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Pour une nouvelle gouvernance d’entreprise fondée sur le resserrement des liens entre actionnaires et salariés…*

Le resserrement des liens entre actionnaires et salariés, une autre répartition des profits et risques, la voie de la "flexisécurité" interne…, sont autant de propositions pertinentes pour des entreprises en phase d’éclosion, matures et devant se développer, voire devant se contenter de résister, dans un contexte mondial particulièrement chaotique où tous les acteurs sont à la fois en quête de nouvelle dynamique et de sécurisation …


Pour une nouvelle gouvernance d’entreprise fondée sur le resserrement des liens entre actionnaires et salariés…*
La force de la proposition …

Après un siècle de conflit radical entre ceux qui apportent le capital et ceux qui apportent leur travail, où le comportement défiant des uns vis-à-vis des autres se justifie et s’auto entretient par les modalités de rémunérations (traitées comme «charges » s’il s’agit de la rémunération du travail (!) et « profits » lorsqu’il s’agit de la rémunération du capital…et plus la première est élevée, plus la seconde est maigre !), le temps est venu d’envisager de nouvelles modalités de rémunérations qui « naturellement » pouvent faire passer les acteurs internes et les acteurs externes à l’entreprise de l’état de défiance et de confrontation à celui de confiance et de coopération … Le temps est venu de mettre en place des modalités de rémunérations qui, de façon symétrique, « positivent» aux yeux de tous, la hauteur de la masse salariale et celle des bénéfices…

Le principe de la participation (ou de l’intéressement) qui amène les salariés à vivre positivement le profit que réalise l’entreprise étant aujourd’hui agréé et étendu alors, selon le modèle proposé, ce principe doit être « contre balancé » par son symétrique, soit un dispositif qui positive la masse salariale aux yeux des actionnaires (ou autres détenteurs de capitaux).

Ceci est loin d’être anecdotique car les mesures d’extension de rémunération indexées sur les profits (participation, intéressement et autres stocks-options…) ne font qu’accentuer la mainmise du « capital » sur la gouvernance de l’entreprise. Aussi il est plus que jamais indispensable que des dispositions soient prises pour un rééquilibrage à la faveur de la masse salariale, en clair pour aboutir à ce que la hauteur de la masse salariale soit positivée par tous et –ce qui est nouveau- par les détenteurs du capital… resserrant les liens, générant davantage de solidarité et facilitant toute négociation entre les acteurs...

Plus clairement encore , selon la proposition, en même temps que la rémunération des salariés est faite de salaire et d’une participation (intéressement) aux profits, la rémunération des actionnaires est faite de dividendes et d’une prime indexée sur la masse salariale, appelée « prime de fidélité à l’entreprise ».

A noter que cette symétrie d’intérêts, à la fois pour une masse salariale la plus haute possible et des profits les plus élevés possibles, traduite par des « primes » indexées sur l’élément spécifique de rémunération de l’autre partenaire aboutit, de facto, à une autre distribution de la valeur ajoutée entre les charges prédéterminées (type salariales) et les bénéfices (néo dividendes), à une nouvelle répartition des risques et profits, au final aboutit à une autre comptabilité, comme on le voit sur le développement qui suit.

Si on appelle :
Ra, la rémunération des actionnaires,
Rs, la rémunération des salariés,
D, les (néo) dividendes,
S, la (nouvelle) masse salariale,
α, la valeur du coefficient d’indexation de la prime de fidélité (prime destinée aux actionnaires) sur la masse salariale,
β, la valeur du coefficient d’indexation de la participation aux résultats (participation destinée aux salariés) sur les dividendes,
km, la valeur négociée comme étant la plus favorable à leur coopération du coefficient de médiation (ou de modération) soit le rapport de la rémunération des actionnaires sur celle des salariés Ra/Rs

Alors :
Ra = D + α.S
Rs = β.D + S
Au moment de la prise en compte du nouveau modèle, la valeur Ra/Rs = km étant négociée, l’équité du partage de la valeur ajoutée est obtenue lorsqu’ on retiendra également,
D/S = km (ce qui est très probable !)
…et β = α /( km)2 (avec α quelconque mais révélateur du « niveau d’adhésion » au modèle )
A noter que lorsque α = km (donc β = 1 / km), est retenu, l’équité est alors pérenne, le modèle est dit « idéal » au plan de l’équité du partage et on aura toujours Ra/Rs = km, quelles que soient les valeurs actuelles ou futures de D et S).
Pour l’entreprise les charges prédéterminées (masse salariale + prime de fidélité destinée aux actionnaires) sont alors F = (1+ α ).S, tandis que les bénéfices (dividendes + participation aux résultats destinée aux salariés) sont B = (1+ β). D
Imaginant alors le cas du passage au modèle proposé (suivant les modalités décrites au dessus), respectant la continuité des rémunérations des uns et des autres, on démontre que pour une même valeur ajoutée (F+B maintenue égale à la somme de la masse salariale + dividendes du modèle traditionnel), les charges prédéterminées F de l’entreprise baissent tandis que les bénéfices B augmentent pour toute entreprise qui, en moyenne, distribue plus de masse salariale que de dividendes, donc pratiquement toutes !
Bien sûr, ces écarts par rapport au modèle traditionnel seront d’autant plus forts qu’on se sera approché du modèle idéal!

