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Richard Woolnough, gérant du fonds M&G Optimal Income


Richard Woolnough
Richard Woolnough
Votre fonds se compose à 65% d’obligations d’entreprises (investment grade) et 20% d’obligations à haut rendement. Vous privilégiez, donc, encore ce type de titres par rapport aux emprunts d’Etat ?

Oui, nous aimons le risque crédit. Avec la crise financière, les banques ont considérablement diminué leurs prêts aux entreprises. Cela n’a pas vraiment affecté les très bonnes compagnies, mais les autres ont vu leur prime de risque par rapport aux titres d’Etat exploser lorsqu’elles venaient emprunter sur le marché.

Il est vrai que, depuis, cette prime de risque s’est passablement réduite, après la hausse spectaculaire enregistrée en 2009 par les obligations non gouvernementales. Cela dit, bien que le différentiel de rendement (spread) entre ces deux types d’actifs ait diminué, il reste encore attractif en comparaison historique.

Mais, attention ! Cette année, il faudra être plus sélectif dans le choix des obligations, justement en raison du niveau plus bas de ce différentiel. Il ne suffira plus d’adopter un style de gestion passif.

Les taux d’intérêt sont encore plutôt bas, pensez-vous qu’ils pourraient remonter en 2010 ?

Les principales courbes de taux (dollar, livre sterling, euro) sont assez raides et elles devraient le rester dans les années à venir. Les banques centrales risquent de maintenir leurs taux directeurs bas afin de ne pas compromettre la reprise. D’habitude, les investisseurs considèrent que des taux courts faibles sont passagers, mais ils pourraient durer longtemps, cette fois-ci, étant donné la fragilité de l’environnement financier.

Par contre, les taux longs devraient encore continuer leur remontée en raison de l’augmentation de l’offre de papier gouvernemental et la fin vraisemblable de l’assouplissement quantitatif prôné par les autorités monétaires.

Vous avez donc réduit la duration de votre portefeuille ?

Oui, l’achat de la dette gouvernementale par les banques centrales, c’est-à-dire l’assouplissement quantitatif, ne pourra pas se poursuivre pour des raisons évidentes. Mais, lorsqu’il s’arrêtera, certainement dans le courant de l’année, l’offre d’emprunts d’Etat sera encore très importante. Les prix des titres gouvernementaux chuteront donc mécaniquement, provoquant une hausse des rendements. C’est pour cette raison que nous avons déjà réduit la duration du fonds, c’est-à-dire la durée de vie moyenne des investissements en portefeuille, de 5 à 3,6 ans au mois de novembre.

C’est cette hausse des rendements qui explique vos ventes à découvert de contrats à terme sur les obligations du gouvernement anglais ?

En effet. Dans le contexte actuel, notre stratégie consiste à réduire la duration et privilégier le crédit. Le meilleur moyen de l’exprimer c’est de vendre des futures sur les « gilts ». Puisque ces titres ont une maturité longue et une notation de crédit élevée, en les vendant nous réduisons la maturité du portefeuille et nous augmentons la part relative de titres plus risqués, c’est-à-dire dont la notation de crédit est plus basse.

La politique d’investissement de votre fonds se fonde-t-elle sur le choix de la duration et du risque crédit ?

Oui, le but de notre fonds est d’obtenir des revenus futurs optimaux selon notre perception de la conjoncture économique. Ces revenus sont fonction de deux composantes : la duration et le risque de crédit. Nous avons, par exemple, la flexibilité d’investir 100% du fonds en titres d’Etat, si nous estimons que le risque crédit des autres titres est trop élevé et qu’il faut augmenter la duration du portefeuille car les rendements vont baisser. Nous pouvons aussi décider de parier uniquement sur les obligations à haut rendement. C’est cette flexibilité intégrale qui nous différencie des autres fonds.

Quel est votre secteur favori pour l’année à venir ?

En ce moment, il n’y a pas un secteur qui nous séduise plus qu’un autre. En 2010, nous essaierons simplement de prendre avantage des nouvelles émissions qui nous semblent les plus attractives. Ce que nous cherchons à éviter, ce sont surtout les titres qui risquent d’être facilement pris dans un effet domino en cas de tensions sur les emprunts grecs ou irlandais, par exemple.

M&G possède sa propre équipe d’analyste crédit, qui est constituée de plus de 60 personnes. Pourquoi ne pas se fier aux agences de notations ?

La principale faiblesse des agences est d’être rémunérées par les frais qu’elles facturent aux émetteurs. De plus, elles doivent mettre des notes sur des instruments toujours plus complexes, ce qui les oblige à renforcer leur contact avec les banques d’investissement. Elles sont, donc, plus proches des besoins des banques que de ceux des investisseurs finaux.

C’est pourquoi il est, à notre avis, essentiel d’avoir une équipe d’analystes indépendants. En addition, ces experts ont besoin de plus de temps pour être en mesure d’analyser un nombre toujours plus grand d’émissions.

A propos de M&G Investments
M&G est l’une de plus importantes sociétés de gestion d’actifs européennes. Fondée en 1901, elle gère près de 185 milliards d’euros d’encours (fin septembre 2009). M&G Investments a pour principal objectif d’optimiser la valeur des actifs de ses clients par le biais d’une gestion active. Cette philosophie se traduit par les remarquables performances de sa gamme de fonds. En mars 1999, M&G Investments a été racheté par le groupe financier international Prudential plc. En février 2001, M&G a commencé à développer son activité de distribution de fonds à l’international en Europe et en Asie. M&G Investments a ouvert son bureau à Paris en septembre 2007.
www.mandg.fr

Dimanche 7 Mars 2010




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