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RSE : avis de tempête sur les banques

L’étude de PwC réalisée pour le compte de la Fédération nationale des Caisses d’Epargne (FNCE) et de l’Association européenne de management et de marketing financiers (EFMA), et récemment publiée, vient de créer une tempête pas seulement médiatique, dans la mesure où est relancée la polémique autour de la moralisation du système bancaire.


Constant Calvo
Constant Calvo
Menée auprès de 33 établissements bancaires de neuf pays d’Europe qui ont répondu à l’enquête, elle tend à démontrer notamment que les clients considèrent que les banques s'impliquent peu ou prou en matière de développement durable et de RSE.
Selon l’aveu de Joël Guerriau, directeur général de la FNCE, il existe « un décalage criant entre les actions mises en place par les institutions bancaires et leur perception par les clients » ; et le Cabinet PricewaterhouseCoopers de conclure qu’il existe un déficit de communication du secteur bancaire. Voire.
Certains d’entre-nous se souviennent peut-être, qu’en décembre 1999, deux tempêtes - en réalité deux cyclones extratropicaux - ont dévasté une bonne partie de l'Europe, avec des vents soufflant jusqu'à plus de 180 km par heure dans les terres. Du jamais vu. « Un phénomène à l'extrême du possible » a-t-on entendu dire.

Selon les prévisionnistes, pourtant, les vents n’étaient pas censés atteindre les 110 à 130 km par heure.

On a atteint des records, et les dégâts furent considérables. Au final, ce fut une catastrophe, et, – le sait-on ? - le quatrième sinistre le plus coûteux au monde depuis 1970.

Il y a un autre aspect de cette tempête sur laquelle on n’a pas, selon nous, assez insisté, ni assez médité, c’est sa rapidité proprement incroyable.

Hubert Brunet, chef prévisionniste à Météo France, insiste sur la rapidité de formation de cette tempête. « C'est une dépression qui s'est creusée, très fortement et de manière très rapide ».

Il en est, semble-t-il, des crises économiques et financières comme des dérèglements climatiques. On a souvent tendance à sous-estimer leur violence, l’étendue et la rapidité avec lesquelles elles se développent, les dégâts matériels et les pertes humaines qu’elles provoquent, et, surtout, leur impact sur le long terme.

Rappelons, pour illustrer notre propos et notre comparaison, que l’amplitude et la violence de la « tempête du siècle » furent telles, qu’en France, par exemple, dix ans après, la forêt vosgienne poursuit sa lente régénération et achève seulement maintenant de panser ses plaies.
Qualifiée au début de crise bancaire, puis de crise économique et financière, ensuite de crise systémique, voilà qu’aujourd’hui on parle ouvertement, sans que personne ou presque n’ose s’offusquer, de crise mondiale de l’environnement, de crise de civilisation et de crise de valeurs.
Et alors que l’on était en droit de penser que la sortie de la crise n’était plus qu’une question de mois – début 2010 pour certains, fin 2010 pour d’autres -, que l’optimisme têtu des prévisionnistes pointait de nouveau, que les marchés financiers repartaient à la hausse, et que des banques affichaient des profits records, comment expliquer que ces dernières n’hésitent pas aujourd’hui à parler ouvertement de « crise de confiance » ?
Ainsi, selon l’étude de PricewaterhouseCoopers, 75 % des banques citées, bien qu’elles assurent impliquer leur clientèle dans la conception et l’amélioration de leurs offres, s’étonnent que moins de 20 % se sente véritablement associée aux choix de leur banque.
Assurément, l’engagement responsable des banques suscite le scepticisme, quand ce n’est pas le doute et la défiance de leurs clients ; et bien que ces derniers se déclarent être de plus en plus concernés par les enjeux liés au développement durable et la RSE.
Pascal Baranger, Directeur au sein du département développement durable de PricewaterhouseCoopers France, déclare : « l’implication des collaborateurs est vraisemblablement le plus fort levier à disposition des banques pour développer leur communication envers leur clientèle ».
Les banques nous dit-on font preuve d’engagement sincère en matière de RSE mais ne communiquent pas assez leurs résultats.
Pour combler le fossé de plus en plus grand entre la confiance supposée accordée aux banques et le réel engagement de ces dernières, quand 15% seulement des personnes interrogées accorde un crédit social, sociétal et environnemental aux banques, peut-on sérieusement croire qu’il suffit pour inverser la vapeur, comme par magie, de déployer de savantes et sophistiquées campagnes de communication, fussent-elles éthiques ?
Autre problème, 90% des banques ne disposeraient pas de force de vente dédiée aux produits développement durable. Mais là encore, est-ce bien de cela dont il s’agit ?
« Restaurer la confiance » est, aujourd’hui, le maître mot, le slogan, du secteur bancaire. Soit.
« Toutes les grandes entreprises ou presque déclarent aujourd'hui avoir une stratégie de développement durable. Mais si le sujet est largement au cœur de leur communication, leurs pratiques doivent encore s'améliorer. » (Novethic, Béatrice Héraud, 18/09/2009)

Constant Calvo, Directeur associé ADHERE RH
http://blog.adhere-rh.com

Jeudi 5 Novembre 2009




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