Corporate Finance, DeFi, Blockchain, Web3 News
Corporate Finance, DeFi, Blockchain News

Profits du CAC 40 : arrêtons la démagogie !

Si souvent présente dans les discours des hommes politiques, de certains dirigeants d'entreprise et de nombreux économistes « de salon », la démagogie serait-elle devenue le mal français ? A écouter la teneur du débat économique récent, la question mérite d'être posée.


Profits du CAC 40 : arrêtons la démagogie !
Nous avons tout d'abord eu affaire au fameux patriotisme économique selon lequel les entreprises françaises auraient le droit de faire des OPA sur des sociétés étrangères, mais pas l'inverse, y compris lorsqu'il s'agit d'entreprises européennes…

Autrement dit, la construction européenne n'irait que dans un sens, celui de l'intérêt de la France ! Du moins en apparence, car à ce jeu courttermiste, la France risque très vite de perdre en crédibilité et en dynamisme économique. Ensuite, depuis quelques semaines, nous avons droit au refus du CPE de la part de certains jeunes qui n'acceptent d'entrer dans la vie active que si on leur propose un CDI, voire un emploi à vie...

Caprice absurde d'enfants gâtés qui préfèrent donc vraisemblablement le chômage à un CDI avec une « période d'essai » de deux ans. A l'évidence, pour les jeunes des banlieues, qui font souvent face à un taux de chômage de 40 %, cette bataille surréaliste a de quoi choquer. En effet, pour eux et pour aussi beaucoup d'autres jeunes français, parfois sur-diplômés, qui veulent trouver un emploi le plus vite possible tout simplement pour vivre, la première des précarités réside évidemment dans le chômage.

Enfin, et comme si toutes ces démagogies et ces manques de réalisme économique ne suffisaient pas, nous assistons depuis quelques jours au retour des critiques sur les profits des entreprises du Cac 40. « Quelle honte ! » entend-on régulièrement, « les profits du Cac ont encore augmenté de 27 % en 2005 alors que la croissance française n'a été que de 2,7 % en valeur (1,4 % en volume) ! Comment peut-on accepter de tels profits, alors que le chômage reste élevé » ou encore : « ces patrons sont vraiment des gangsters, ils réalisent des profits pharaoniques pour les distribuer aux actionnaires sur le dos du petit personnel ». Bref, à lire et à entendre certains commentaires récents, c'est à se demander si la France n'est pas en train de préparer une révolution marxiste…

Évidemment, il n'en est rien, du moins espérons-le. En fait, ce comportement reflète tout simplement le manque de réalisme économique de trop nombreux Français, qui est un mélange d'hypocrisie face à l'argent, de jalousie face à la réussite d'autrui et de dogme de la « loose » (comme disent nos jeunes). Autrement dit, le profit est malsain ou du moins suspect.
Pourtant, à y regarder de plus près, cette déconnexion entre les profits des entreprises du Cac 40 et la faiblesse de la croissance et de l'emploi en France s'explique très bien, puisque 80 % de ces profits sont réalisés à l'étranger.

A ce sujet, rappelons que les profits réalisés sur le territoire national par l'ensemble des entreprises n'a progressé que de 1,5 % en 2005 (soit + 0,2 % en volume) ! Quant à la distribution des résultats, elle n'a rien d'anormal : elle rémunère les actionnaires, mais aussi les salariés grâce à la participation et à l'intéressement.
En outre et surtout, après trois ans de frilosité, les entreprises profitables du Cac 40, mais aussi leurs homologues de taille plus modeste retrouvent enfin leur rôle principal. En l'occurrence, l'investissement non seulement productif, mais également capitalistique, notamment au travers du retour des fusions-acquisitions. Seul problème, ce retour de l'investissement productif se fait essentiellement là où les profits sont réalisés, c'est-à-dire à l'étranger. Normal : c'est là où se trouve la croissance forte, une pression fiscale limitée et un marché du travail souple.

