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Que se passe-t-il sur le front des référentiels ?

La GRI (Global Reporting Initiative) vient d’annoncer son intention de modifier son organisation pour devenir « un standard setter » ! Cela signifie qu’elle veut donner à son référentiel une force accrue dans le paysage mondial, en renforçant l’indépendance de sa structure. La GRI, organisation autonome, veut ainsi mieux compter dans les discussions qui sont en train de s’installer entre « les pilotes de l’avion » (WBCSD, CSR Europe, IIRC et GRI) pour faire reconnaître « la boîte à outil universelle de mesure de la durabilité » que tout le monde cherche… On sait aussi que cette démarche répond à deux pressions qui inquiètent les normalisateurs historiques :


Patrick d’Humières
Patrick d’Humières
d’une part, la prochaine sortie des indicateurs sectoriels de l’américain SASB, allié à la SEC et à Bloomberg, qui veut offrir le premier aux analystes LE cadre de comparabilité des données extra-financières ; ce qui devrait se faire en 2015 !

d’autre part, « la financiarisation » du reporting qui depuis l’initiative IIRC installe inéluctablement une dimension RSE dans l’information corporate, selon le mode ouvert par les anglais avec leur « strategic report », préfiguration du rapport intégré, promu par plusieurs centaines d’entreprises pionnières qui ont besoin de séduire les investisseurs en priorité.

Cette concurrence, comparable à celle qui existe entre les normes comptables américaines et européennes, peut-elle déboucher à court terme sur des démarches qui simplifieront enfin la vie des entreprises et qui amélioreront la crédibilité dans la sphère RSE ?

Le scénario le plus probable - à cinq ans ? - est celui qui verra s’écarter un peu plus encore les démarches extra-financières s’intégrant dans l’information financière, comme y pousse la directive comptable européenne, le mouvement des Bourses durables (SSE), et les démarches de « communication durable » qui continueront de produire des « rapports spécifiques », de mieux en mieux faits, reprenant la méthodologie GRI et s’adressant sur le web aux divers stakeholders des entreprises soucieuses de se présenter en « marques durables ».

Chaque démarche a ses caractéristiques : l’une est essentiellement tournée vers les investisseurs, faite pour éclairer l’analyse du modèle économique et exprimer la bonne gouvernance, et l’autre vise les publics plus larges qui réclament des informations spécifiques sur leurs attentes, voire ponctuelles, de compliance pour l’essentiel, sur des sites web très détaillés et accessibles qui remplaceront progressivement les anciens rapports. Les deux démarches pourront se compléter. On voit bien dans ce contexte évolutif qui se décantera d’ici 2020, que la GRI a vocation à rester une méthode – certes la plus élaborée - mais qu’elle ne sera pas un label pour les investisseurs qui demanderont une intégration pertinente, simplifiée, bien connectée à l’information financière et limitée aux impacts clés. Le «durable » est en train de rentrer dans les modèles d’affaire tandis que se poursuivront des démarches d’affirmation externe des politiques d’engagement et de bonnes pratiques promues auprès des consommateurs , des acteurs publics et de la société civile. Et tant mieux si cette « information durable » emprunte les mêmes exigences de fiabilité, de pertinence et d’accessibilité que celles que les investisseurs auront été les plus pressants à susciter et à installer ces dernières années, donnant par là même enfin son sérieux au sujet. C’est tout l’intérêt d’une analyse de matérialité bien faite, bien expliquée, bien utilisée, dans les deux cas pour poser les vais enjeux.

Ce contexte nouveau met fin à vingt ans de tâtonnement, au travers de référentiels multiples, mal utilisés et souvent mal compris dans leur esprit, qui sont politiques pour les uns (Global Compact, OCDE), seulement techniques pour d’autres (Iso, GRI) et dont s’inspirent désormais les lois nationales et les autorités de marchés qui voient un intérêt public à ce que « la durabilité des entreprises » soit plus lisible. Tous les Etats cherchent à équilibrer les dynamiques de marché par des mécanismes qui traduisent les externalités, négatives et positives, susceptible d’orienter enfin les préférences des investisseurs, des consommateurs et des régulateurs dans le monde qui vient. La RSE rentre dans le dur de la régulation et les acteurs en place ne veulent pas rater le mouvement. Le prochain mutlistkeholder forum européen (début 2015) sera l’occasion de tester ces tendances dont nous nous ferons l’écho pour les acteurs français.


Patrick d’Humières
www.institutrse.com

Les médias du groupe Finyear


Vendredi 29 Août 2014




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