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Pensée Dexienne…

Qui prendra les pertes ?


Pensée Dexienne…
A en croire et à en suivre les cheminements des politiciens et technocrates européens, la décision est déjà prise. Il sera donc dit que les intérêts des créanciers de Dexia seront jalousement et docilement préservés par les Etats français et belge, autrement dit par leurs contribuables. Au passage, ces deux pays – ignorant royalement le contre exemple irlandais – assurent à qui veut bien les croire que ce renflouement n’affectera pas leur notation … alors même que les actifs de Dexia représentent 1.5 fois le P.I.B. annuel belge et un bon tiers du P.I.B. annuel français ! De qui se moque-t-on et de qui croient-ils se moquer car, outre les sommes très importantes qui seront impliquées en faveur de Dexia, le précédent même d’avoir secouru une banque les contraindra à se porter au chevet de la deuxième, puis de la troisième… Les autorités européennes seront donc moralement contraintes de porter assistance à leur château de cartes bancaire et, dès lors, notation bien-sûr mais également Etats européens fragiles tomberont comme des quilles.

Cet acharnement à maintenir une ou des banques en vie malgré un coma dépassé masque en fait une réalité choquante, à savoir la complaisance – ai-je dit complicité ? – insupportable de nos élites dirigeantes envers l’actionnariat. Ce dernier, parfaitement conscient des risques pris lors de ses achats de parts des établissements financiers, devrait être logiquement confronté à ses choix et responsabilités. Quelqu’un vient-il en effet lui réclamer une partie de ses profits lorsque les marchés montent ? En vertu de quelle loi sacrée doit-on éternellement faire taxer le contribuable et épargner l’actionnaire ? Qu’à cela ne tienne : nos gouvernements – dans leur infinie sollicitude - ont unanimement décrété de mutualiser les pertes et de privatiser les profits. Pour leur défense, ils n’ont de cesse d’agiter l’épouvantail des turbulences financières probables – et quasiment certaines je dois le reconnaître – face à une ou à plusieurs faillites bancaires.

Certes. Mais ont-ils seulement prévu les rebellions sociales amplement justifiées qui feront tâche d’huile dans toute l’Europe et que susciteront ces sauvetages bancaires ? Occupés, voire obsédés, à sauver « les banques », apprécient-ils la situation sociale explosive qui risque fort d’être à terme nettement plus coûteuse que quelques déconfitures bancaires ?

Economiste et Analyste Financier (indépendant)
www.gestionsuisse.com

Mercredi 12 Octobre 2011




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