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SEPA, les dates butoirs se font attendre : aux entreprises de jouer !

La Banque Centrale Européenne tient un tableau de bord de l’adoption des instruments SEPA dans les différents Etats-membres qui démontre la dispersion persistante de l’avancement de la migration au SEPA selon les Pays. Une étude périodique menée par la Commission auprès d’entreprises souligne dans sa dernière édition le handicap dénoncé par les entreprises résultant du défaut d’information par les banques. Parallèlement, l’EPC (European Payment Council : Conseil européen des paiements) a, fin octobre, critiqué les évolutions envisagées pour la réglementation SEPA comme risquant de perturber les évolutions de la migration.


SEPA, les dates butoirs se font attendre : aux entreprises de jouer !
Tandis que les dénonciations croisées pour identifier les responsables du retard dont souffre la migration attisent les antagonismes, les entreprises s’efforcent de leur côté d’identifier les sources de gains. Le cas de l’Italie, où le SCT (SEPA Credit Transfer : virement SEPA) a décollé mais où les économies sensées en résulter tardent à se concrétiser, est emblématique. Les baisses de coûts attendues restent en effet limitées par la rigidité prix de l’offre de services de paiement. L’industrie bancaire tirera donc encore profit des retards d’adaptation des acteurs économiques, sauf pour ceux-ci à identifier et activer les leviers de compétitivité apportés par le SEPA.

Officiellement démarré le 28 janvier 2008 (également jour de la première parution de la revue Les Nouvelles Dynamiques du Paiement, qu’il nous soit permis de le rappeler ici), le SEPA reste loin des objectifs alors annoncés. Deux indicateurs résument le retard : le SCT représentait 20% des transactions en volume à la rentrée 2011 et le SDD (SEPA Direct Debit, prélèvement SEPA), deux ans après son lancement 0,13% des transactions (750 000 par mois dans tout l’Espace Economique Européen).

De fortes disparités géographiques...
La participation des entreprises est très inégale selon les Pays et les secteurs d’activité. Le dernier rapport publié par la Commission met l’accent sur le fait que 90 % des répondants à son enquête ont fait part de leur intérêt à celle-ci. Cependant nombre de réponse recueillies reste relativement décevant, puisqu’il n’est que de 358 au total (soit moins qu’en 2009 : 419).

Ce taux de réponse est insuffisant pour fournir une analyse pertinente croisant Pays et secteurs d’activité. Cet échantillon confirme ainsi clairement et de façon significative que si l’intérêt pour le SEPA existe bien dans toute la zone Euro (et au-delà), celui-ci reste très inégal. Les plus forts taux de réponse , révélateurs de l’intérêt des entreprises dans les divers Etats, sont observés en Allemagne, largement en tête, suivie de la Pologne et d’un groupe formé des Pays-Bas, du Danemark et du Royaume-Uni. Quatre pays ferment la marche : la Lituanie, Malte, la Slovaquie et l’Islande. Quant à la France, elle se classe au 18e rang sur 29 pays, entre la Hongrie et la Lettonie…loin derrière la Belgique, le Luxembourg et le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne).

… et par nature d’entreprises
Autre enseignement, le fort intérêt marqué par les PME de moins de 50 employés, qui représentent plus des 2/3 des réponses. La répartition sectorielle des réponses est aussi très révélatrice. Comme attendu, certains secteurs ont perçu, au moins dans certains Pays, l’intérêt du nouveau contexte : arrive en tête le secteur des activités immobilières (21,5% des réponses), suivi par le grand commerce. Pour ces deux secteurs les paiements de masse, l’optimisation de leur gestion administrative, technique et informatique ainsi que le coût de la prestation bancaire sont essentiels. Ils devraient donc être logiquement parmi les plus avancés dans la voie d’une réingénierie de leurs process fondée tant sur les nouveaux outils SEPA que sur les possibilités offertes par la DSP. L’entretien automobile et les fournitures pour l’habitat, ou l’industrie manufacturière, paraissent aussi sensibilisées, suivis par les activités sociales ou de services à la personne dans lesquels les paiements multiples et de petits montants sont une source évidente de charges de gestion administrative. Tous ces secteurs ont commencé, dans certains Pays à intégrer le nouveau cadre européen des paiements de façon à générer des économies significatives. Autre constat prévisible : le secteur Electricité-Gaz-Eau ferme la marche (de 2 à 0,6% des réponses), utilisateur massif des anciens dispositifs, il hésite, probablement à tort, à franchir le pas.

De même les secteurs de la santé et du social restent tributaires d’organisations nationales difficile à transformer pour autoriser la concrétisation de gains significatifs. Ainsi, en France, la Carte Vitale pourrait-elle – comme le Minitel en son temps- passer du statut d’icône moderne à celui d’obstacle au progrès. Enfin l’hôtellerie-restauration plafonne à 3 % et n’entrera peut-être dans la logique SEPA que grâce au développement de véritables services à valeur ajoutée adaptés à ce secteur d’activité.

Yves BONNEMAIN
Consultant CANTON-Consulting
Egalement traités dans le dossier «Sepa, les dates butoirs se font attendre, aux entreprises de jouer» du numéro n°77 de la revue NDP-Les Nouvelles Dynamiques du Paiement (MD) :
- SEPA lent : l’EPC critique vis à vis de l’UE
- Passage au SEPA, le cas de l’Italie
- Du point de vue des entreprises : flous et incertitudes sur les gains en jeu

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Jeudi 5 Janvier 2012




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