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Quelle communication financière sur les prévisions 2012 ?

Au moment où les sociétés cotées publient leurs résultats et annoncent leurs prévisions, PwC publie une étude riche d’enseignements sur les informations prospectives communiquées par les sociétés du CAC 40 depuis 2007, soit avant, pendant et après la crise économique et financière de 2008. L’étude identifie sur cette base des tendances pour 2012, notamment le renforcement de la communication sur les risques, des indicateurs prospectifs plus fréquents sur l’accès au financement et son coût, et l’émergence de nouveaux indicateurs extra-financiers, visant à souligner la capacité de l’entreprise à créer durablement de la valeur.


« La communication de prévisions présente d’importants enjeux pour les sociétés cotées, confrontées à la fois à la forte demande d’informations prospectives des marchés et à une faible visibilité dans un environnement économique particulièrement incertain. Avec nos spécialistes en modélisation de business plan et en communication financière, nous les accompagnons dans l’élaboration, le contrôle et la communication de leurs prévisions. » souligne Dominique Ménard, Associée PwC à l’origine de cette étude.

Au cours de la période allant de 2007 au 3ème trimestre 2011, les sociétés du CAC 40 ont publié dans leurs communiqués de presse d’annonce des résultats une moyenne de 5 indicateurs prospectifs, financiers et extra-financiers. Les indicateurs les plus fréquemment mentionnés portent sur la rentabilité (abordée par 74% des sociétés - hors financières) et sur l’activité (61% de ces mêmes sociétés). Il est intéressant de noter que certains groupes choisissent de ne communiquer sur aucun de ces deux critères, notamment en période de crise : c’est le cas de 12 entreprises en 2008, versus 6 en 2009 et 4 en 2010.

En termes d’horizon de prévision, 61% des indicateurs publiés par les entreprises portent sur l’année à venir (i.e. lors des résultats 2010, les prévisions portaient sur 2011). En revanche, quand elles communiquent sur leur stratégie en 2011, 65% des entreprises se projettent à moyen et long terme, voire très long terme (2030/2050).

En termes de précision, 56% des indicateurs prospectifs publiés sont précis, c’est-à-dire qu’ils mentionnent l’atteinte d’un seuil chiffré. 12% consistent en une fourchette et 32% se limitent à une indication de tendance narrative (hausse ou baisse).

Selon Elodie Fornas, Senior Manager PwC spécialisée en communication financière « Lors de la présentation des résultats annuels 2008, en pleine crise économique et financière, les sociétés du CAC 40 ont eu tendance à limiter leur communication prospective sur leur niveau d’activité et de rentabilité, à renforcer leurs prévisions en matière de trésorerie, d’endettement, de réduction de coûts, et à mettre l’accent sur leurs prévisions d’investissement et d’innovation.»

Prévisions sur les indicateurs financiers : des communications moins nombreuses et moins précises en temps de crise

- Indicateurs financiers d’activité
En moyenne, entre 2007 et 2011, près de deux sociétés du CAC 40 (hors financières) sur trois ont communiqué des prévisions sur les indicateurs financiers d’activité – ventes, chiffre d’affaires, croissance organique…. Cependant, elles sont moins nombreuses à y recourir en période de crise – 17 sociétés en 2008 contre 22 en 2007. Cette tendance est particulièrement marquée dans les groupes de biens de consommation, qui n’étaient plus que 2 à communiquer ces indicateurs en 2008, contre 6 l’année précédente. Et depuis 2009, ces prévisions sont beaucoup moins précises – 19% d’entre elles sont formulées par rapport à un seuil quantifié en 2009, contre 42% en 2008 et même 54% en 2007.
Les sociétés financières (banques, assureurs, sociétés foncières) ne sont quant à elles que 2 sur 5 à communiquer des indicateurs prévisionnels d’activité.

- Indicateurs de rentabilité
Ces indicateurs semblent avoir la préférence des sociétés du CAC 40, puisqu’en moyenne sur la période d’analyse, 74% des sociétés non financières communiquent des prévisions de rentabilité. Si elles privilégient ces indicateurs à ceux portant sur l’activité, c’est notamment parce que les leviers d’actions sont plus nombreux sur la rentabilité, avec en particulier des plans de réduction des coûts en période de crise - et parce que le lien avec la performance de l’investissement pour l’actionnaire est plus direct. Comme observé pour les prévisions d’activité, les sociétés sont moins nombreuses à communiquer sur leur rentabilité future en temps de crise (20 entreprises en 2008 contre 26 en 2007), et ont recours à un moindre niveau de précision (33% de prévisions précises en 2009 contre 48% en 2008 et 53% en 2007).

