Laurent Goulvestre
Et si, avec un peu de recul et surtout de curiosité, nous osions aller voir, non pas les pays cités ci dessus, mais les pays plus proches de chez nous comme : l’Autriche, les Pays Bas, les Suédois ou encore les Allemands… Et si nous allions voir surtout leurs industries, l’un des indicateurs les plus pertinents pour mesurer la santé économique d’un pays. Car il n’y a que les entreprises et les ressources naturelles d’un pays qui en font sa richesse !
Je vous propose de nous focaliser maintenant sur AUDI, marque allemande reconnue et préférée des français d’après un sondage TNS Sofres de cette année. Le parallèle n’a pas été choisi par hasard évidemment mais il paraît que l’industrie de l’automobile va mal et nous en sommes tous convaincus… Enfin les médias se sont arrangés pour qu’on le soit en tout cas ! Or, je pratique PSA et AUDI depuis plus de 12 ans et j’ai donc eu l’occasion de travailler de multiples fois pour ces deux sociétés.
En voici les faits :
Tout d’abord il faut savoir qu’AUDI était au niveau de PSA dans la perception de la qualité de ses voitures dans les années 70 et comparer leurs évolutions peut avoir du sens. En 1973, est arrivée la première crise pétrolière qui a soudainement tendu tous les marchés. C’est à partir de ce moment là qu’AUDI est passé au braquet supérieur pour ne plus jamais le quitter.
Aujourd’hui AUDI connait une évolution de son chiffre d’affaires mondial de 25% par rapport à 2010. Sa marge brute est en hausse de 66% pour des prix de voiture de 100 % supérieur à ceux de PSA (40000 € contre 20000€). Pour ce qui est de PSA, celui-ci a diminué encore ses prix en augmentant les remises ce qui a impacté ses marges. Renault, logé à la même enseigne, poursuit cette politique de baisse de prix depuis un peu plus longtemps avec Dacia…
Mais alors que se passe t-il ? Pourquoi, nous allons vers le « bas » et eux vont vers le « haut » ? La crise ne serait-elle par pour tous ? Nous ne savons pas vendre nos voitures ? Nous ne savons pas produire ? Nous ne savons pas innover ? Les ingénieurs de PSA seraient-ils moins intelligents que les ingénieurs d’AUDI. La réponse est évidemment négative et ces propos sont forcément déplacés et provocateurs. Mais non ce n’est pas là qu’il faut chercher…Ce n’est pas non plus la faute du marché comme les politiques nous l’ont maintes fois répété. Zut c’était bien pratique…
Le problème est ailleurs… Il est complexe mais il est bien là en face de nos yeux pour ceux qui veulent bien les ouvrir.
Le problème est dans la cohérence collective et la faculté de s’ouvrir, la faculté d’accepter qu’il existe d’autres réalités et enfin la faculté de rechercher en permanence l’excellence dans les produits fabriqués ! Le vrai problème est un problème culturel, mais ça on ne vous en a parlera jamais, car je pointe ici du doigt quelque chose d’inacceptable pour notre culture jacobine : la remise en cause de soi-même et non des autres !
La « cohérence collective » tout d’abord, pour travailler ensemble, sans recherche de pouvoir, sans hypocrisie individuelle, sans jeu de rôle. Il y a peu de carriériste chez AUDI, les managers travaillent en cohésion parfaite et les idées sont partagées par tous, vers et pour l’entreprise. Les syndicats et le patronat font les efforts nécessaires pour s’entendre dans leurs décisions car ils savent qu’ils en bénéficieront tous les deux. Ils ne fonctionnent pas par opposition frontale et confrontation stérile systématique mais par adaptation… Il n’y a pas de lutte des classes comme en France qui n’aboutissent à rien, sauf à légitimer ceux qui en sont à leur tête. Chez AUDI, l’affrontement de ce type n’a pas de sens.
La « faculté de s’ouvrir » car la curiosité et l’acceptation de la différence permettent de faire mieux et plus grand. Il n’y a pas de tour d’ivoire, ni de manager inaccessible. Toutes les relations sont vraies et sincères. Observer sans interpréter, sans critiquer de façon systématique permet le partage, l’acceptation et la fusion des idées. Des idées mieux partagées deviennent ainsi plus sûres et plus fiables.
La faculté d’accepter qu’il existe d’autres réalités et la recherche de l’excellence. Tout est ici meilleure parce que les réalités ont été partagées. Ce dernier point est le plus précieux : le partage et la fusion des compétences de chacun, le respect, le goût pour les choses bien faites, constituent les bases essentielles de l’excellence.
Ces notions collectives, ces échanges vrais vers un consensus, cette recherche de l’excellence produit ont permis à AUDI de connaître des ventes exceptionnelles ces dernières années. Audi aura, tenez-vous bien, ainsi distribué, à ces 42000 salariés en 2011, plus de 8000 euros de dividendes ! – 8000 +8000 et si la cohérence collective était la clef ?
