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Pourquoi les États-Unis n’ont jamais été aussi puissants financièrement !

Ce thème peut paraître surprenant à un moment où le serpent de mer du « shutdown » et du « debt ceiling » ressurgit de l’océan Pacifique comme il le fait pratiquement chaque année.


Daniel Karyotis
Daniel Karyotis
Même si la question du plafond de la dette américaine est un sujet économique et politique très sensible (mais pas plus qu’il ne devrait l’être en France, par exemple…), il est nécessaire de prendre un peu de recul pour dessiner ce qu’est réellement la puissance des USA en 2013.

5 ans après la faillite de Lehman Brothers, les entreprises américaines sont plus performantes que jamais.

Pour nous éclairer, prenons deux événements financiers observés en septembre 2013 : la célébration médiatique et journalistique des 5 ans de la faillite de Lehman Brothers et la méga opération réalisée par Verizon avec Vodafone pour plus de 130 milliards de dollars !

La simultanéité de ces deux évènements est un étrange symbole : 5 ans après Lehman Brothers, jamais les États-Unis n’ont été aussi puissants financièrement.

Tous les chiffres donnent ainsi le vertige depuis 3 ans : de la valorisation de Facebook au moment de son introduction en bourse (100 milliards de dollars) à l’opération Verizon en passant par les résultats financiers mirobolants des banques américaines en 2012 et en 2013 ou encore en s’arrêtant sur la valorisation des actifs du premier gestionnaire américain, BlackRock ( 3 000 milliards !).

L’emprunt obligataire lancé par Verizon pour financer son opération est vertigineux à ce titre : il a été placé auprès des investisseurs en moins de 10 jours et, alors que les banques conseil tablaient sur une émission obligataire de 25 milliards, le montant final s’est établi à 49 milliards… Pour une demande de 100 milliards ! C’est la plus importante émission obligataire jamais réalisée, devant celle d’Apple (encore une entreprise américaine) qui s’élevait à 17 milliards de dollars en avril 2013.

Une montée en puissance globale.

Une étude menée par PwC illustre bien ce mouvement brownien : parmi les 100 premières capitalisations boursières mondiales en 2008, 35 étaient américaines. Aujourd'hui, nous en comptons 43.

On notera par ailleurs qu’Apple et Google se disputent la place de première capitalisation boursière mondiale et que les États-Unis sont présents dans tous les autres secteurs d’activité (Wal-Mart ou Mc Donald, Amazon ou e-bay…).

Faut-il être fasciné, surpris ou inquiet d’un tel retournement de situation ?

A la réflexion, peut-être les trois à la fois.

Fasciné, car la capacité des États-Unis à faire émerger de nouveaux leaders mondiaux est unique au monde aujourd’hui. Au-delà des Facebook ou Twitter, l’exemple de Tesla Motors est révélateur. Voilà un constructeur automobile américain fondé en 2003, également à Palo Alto, et qui a comme ambition de devenir le leader mondial des voitures électriques.

Surpris, car les cicatrices de l’après Lehman Brothers ne sont pas encore totalement refermées. Je pensais personnellement qu’il faudrait au moins une dizaine d’années pour que les marchés financiers américains retrouvent leur niveau des années 2006-2007. Le 5 mars 2013, le Dow Jones battait pourtant son record historique de 2007 à 14 286 points…

Inquiet, aussi, car les États-Unis sont les grands gagnants de la course à la surrèglementation qui s’est engagée depuis 2008. L’Europe, en souhaitant être exemplaire, s’est marginalisée et seule Londres tire encore son épingle du jeu. Les États-Unis continuent d’ignorer les grands mouvements réglementaires et prudentiels auxquels l’Europe se soumet sans sourciller.

Inquiet, encore, car la capacité financière des entreprises américaines est stratosphérique aujourd’hui et quand Apple annonce 100 milliards de dollars de trésorerie, Microsoft rachète dans le même temps sans difficultés la division mobiles de Nokia pour 5,4 milliards. Une misère pour la firme de Bill Gates… qui a dégagé près de 22 milliards de résultat net en 2012.

Au-delà des réactions contrastées que chacun d’entre nous peut avoir sur le modèle américain, 2013 est à bien des égards une année riche en symboles et enseignement. Plus que jamais, les Etats-Unis nous démontrent que l’économie n’est pas une matière figée et statique mais qu’elle est au contraire dynamique et mouvante.

Daniel Karyotis, Président du directoire de la Banque Palatine.

A propos de la Banque Palatine
La Banque Palatine, banque des entreprises et du patrimoine du Groupe BPCE, a pour vocation d’accompagner les entrepreneurs dans la réalisation de leurs ambitions, aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Elle déploie son expertise auprès des moyennes entreprises et des ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire). Son réseau de 52 agences en France en synergie avec les métiers d'expertise (gestion privée, corporate finance, immobilier, international, salle des marchés…) accompagne aujourd'hui plus de 8 550 entreprises et 67 000 clients privés.
 
 

Jeudi 14 Novembre 2013




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