Améliorer la visibilité des liquidités et des risques,
- Diminuer les traitements manuels et redondants, par une exécution automatisée et séquencée du traitement des paiements, qui peut prendre sa source dès la commande et aller jusqu’à l’encaissement,
- Améliorer la gestion du BFR, à commencer par les comptes clients, et donc la santé financière de l’entreprise.

Concrètement, la Payment Factory se présente pour l’ensemble des trésoriers de l’entreprise comme une solution concentrée au niveau corporate. C’est dire si cette approche est évidemment compatible avec les offres de progiciels en mode SaaS (software as a service) développées par des éditeurs comme Kyriba. Ces derniers se sont d’ailleurs empressés d’ajouter à leur catalogue des services de connexion, en mode SaaS également, au réseau Swiftnet.

Une Payment Factory propose à la fois une réponse au besoin de standardisation des échanges suggéré par la réforme SEPA, et un horizon pour la centralisation de ces opérations de paiement. Il est donc important, pour déclencher un tel projet, que l’entreprise dépasse une première étape qui la voit considérer SEPA comme un simple projet de mise en conformité à un changement de l’environnement (nouveaux formats, nouveaux protocoles, nouveau cadre légal,…), ce qui laisse place à des démarches en ordre dispersé, par exemple selon les pays. La seconde étape en revanche, c’est celle de l’optimisation. Et le trésorier peut impulser une rénovation de son organisation en mettant en place ces fameuses « usines ».

Le sens de l’histoire et de la centralisation

Car le rôle des trésoriers s’est élargi ces dernières années, sur fond de progrès dans les technologies de l’information et de la communication, d’inflation réglementaire et de mondialisation de l’économie. Il est aujourd’hui essentiel, dans les groupes opérant à l’étranger et à nombreuses filiales, de disposer de solutions permettant la consolidation, la productivité et la surveillance des opérations. La Payment Factory s’inscrit dans ce vaste mouvement centralisateur, qui impacte au final l’ensemble du cash management.

Un tel projet – et une telle ambition – doivent s’appuyer sur un découpage et un agenda raisonnables. On veillera donc à marquer les étapes et objectifs suivants :
- Automatisation et dématérialisation d’un maximum de processus, après examen des possibilités et des ROI. En particulier, acquisition dématérialisée des ordres, signature électronique, gestion automatisée des exceptions, etc
- Dés-imbrication du traitement des paiements du reste du système d’information, afin de préparer soit son optimisation, soit le recours à une offre de services tierce (Standardisation des flux
- Choix des partenaires banquiers
- A terme, localisation des fonctions centralisables ou externalisables

Finalement, la constitution d’une Payment Factory portera l’ensemble de la réflexion sur les besoins de centralisation et de contrôle au niveau du cash management, mais aussi sur l’autonomie qu’il est souhaitable de laisser aux trésoriers des filiales, puisque la solution retenue, permet de régler la mire précisément. Des enjeux cruciaux, qu’il est important que les choix technologiques ne viennent pas contre-carrer, par des blocages ou des retards, par exemple lors de changement de protocoles ou d’ajouts de fonctionnalités. Ceci plaide pour un recours accru aux progiciels de trésorerie disponibles sur le marché, dans la mesure où les éditeurs se chargent des mises à niveau techniques et réglementaires souvent plus rapidement que des directions informatiques sollicitées par de trop nombreux projets internes. Et encore plus pour des solutions en mode SaaS, car leurs fournisseurs sont encore plus contraints, par leur modèle économique de facturation à l’usage, de faire les mises à niveau aussitôt que nécessaire.

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Vendredi 27 Janvier 2012




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