En cela, le modèle induit une nouvelle vision des charges dues à l’emploi salarié en même temps qu’il devient plus favorable à l’emploi pérenne… cela grâce à la part participative des rémunérations des salariés qu’on peut aussi qualifier, en leur nom, de « flexisécurité interne » à l’entreprise.
A noter que le coefficient km qui exprime la valeur souhaitée (nominale) du rapport des rémunérations Ra/Rs est plutôt une affaire de « branche » ou de secteur d’activité, tandis que la valeur de α et celle de β qui reflètent le niveau d’adhésion au modèle sont plutôt affaire d’entreprise, l’ensemble de ces valeurs étant par principe négociables aussi souvent que nécessaire…

Ainsi explicité, le modèle proposé apparaît donc comme porteur de meilleur partage de la valeur ajoutée, d’équité … et ces vertus sont d’autant plus soulignées qu’on se rapproche du modèle «idéal »…

Le modèle suggère un protocole à négocier entre partenaires et en cela est générateur de climat de négociation et de coopération entre les différents types d’acteurs. En même temps qu’il redistribue profits et risques, il offre également de nombreuses autres potentialités toujours liées à ses modalités de rémunérations qui intègrent davantage la réalité économique de l’entreprise: flexisécurité intrinsèque à l’entreprise ou « intra muros »), autres perspectives pour affronter la « mondialisation »…

Enfin, on souligne ici que le modèle constitue une aubaine pour les « jeunes pousses », « start-up » et autres créations d’entreprises dans la mesure où les rémunérations fidélisent les détenteurs du capital au projet en même temps qu’elles suivent, pour les salariés, l’évolution des activités. Un haut niveau d’adhésion au modèle est a priori particulièrement important en cas de création d’entreprise, cela pour éviter tout hiatus entre les charges et la progression économique réelle de l’entreprise : la réussite du projet peut en dépendre !….Mais il reste très souhaitable que le « niveau d’adhésion » au modèle soit négocié par l’ensemble des partenaires, investisseurs, dirigeants, salariés, tous devant avoir des exigences respectant les risques et attentes…

Par Rémi Guillet**

*Voir le livre « Pour plus de solidarité entre le capital et le travail…ou de nouvelles chances pour l’emploi » édité par l’Harmattan en 2004. Les articles qui ont suivi la parution de ce livre sont également accessibles sur le site de cet éditeur…
www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=article&no=10047

**Appartenant à la catégorie des seniors confirmés, c'est-à-dire ayant vécu le bouleversement et les excès de la deuxième partie du XXème siècle durant laquelle l’aventure économique débridée du monde occidental devait nous mener à un monde ayant à affronter une crise aux multiples visages, où tout est remis en cause, j’ai, quant à moi, préparé la venue du XXIème de façon atypique en retournant à l’Université à la veille de ma retraite, désireux d’y apprendre la « théorie économique » … pour en dépasser la « critique ordinaire » et, pourquoi pas, proposer quelque amendement…

Conscient que « l’équilibre économique » inventé par le siècle finissant n’avait de pertinence que selon une analyse dynamique, basé de plus en plus sur le crédit, à l’investissement certes, mais aussi crédit à la consommation et avec de moins en moins de retenue pour ce dernier, au final impliquant pour sa pérennité toujours plus de croissance (plus d’énergie mise en oeuvre), je devais en venir à un travail ciblé sur… « les conditions du resserrement des liens entre actionnaires et salariés dans les S.A. ».

En abordant une telle problématique…j’allais « toucher au Saint Graal » m’a-t-on dit à l’époque et moi-même ne pensais pas qu’une remise en cause profonde du modèle économique en cours était à l’horizon 2008!
Rémi Guillet est Ingénieur de l’Ecole Centrale Nantes, Docteur en Mécanique et Energétique et Diplômé en Economie/Gestion (DEA). Il est aujourd’hui retraité.

Jeudi 18 Décembre 2008




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