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Près de 12 000 défaillances d’entreprises prononcées au 3ème trimestre 2012

Les PME de 1 à 49 salariés sont les plus menacées avec 7 000 procédures ouvertes (+ 11 %).


Laurent Leloup
Laurent Leloup
Le nombre des défaillances d’entreprises comptabilisées au cours du troisième trimestre est contenu légèrement sous le seuil des 12 000 franchi en 2009. 11 706 procédures de sauvegarde, RJ ou LJ directes ont été prononcées par les tribunaux. Ce volume de procédures est en augmentation de 3,7 % en comparaison du troisième trimestre 2011 mais l’été 2011 a été le moins sinistré des cinq dernières années.

Ce regain des défaillances d’entreprises, après deux étés de baisse, confirme que l’économie a calé notamment du côté des PME les plus modestes. En effet, si la situation se détend sur le front des défaillances des PME de 50 salariés et plus, en revanche les difficultés s’accélèrent pour les PME de 1 à 49 salariés. 7 000 d’entre elles ont défailli cet été, c’est 11 % de plus qu’un an plus tôt et autant qu’au cours de l’été 2009.

Près de 12 000 défaillances d’entreprises prononcées au 3ème trimestre 2012

Les petites PME souffrent de l’apathie de la demande interne
Les entreprises individuelles continuent de mieux résister. 4 600 micro-entreprises sans salarié ont défailli cet été 2012, c’est 6 % de moins qu’il y a un an. Plus souples, ces structures parviennent à s’accommoder des contraintes ; leurs dirigeants peuvent faire le dos rond lorsqu’ils doivent affronter un épisode financier délicat. En revanche, dès lors qu’il est question de charges fixes, l’entreprise est évidemment moins agile. Elle doit disposer d’une trésorerie régulière pour pouvoir verser les salaires par exemple. C’est pourquoi, dans un contexte conjoncturel au ralenti, ces entreprises d’au moins 1 salarié sont à la peine. Celles employant 1 ou 2 salariés connaissent une forte dégradation des défaillances (+ 14 %). Ainsi, 6 000 TPE de 1 à 9 salariés ont défailli ce troisième trimestre, c’est 12 % de plus que lors de l’été 2011. Les tensions se sont accélérées ces derniers mois. A ces TPE s’ajoutent plus de 860 sociétés défaillantes de 10 à 49 salariés ; c’est 6 % de plus qu’au cours du troisième trimestre 2011.
Les PME d’au moins 50 salariés ne sont pas insensibles à l’apathie de la demande interne mais après de nombreux mois inscrits sur de sévères tendances, les défaillances d’entreprises sont en recul de 18 % ce troisième trimestre. 86 sociétés de cette taille sont en sauvegarde, RJ ou LJ, c’est une vingtaine de grosses PME épargnées par rapport à l’été 2011 et une soixantaine par rapport à l’été 2009.
Pourtant, en dépit de l’amélioration constatée sur l’évolution des défaillances de grosses PME, la forte fragilité des PME de 1 à 49 salariés conduit à alourdir significativement le nombre d’emplois menacés par ces procédures collectives. Ainsi, les 11 700 entreprises défaillantes du troisième trimestre représentent prés de 48 300 emplois, soit un millier de plus qu’il y a un an. Nous sommes, néanmoins, encore.

De nombreux secteurs virent au rouge, en particulier l’immobilier
Dans la construction, les dépôts de bilan sont en hausse de 6 % et explosent même de 23 % dans l’immobilier. La situation est tendue dans la maçonnerie générale ou de gros oeuvre (+ 6 %) et davantage encore pour les agences immobilières (+ 58 %).
Le commerce parvient à contenir la dégradation à 1 % grâce à la résistance du commerce interentreprises (- 9 %) tandis que la vente de détail glisse de 4 % et même 17 % dans le commerce d’habillement.
Dans les activités de services destinés aux entreprises, la sinistralité augmente de 15 % dans le transport routier de marchandises, 13 % dans les services informatiques & édition de logiciels, ou 10 % dans les activités scientifiques et techniques.
Les services à destination des particuliers sont mal orientés dans la restauration (+ 12 %) et plus encore dans les métiers de coiffeurs, soins de beauté et corporels (+ 20 %).
L’industrie manufacturière résiste (- 8 %) tandis que l’agroalimentaire est encore à la peine (+ 4%).

Des difficultés plus marquées sur une moitié Est de la France
Les défaillances d’entreprises augmentent de 2 % en Ile de France ; elles reculaient encore de 6 % sur le deuxième trimestre. La tendance est plus marquée dans le Sud-Est avec une dégradation de 4 % en Provence-Alpes-Côte-D’azur et 8 % en Rhône-Alpes.
Toujours sur la moitié Est, les évolutions sont sévères en Champagne-Ardenne (+ 13 %), Alsace (+ 11 %) ou Bourgogne (+ 9 %).
Le quart Nord-Ouest tente de résister, les tendances sont voisines de la moyenne nationale.

« Dès l’été 2008, le retournement conjoncturel avait été brutal, en particulier dans l’industrie. Les entreprises les plus fragiles n’avaient pu résister longtemps à ce maelstrom », rappelle Thierry Millon, responsable des analyses Altares. « Pourtant, en cette rentrée 2008 beaucoup tentaient encore de se convaincre qu’il suffirait d’attendre 6 ou 12 mois et que la crise se conjuguerait alors à l’imparfait. L’histoire a été bien différente. A la reprise molle de 2010 et début 2011 ont succédé des trimestres de croissance nulle. Le moteur allemand perd en puissance et l’économie française cale. Dans ces conditions, des milliers de PME françaises lâchent prise, typiquement celles de moins de 10 salariés opérant sur des métiers à destination des ménages et créées entre les crises de 2002 et 2008, lorsque la création d’entreprises était très dynamique. La tempête financière de 2008 avait frappé de plein fouet l’industrie et plus globalement les activités B2B. Aujourd’hui, comme par effet retard, c’est au tour du B2C d’être malmené. Les premiers ont entamé leur transformation, les seconds vont à leur tour devoir repenser leur modèle, leur organisation. La croissance par le prix est destructrice de valeur ; la croissance sans cash est illusoire ; le pilotage du BFR par la seule variable du crédit fournisseur rend l’entreprise très vulnérable.
Cette tendance marquée quant à la fragilité des petites PME ou TPE doit inciter leurs fournisseurs à redoubler de vigilance sous peine de devoir supporter le transfert du risque vers leurs propres sociétés. La dernière analyse Altares des comportements de paiement des entreprises soulignait que près de 6 % des entreprises de moins de 10 salariés réglaient leurs fournisseurs avec un retard supérieur à 30 jours. Or, si la commission européenne regrettait dans un communiqué du 5 octobre que le retard de paiement des factures puisse être encore considéré par beaucoup comme une pratique tout à fait acceptable, nous devons rappeler qu’une défaillance sur quatre est due à des retards de règlement ».

Altares.fr

Etude téléchargeable ci-dessous (PDF de 28 pages en français).


Laurent Leloup



Vendredi 19 Octobre 2012




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