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Réflexion à propos de la prime à la casse

Comment réduire le chômage ?
« Lord Keynes, un jour de facétie, prétendit, dit-on, résoudre le problème du chômage de la façon suivante : divisez la population des chômeurs en deux, employez la première à creuser des trous et la seconde à les combler » .(1)


Alors que le chômage constitue l’une des principales préoccupations du moment, nous avons la certitude qu’aucun de nos dirigeants politiques ne se hasardera à proposer une telle solution. Sa simplicité et son efficacité sont indéniables, mais elles ne retiendront pas l’attention du politique, qui y verra par contre son absurdité. En effet, il ne sert à rien de creuser des trous pour ensuite les combler !

L’économie au service de l’emploi !

Soit, mais alors analysons d’un peu plus près le principe de la prime à la casse. On incite les possesseurs de voitures « anciennes » à les renouveler via une prime. Dit autrement, sur un ton facétieux, on détruit des voitures en état de fonctionnement, que l’on remplace par de nouvelles voitures avec, pour seul objectif, la préservation de l’emploi – c’est-à-dire éviter l’augmentation du chômage.

Cette politique de la prime à la casse a d’ailleurs été couronnée de succès puisqu’elle a nettement contribué à soutenir le marché automobile français, qui gagne 1,1% en données brutes sur les 8 premiers mois de l’année.

Peut-on généraliser la prime à la casse ?

Si une telle politique s’avère efficace, on pourrait imaginer l’étendre à d’autres secteurs: une prime à la casse pour les logements, le mobilier, les vêtements, les lunettes… Bref, envoyer à la casse du « vieux » et le remplacer par du « neuf ». On pourrait ainsi maintenir de nombreux emplois dans les secteurs concernés. Voire même en créer. Sauf, bien entendu si ces emplois sont à l’extérieur de nos frontières. Il ne faudrait quand même pas subventionner, par une prime, les emplois d’autres pays. La solution consiste peut-être à mettre en place des primes à l’échelle de la planète entière. Sauf, bien entendu, si on prend en considération les impacts sur l’environnement….

En guise de conclusion

Même si la prime à la casse apporte une bouffée d’oxygène en termes d’emploi ou de préservation d’emploi, nous pensons que la logique ne mène nulle part. On commet en effet une faute de logique, et on confond le mal avec le remède. Le chômage doit être considéré comme un produit, au sens de résultat, de notre mode de vie et d’échange. Ce n’est donc pas en l’intensifiant que l’on va lutter efficacement contre l’exclusion sociale par le chômage. On risque de surcroît de mettre en péril notre environnement et, au-delà notre propre survie.

Si nous souhaitons prendre à bras le corps la question du chômage, nous devons tous accepter une remise en cause de notre mode de vie, d’échange et de communication, compatible avec une répartition équilibrée du travail et cohérente avec la préservation de notre environnement et des ressources naturelles. On ne fait pas du neuf avec du vieux. Ce monde reste à inventer.

(1) Jean-Pierre Dupuy, Ordres et désordres – Enquête sur un nouveau paradigme, Seuil, 1982, p. 32.


Serge Masanovic & Christophe Coupé

Christophe Coupé
Christophe Coupé
Christophe Coupé, Ingénieur en Télécommunications, docteur en Economie et consultant, s’intéresse à l’inscription sociale des techniques. Il accompagne les dirigeants et managers pour mesurer la performance et la valeur créée par les projets informatiques.

Serge Masanovic
Serge Masanovic
Serge Masanovic, Associé fondateur de VCM Conseil, est un expert en économie des SI. Il intervient pour anticiper les gains et les bénéfices attendus des projets SI, pour identifier les gisements d’économie et enfin pour mesurer et pilote la performance du SI au quotidien.
VCM Conseil

201, rue de la convention
75015 PARIS
www.vcm-conseil.fr

Lundi 5 Octobre 2009




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