Professions libérales : pas de déduction fiscale pour l'acquisition d’œuvres d'artistes vivants !

Le Code général des impôts (« CGI ») prévoit que les entreprises qui font l’acquisition d’œuvres originales d’artistes vivants et les inscrivent à un compte d’actif immobilisé peuvent déduire du résultat de l’exercice d’acquisition et des quatre exercices suivants une somme égale au prix d’acquisition (par fractions égales).


Martin Lacour
Ces sommes sont déductibles dans la limite de 5‰ (cinq pour mille) du chiffre d’affaires, diminuée des versements effectués (article 238 bis du CGI).

Quelques conditions doivent être réunies pour que l’entreprise puisse bénéficier de cette déduction fiscale. Notamment, les œuvres concernées doivent être exposées pendant la même période dans un lieu accessible au public ou aux salariés, à l’exception de leurs bureaux. L’entreprise doit aussi inscrire à un compte de réserve spéciale au passif du bilan une somme égale à la déduction opérée, pour pouvoir réintégrer les sommes déduites au résultat imposable en cas de changement d’affectation ou de cession de l’œuvre.

A l’occasion d’une question qui lui avait été soumise par le député Yves Foulon, le ministère des Finances et des Comptes publics a précisé le 10 mars 2015 (1) que les professions libérales ne peuvent pas bénéficier de la déduction fiscale prévue en matière d’acquisition d’œuvres d’artistes vivants (art. 238 bis AB du Code général des impôts). La solution déçoit mais ne surprend pas.

En effet, les entreprises soumises à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices non commerciaux ne peuvent pas créer de compte de réserve spéciale au passif de leur bilan, et sont donc nécessairement exclues du dispositif.

Dès lors, ne peuvent bénéficier de cette déduction fiscale que :
- les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés dans les conditions de droit commun (de plein droit ou sur option) ; et
- les sociétés qui relèvent du régime fiscal des sociétés de personnes.

Il y a de quoi décourager les professions libérales qui souhaiteraient faire l'acquisition d'oeuvres... Maigre compensation, l'administration fiscale a précisé le 4 mars 2015 que le taux réduit de 5,5% de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est désormais étendu aux livraisons d'œuvres d'art effectuées par leur auteur ou ses ayant droit. Ces livraisons étaient auparavant soumises au taux réduit de 10%.

(1)
http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-74082QE.htm


Par Martin Lacour, Avocat.

Suivez Maître Lacour : LinkedIn | Twitter | Facebook | Google+ | Les Echos.fr

Les médias du groupe Finyear

Lisez gratuitement :

Le quotidien Finyear :
- Finyear Quotidien

La newsletter quotidienne :
- Finyear Newsletter
Recevez chaque matin par mail la newsletter Finyear, une sélection quotidienne des meilleures infos et expertises de la finance d’entreprise et de la finance d'affaires.

Les 4 lettres mensuelles digitales :
- Le Directeur Financier
- Le Trésorier
- Le Credit Manager
- Le Capital Investisseur

Le magazine bimestriel digital :
- Finyear Magazine

Un seul formulaire d'abonnement pour recevoir un avis de publication pour une ou plusieurs lettres

Vendredi 10 Avril 2015


Articles similaires