- Indicateurs de structure financière: une communication renforcée en temps de crise

Quelle communication financière sur les prévisions 2012 ?

Trésorerie
Il est intéressant de noter qu’après 2008, près d’un quart des sociétés hors financières du CAC 40 ont continué à communiquer un indicateur prospectif de trésorerie (cash flow, niveau de liquidités, capacité d’autofinancement etc.). Et au troisième trimestre 2011, cette communication s’est encore renforcée, avec 11 sociétés annonçant leurs perspectives en matière de trésorerie.

Endettement
En moyenne sur la période d’analyse, 19% des sociétés hors financières ont communiqué un indicateur prospectif d’endettement (dette nette, ratio d’endettement, besoin de refinancement…). 10 sociétés ont communiqué en 2008, contre 5 en 2007.

Besoin en Fonds de Roulement (BFR)
La communication sur le BFR est une communication ponctuelle visant à rassurer les marchés en cas de tension sur l’activité et l’accès au crédit. En effet, en moyenne, 9% des sociétés (hors financières) ont mentionné cet indicateur dans leurs communications entre 2007 et 2011 – 8 sociétés l’ont fait en 2008, contre 1 en 2007 et 2 en 2009.

- Dividendes – une communication peu fréquente
En moyenne sur la période, seules 5 sociétés du CAC 40 ont communiqué leur prévision de dividende. Les politiques de versement de dividendes sont généralement prudentes et visent à une relative stabilité dans le temps.

Prévisions sur d’autres indicateurs : des variations selon l’année et le secteur d’activité


- Economie de coûts (hors secteur financier)
Lors de l’annonce des résultats 2008, en pleine crise financière, 24 sociétés ont communiqué leurs objectifs de réduction de coûts (synergies opérationnelles, réduction de frais de structure, gains de productivité, restructurations etc.), contre 12 en 2007. Tous les secteurs sont concernés par cet indicateur qui rassure les investisseurs sur la capacité des entreprises à préserver leur rentabilité.

- Investissement (hors secteur financier) : un indicateur prépondérant
Les prévisions d’investissement occupent une place importante dans la communication prospective des sociétés, puisque 40% à 45% d’entre elles communiquent sur ce sujet (prévisions d’investissement ou de désinvestissement), avec un pic à 60% lors de la crise de 2008.

- Innovation (hors secteur financier) : privilégié par les acteurs de la santé, de l’automobile et des technologies « de pointe »
En moyenne, de 2007 à 2011, 20% des sociétés du CAC 40 ont communiqué des objectifs d’innovation : dépenses de R&D, dépôt de brevets, obtention d’autorisations de mise sur le marché etc.

- Indicateurs sociaux et environnementaux : beaucoup de rétrospectif, encore peu de prévisionnel
Si 40% des sociétés du CAC 40 ont communiqué sur leur capital humain, et 45% sur l’environnement lors de leur « investor day » en 2011, elles le font majoritairement de manière rétrospective. Entre 2007 et 2011, seules 1 à 5 sociétés ont communiqué des prévisions sur des indicateurs sociaux (évolution d’effectifs, formation etc.) et de 0 à 3 sur des indicateurs environnementaux (empreinte écologique, part des énergies renouvelables dans la production…).

Quelle communication pour 2012 ?

Certaines des tendances observées sur la période 2007-2011 pourraient se reproduire à l’occasion des prévisions 2012. Le contexte n’est cependant pas tout à fait le même et pourrait conduire à d’autres évolutions, telles que :
- un renforcement de la communication sur les risques, de la part des institutions financières mais aussi des autres acteurs, face à des incertitudes multiples et conformément aux dernières recommandations de l’AMF,
- des indicateurs ou informations prospectifs plus fréquents sur l’accès au financement et son coût, dans un contexte de raréfaction du crédit et de hausse des taux d’intérêt,
- une moindre communication sur les plans de réduction de coûts, de nombreuses sociétés ayant déjà rationalisé de façon importante leur structure ces dernières années,
- l’apparition de nouveaux indicateurs visant à rassurer les investisseurs sur la capacité des sociétés à créer durablement de la valeur, notamment par le biais de considérations éthiques, sociales et environnementales.

Méthodologie de l’étude
PwC a analysé les communiqués de presse d’annonce des résultats des sociétés du CAC 40, afin d’identifier la nature des prévisions, leur niveau de précision et leur horizon. La période couverte va de 2007 au 3ème trimestre 2011. Des précisions sur la méthodologie et les noms des sociétés étudiées sont disponibles pages 3 et 5 de l’étude intégrale.

PwC

Mardi 28 Février 2012




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