Ah, il est 20 heures, vous m’excuserez, je vais être en retard pour mon journal télévisé…
Laurent Goulvestre est un facilitateur interculturel. Auteur, formateur et conférencier, il intervient dans les Groupes industriels à travers le monde. Il donne aussi des conférences pour les Grandes Ecoles comme HEC, ainsi que des MBA en Chine, en Inde et au Brésil
Il facilite les relations entre les partenaires étrangers et français qui ont besoin de travailler ensemble. Il a formé a formé à ce jour plus de 3 000 personnes.
www.goulvestre.com
Je vous propose de nous focaliser maintenant sur AUDI, marque allemande reconnue et préférée des français d’après un sondage TNS Sofres de cette année. Le parallèle n’a pas été choisi par hasard évidemment mais il paraît que l’industrie de l’automobile va mal et nous en sommes tous convaincus… Enfin les médias se sont arrangés pour qu’on le soit en tout cas ! Or, je pratique PSA et AUDI depuis plus de 12 ans et j’ai donc eu l’occasion de travailler de multiples fois pour ces deux sociétés.
En voici les faits :
Tout d’abord il faut savoir qu’AUDI était au niveau de PSA dans la perception de la qualité de ses voitures dans les années 70 et comparer leurs évolutions peut avoir du sens. En 1973, est arrivée la première crise pétrolière qui a soudainement tendu tous les marchés. C’est à partir de ce moment là qu’AUDI est passé au braquet supérieur pour ne plus jamais le quitter.
Aujourd’hui AUDI connait une évolution de son chiffre d’affaires mondial de 25% par rapport à 2010. Sa marge brute est en hausse de 66% pour des prix de voiture de 100 % supérieur à ceux de PSA (40000 € contre 20000€). Pour ce qui est de PSA, celui-ci a diminué encore ses prix en augmentant les remises ce qui a impacté ses marges. Renault, logé à la même enseigne, poursuit cette politique de baisse de prix depuis un peu plus longtemps avec Dacia…
Mais alors que se passe t-il ? Pourquoi, nous allons vers le « bas » et eux vont vers le « haut » ? La crise ne serait-elle par pour tous ? Nous ne savons pas vendre nos voitures ? Nous ne savons pas produire ? Nous ne savons pas innover ? Les ingénieurs de PSA seraient-ils moins intelligents que les ingénieurs d’AUDI. La réponse est évidemment négative et ces propos sont forcément déplacés et provocateurs. Mais non ce n’est pas là qu’il faut chercher…Ce n’est pas non plus la faute du marché comme les politiques nous l’ont maintes fois répété. Zut c’était bien pratique…
Le problème est ailleurs… Il est complexe mais il est bien là en face de nos yeux pour ceux qui veulent bien les ouvrir.
Le problème est dans la cohérence collective et la faculté de s’ouvrir, la faculté d’accepter qu’il existe d’autres réalités et enfin la faculté de rechercher en permanence l’excellence dans les produits fabriqués ! Le vrai problème est un problème culturel, mais ça on ne vous en a parlera jamais, car je pointe ici du doigt quelque chose d’inacceptable pour notre culture jacobine : la remise en cause de soi-même et non des autres !
La « cohérence collective » tout d’abord, pour travailler ensemble, sans recherche de pouvoir, sans hypocrisie individuelle, sans jeu de rôle. Il y a peu de carriériste chez AUDI, les managers travaillent en cohésion parfaite et les idées sont partagées par tous, vers et pour l’entreprise. Les syndicats et le patronat font les efforts nécessaires pour s’entendre dans leurs décisions car ils savent qu’ils en bénéficieront tous les deux. Ils ne fonctionnent pas par opposition frontale et confrontation stérile systématique mais par adaptation… Il n’y a pas de lutte des classes comme en France qui n’aboutissent à rien, sauf à légitimer ceux qui en sont à leur tête. Chez AUDI, l’affrontement de ce type n’a pas de sens.
La « faculté de s’ouvrir » car la curiosité et l’acceptation de la différence permettent de faire mieux et plus grand. Il n’y a pas de tour d’ivoire, ni de manager inaccessible. Toutes les relations sont vraies et sincères. Observer sans interpréter, sans critiquer de façon systématique permet le partage, l’acceptation et la fusion des idées. Des idées mieux partagées deviennent ainsi plus sûres et plus fiables.
La faculté d’accepter qu’il existe d’autres réalités et la recherche de l’excellence. Tout est ici meilleure parce que les réalités ont été partagées. Ce dernier point est le plus précieux : le partage et la fusion des compétences de chacun, le respect, le goût pour les choses bien faites, constituent les bases essentielles de l’excellence.
Ces notions collectives, ces échanges vrais vers un consensus, cette recherche de l’excellence produit ont permis à AUDI de connaître des ventes exceptionnelles ces dernières années. Audi aura, tenez-vous bien, ainsi distribué, à ces 42000 salariés en 2011, plus de 8000 euros de dividendes ! – 8000 +8000 et si la cohérence collective était la clef ?
Ah, il est 20 heures, vous m’excuserez, je vais être en retard pour mon journal télévisé…
Laurent Goulvestre est un facilitateur interculturel. Auteur, formateur et conférencier, il intervient dans les Groupes industriels à travers le monde. Il donne aussi des conférences pour les Grandes Ecoles comme HEC, ainsi que des MBA en Chine, en Inde et au Brésil
Il facilite les relations entre les partenaires étrangers et français qui ont besoin de travailler ensemble. Il a formé a formé à ce jour plus de 3 000 personnes.
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