Dans ce cadre, si la France continue de refuser les réformes et reste par là même enlisée dans une croissance de plus en plus molle, il est évident que ce comportement d'investissement à l'étranger continuera de se développer. Faisons donc un rêve : qu'à l'instar des entreprises qui, depuis les années 90, ont su se restructurer pour retrouver le chemin de la croissance, la société française en fasse de même pour qu'enfin les performances de l'économie hexagonale soient à l'aune de celle des entreprises du Cac 40.
Malheureusement, les rêves deviennent rarement réalité…

avec l'aimable autorisation de Marc Touati
Chef économiste de NATEXIS BANQUES POPULAIRES
[http://www.nxbp.fr/]url:http://www.nxbp.fr/

[Lien vers la newsletter en format PDF]url:http://www.nxbp.fr/nbp/vgn/portal/generator/application/pdf/0,4644,383833297-VGNMAAG-PUBLICATION-TYPE_MIME_PUBLICATION,00.pdf



Samedi 18 Mars 2006




DISCUSS / DISCUTER

1.Posté par MERAOUMIA le 08/02/2007 19:09 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Monsieur Marc Touati, bonjour
Je viens de vous écouter dans l'émission "c'est dans l'air' où le sujet était "le parti des fonctionnaires" et où vous avez parlé d'une date butoir vers 2012.
Que va t il se passer si on ne fait pas les réformes nécessaires ? En admettant que nos hommes politiques ne fassent pas leur travail tout de suite, pouvez vous me donner des exemples de mesures douloureuses qui seront faites vers 2012 ?
Merci beaucoup

2.Posté par Nicolas Kosarowycz le 09/02/2007 00:04 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Monsieur Touati,

Après vous avoir attentivement écouté lors de votre passage dans l'émission "c dans l'air", j'ai trouvé vos propos très pertinent, notamment sur la nécessité de réformer la société française.
Cependant, vous êtes restés assez vague (ce qui est compréhensible vu le peu de temps que vous aviez pour vous exprimer) sur le contenu des réformes nécessaires à la France. Et lorsque je regarde votre bibliographie, je n'ai touvé qu'un seul ouvrage vous concernant (écrit avec M. Pierre Alexandre). Pourriez-vous m'indiquez des ouvrages qui présenteraient ses réformes nécessaires selon vous, de manière à ce que je puisse apporter ma pierre à l'édifice que représente le changement des mentalités en France.

Cordialement,

Nicolas, 27 ans

3.Posté par Philippe RICHARD le 09/02/2007 08:56 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Bonjour,
Je me présente:
Philippe RICHARD 53 ans, artiste et ancien chef d'entreprise pendant 15ans à Paris.

Après vous avoir vu dans "C'est dans l'air" et avoir été séduit par vos compétences, je me permets de vous adresser cet e-mail.
J'ai un certain nombre d'idées sur des réformes à apporter à notre société. Tant sur le plan économique que sur le plan social. Vous me feriez un immense plaisir en acceptant de m'accorder une heure de votre temps, afin d'avoir votre avis. Et si toutefois (ce que j'espère) vous y trouveriez un intérêt quelconque, peut-être pourrions-nous collaborer pour les perfectionner. Mon projet étant d'en faire un livre.
Merci d'avoir consacrer 2 minutes de votre temps à lire cet e-mail, et merci d'avance pour votre réponse.
Très cordialement
Philippe RICHARD

4.Posté par Marc Touati le 09/02/2007 15:40 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Bonjour
Voici ma réponse : en 2012, il n'y aura plus assez d'actifs pour financer les retraites. Dès lors, l'Etat devra se substituer aux caisses de retraites. D'où une forte hausse de la dette publique, une dégradation de la note de la France et une forte hausse des taux d'intérêt, avec à la clé une baisse des investissements, de l'emploi et de la consommation. En un mot, la récession.
Les mesures d'urgences pourraient alors être d'augmenter les impôts, de baisser fortement les dépenses publiques et aussi les remboursements maladie, vieillesse, chômage... D'où une aggravation de la récession, c'est-à-dire une véritable crise durable.
Triste perspective
Très cordialement
Marc Touati

