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Récession vs stagflation

Lettre du vendredi 30 septembre 2022 rédigée par Eric Galiègue - VALQUANT.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
Le cours des actions commence à prendre la mesure des risques qui sont des évidences pour nous depuis près d’un an. Les mauvaises nouvelles ne cessent de s’abattre sur la Bourse, et dans ce contexte défavorable nous sommes évidemment toujours en dehors du marché des actions, mais les points d’intervention approchent. Évidemment, il ne faut pas « attraper un couteau qui tombe », comme disent nos amis anglais. Mais, d’un autre côté, « quand les choses sont trop claires il est trop tard ». Alors plutôt que de dresser la liste de ce qui ne va pas, nous commençons à rechercher et rassembler les arguments qui permettront de nous positionner à l’achat lorsque les prix auront intégré enfin des niveaux normaux. Comme la volatilité est importante et peut encore augmenter, elle raccourcit le temps, et nous donner des occasions d’interventions à l’achat sur les actions en général, ou certains secteurs, ou certaines actions individuelles.

C’est dans la récession que le marché est en train enfin d’anticiper et de « pricer », que nous trouverons la rédemption, et peut être la solution à la stagflation. Cette récession, rappelons-le, est née dans la sphère réelle. Le choc pétrolier, qui touche bien plus fortement l’Europe que les autres zones géographiques de la planète, a représenté une ponction de pouvoir d’achat importante pendant plus de 6 mois. Nous considérons que le débordement de 80/90$ le baril, surtout avec un $ si fort, fait sortir le pétrole de sa zone de confort. Ce débordement avait été observé dès la fin de l’année dernière, avant même l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il représente une ponction de pouvoir d’achat significative, et peut produire à lui seul la récession. A ce choc pétrolier « classique », qu’on a comparé à celui des années 70, il faut rajouter le choc gazier et électrique plus spécifiquement européen. Surtout, le risque s’est accru au second semestre en raison de la montée en puissance des politiques monétaires restrictives, qui a suscité un choc de taux d’intérêt majeur. Ainsi, classiquement, les économistes nous parlent de simple ralentissement, puis, peut-être de récession de faible intensité pour 2023. Cette contraction d’activité, d’origine réelle mais amplifiée par des facteurs monétaires et financiers, est peut-être la solution à la stagflation qui est le pire contexte que l’on puisse imaginer pour les actions.

Premièrement, de la récession nait une nouvelle croissance. Certes, cette croissance est plus dans un premier temps un rebond qu’une véritable expansion de l’économie, mais on a vu combien le rattrapage économique post Covid a pu être interprété comme un retour de la croissance...Il faut aussi espérer qu’à partir de la récession les entreprises les plus méritantes se développeront, alors que les autres disparaitront, selon le principe de la « destruction créatrice ». On peut aussi présenter la chose d’une manière cynique : « plus ça baisse, et plus ça va remonter », mais finalement c’est bien ce qui se produira après la contraction de l’activité… et c’est mieux que la stagnation.

Deuxièmement, le meilleur moyen de lutter contre le retour d’une inflation incontrôlée, c’est la récession. En effet, la chute de la demande pèse sur les prix et étouffe les velléités inflationnistes. Il faut même espérer qu’elle soit suffisamment forte pour qu’elle tue dans l’œuf une spirale inflationniste qui a pour effet de détruire le pouvoir d’achat des ménages et limiter les initiatives d’investissement des entreprises. Les banques centrales l’ont suffisamment dit, et même si cela fait souffrir les acteurs de l’économie pour un temps, il y a quelque chose de bon dans la récession. Elle a aussi pour effet de permettre aux investisseurs d’enfin acheter des actions à des prix qui deviennent plus raisonnables aujourd’hui, et vont devenir enfin attractif demain.


Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 650 points.

Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’Etat ont fortement progressé cette semaine, légèrement au-delà de nos objectifs : 3,8% aux USA et 2,8% en France. L’euro a encore perdu 2% contre le $.

Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a baissé légèrement. Le cours du cuivre a chuté de 5%.


Vendredi 30 Septembre 2022




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