5.Posté par wym le 11/02/2007 08:08 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Monsieur Touati, bonjour,
Nous n'avons pas un vrai commentaire à ajouter mais simplement nous voulons vous dire que nous suivons avec beaucoup d'attention vos interventions. Cette émission "c dans l'air" est remarquablement menée et la qualité de ses intervenants formidable. Nous essayons de la suivre le plus souvent possible.
Notre futur choix est donc effectivement très important pour la France, les français. Il nous faut essayer de sortir de toutes les démagogies et être responsables. Essayons que nous allons y parvenir.
Merci de ce que vous nous apportez.

6.Posté par Maire Robert le 28/05/2007 10:39 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Bonjour,
Je ne suis pas un marxiste en puissance pourtant je suis particuliérement choqué par l'une des phrases de votre texte: "Quant à la distribution des résultats, elle n'a rien d'anormal : elle rémunère les actionnaires, mais aussi les salariés grâce à la participation et à l'intéressement."
Rien d'anormal? Vous ne trouvez rien d'anormal à ce que les dividendes versés aux actionnaires progressent deux fois plus vite que les bénéfices des entreprises? Personnellement, je ne trouve pas ça seulement anormal mais tout simplement révoltant. Meme les entreprises dont les profits baissent augmentent la rémunération de leurs actionnaires!!!! (http://www.lesechos.fr/info/industrie/300151492.htm) et la part salariale dans la valeur ajoutée de ces entreprises ne fait que baisser (et permettez-moi en tant qu'"ouvrier" dans une entreprise florissante, de mettre en doute votre affirmation sur les salariés qui en profitent aussi; dans mon entreprise, les benefices augmentent mais l'on ne cesse de continuer à comprimer les salaires et nous imposer des conditions de travail de plus en plus difficiles; bien sur, sous pretexte que si l'on veut resister à la concurrence, "on a pas le choix").
Il n'est pas nécessaire de vouloir remettre en cause l'économie de marché pour remettre en cause le partage des richesses tel qu'il est en train d'évoluer (i.e. des salariés vers les actionnaires). Pour autant que je sache, Heny Ford n'était pas un fervent communiste mais il avait bien compris que ses salariés étaient aussi ses clients. En appauvrissant la masse de la population pour enrichir quelques poignées d'actionnaires (qui se servent de cet argent d'abord pour en gagner encore plus à la bourse), le capitalisme, comme il l'a déjà démontré plusieurs fois dans ce siècle, n'a toujours pas abandonné ses pulsions mortifères et nous conduit droit vers l'abîme.
Donc, oui, pardonnez moi de continuer à etre revolté par cette conduite irresponsable de personnes qui, au mieux, ne semblent pas voir plus loin que le bout de leur porte-monnaie.

7.Posté par COLPIN Didier le 06/12/2007 09:17 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

« PATRIOTISME ECONOMIQUE »…

- Patriotisme, voilà bien un mot passé de mode. Tentative de « come back », sortie des cartons, coup de plumeau, et accolé à « économique », coucou, le revoilà… Bof… Pas de quoi se mettre au « garde à vous »…

- Restons dans un premier temps sur son sens originel : il n’est pas contestable que nous ayons eu à souffrir de diverses visions hégémoniques et de divers impérialismes plus ou moins belliqueux, souvent plus que moins… 1870, 1914, 1939… Bien sur, il ne faut pas oublier… Evidemment, en s’arrachant de la barrière temporelle, avec empathie, pleurons sur le malheur de ces générations… Mais comment sommes-nous sortis de cette haine à répétition ? Comment cette chronique d’une haine séculaire a-t-elle trouvé son épilogue ?
Par la construction européenne ! Qui s’en plaindra ?
Saluons les femmes et les hommes politiques, de gauche comme de droite, de ce côté du Rhin comme de l’autre qui depuis maintenant 60 ans œuvrent en ce sens. 60 ans de paix à l’intérieur de l’éxagone…
Qui s’en plaindra ?

-Un peu d’histoire : A partir de Vespasien, au premier siècle de N.E., la Gaule, en s’engageant profondément dans le monde romain a connu un siècle de paix. Qui pourrait ne pas souhaiter la même chose aujourd’hui ?

- Revenons à notre sujet : Si je dis à mes enfants de ne pas fumer tout en ayant une « clope au bec », je ne suis pas crédible… Patriotisme économique : n’est-ce pas quelque part un peu la même chose ? Car en même temps les exportations françaises sont souhaitées et encouragées tout comme le sont les investissements étrangers sur notre territoire. Si l’on souhaite voir se développer ce double mouvement et aussi nos productions achetées à l’extérieur du pays, il est difficile de tenir la position qui consiste à dire à l’étranger « achètes mes produits mais moi, je n’achèterai pas les tiens »… Il risque fort lui aussi de vouloir se replier… Et il n’y aurait au final à ce petit jeu que des perdants… Là aussi, la construction européenne est à envisager !
Un exemple (que j’ai rencontré en tant qu’Administrateur URSSAF) : les entreprises françaises de fonderie ont du il y a 10 / 15 ans abandonner les fours thermiques trop polluants au profit de coûteux fours électriques. Aujourd’hui, elles sont gravement menacées par la concurrence des « Pays de l’est » qui sont héritiers de la culture soviétique : La pollution on s’en fou ! Les fours thermiques y sont toujours en activité… Il s’agit là (aussi…) d’une scandaleuse concurrence déloyale. Mais ce n’est pas avec moins d’Europe qu’elle disparaîtra et que ces fours deviendront propres, c’est au contraire avec plus d’Europe sociale, plus d’Europe syndicale, plus d’Europe environnementale !

- Il est légitime d’affectionner le village, la ville où l’on est né. Mais cette tendresse ne se double pas d’un regard négatif envers ceux se trouvent à l’autre extrémité du pays, ni d’une intention de les spolier. Et, fort logiquement, nous ne souhaitons pas non plus être victime de tels agissements.
De la même façon il est légitime d’aimer la France et la culture française. Cela n’est pas contradictoire avec le fait d’avoir une conscience européenne car l’Europe n’est pas un reniement de soi-même mais un élargissement, un enrichissement. Sans courir après des fantasmes (pensons au flop de l’Espéranto) il est temps de mettre de côté les discours à sens unique, et le patriotisme économique en relève, pour penser européen !
Pas pour parler de « patriotisme économique européen » car l’Europe n’est pas une patrie. Mais une mosaïque de. Parlons plutôt de protectionnisme élevé au niveau de l’Europe.

COLPIN Didier

8.Posté par le 02/11/2008 14:59 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Je crains tout comme vous que la démagogie ne devienne l'idéal démocratique d'un certain nombre de français, très minoritaire Dieu merci !

Pour cette minorité, la crise est l'occasion d'un racolage cocasse pour le "grand soir" dont ils rêvent toujours en occultant les échecs des expériences marxistes.

Pour d'autres, nostalgiques du bas de laine et de la ligne bleue des Vosges, la phraséologie est aussi vague que convenue, et la crise n'est qu'un moyen d'exprimer leurs mécontentements légitimes ou non.

Il est dommage que ceux là n'apportent que des problèmes supplémentaires et aucune solution pour essayer de sortir de cette crise qui nous frappe tous à des niveaux divers.

Sans chercher à créer un patriotisme économique, je pense avec Monsieur José Manuel Baroso que si l'on ne nage pas tous ensemble, on se noiera tous ensemble.

Le temps de corriger les erreurs passées et même de dénoncer l'impéritie de nos dirigeants précédents, autant de gauche que de droite, viendra après.

Ce qui est certain, c'est qu'il conviendra de ne pas reporter sur les générations futures le remboursement du prix que nous allons devoir payer chacun selon ses facultés ou sa responsabilité, c'est selon ....

OFFRES D'EMPLOI


OFFRES DE STAGES


NOMINATIONS


DERNIERES ACTUALITES


POPULAIRES