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Nicolas Bouzou - ASTERES - Croissance du PIB en France

Les réformes structurelles sont urgentes.
La croissance du PIB a atteint 0,7% au troisième trimestre. Si l’on était aux Etats-Unis, on dirait que la croissance en rythme annualisé s’est établi à 2,8%, ce qui est plutôt élevé. Sans être exceptionnel toutefois. N’oublions pas, par exemple, que, sur la même période, malgré l’immobilier, malgré le subprime, la croissance de l’économie américaine à frisé les 4%.


Cela n’enlève rien au fait que le chiffre pour la France est rassurant. Surtout, cette croissance apparaît relativement équilibrée et semble enfin reposer sur des bases assez saines. Les stocks, en particulier, n’ont pas contribué à la croissance. Le rebond de l’activité n’est donc pas à mettre au crédit d’un quelconque effet technique lié à des comportements de restockage.

La consommation des ménages, structurellement forte, a accéléré au troisième trimestre (0,8%, après 0,6% au T2). Les gains de pouvoir d’achat engrangés au premier semestre ont été en grande partie dépensés. C’est bon pour la conjoncture. Ainsi, en T3, la consommation a expliqué plus de 65% de la croissance du PIB.

Toujours du côté des ménages, l’investissement logement a continué d’augmenter au T3 (+0,1%, et +0,3% en glissement annuel). Preuve que le ralentissement nécessaire du secteur de la construction se fait de façon ordonnée. Le krach tant redouté n’existe pour l’instant que dans l’imagination de certains, pas dans les chiffres. Les déductions fiscales en faveur des intérêts d’emprunts immobiliers, par ailleurs critiquables, dynamiseront en outre cette composante de la croissance l’année prochaine.

Concernant les entreprises, les chiffres sont un peu plus mitigés. L’investissement des sociétés non financières a rebondi (+1%). Toutefois, ce chiffre est un peu en trompe l’œil. En effet, si l’investissement progresse, le taux d’investissement (c’est-à-dire la part de l’investissement dans le PIB) stagne à 11,3%, une misère. La restauration de la compétitivité des entreprises françaises passerait donc par des progressions de l’investissement beaucoup plus fortes. L’effort de politique économique devrait donc en priorité porter sur ce point.

La bonne nouvelle émane clairement des exportations. Celles-ci se sont littéralement envolées, de 1,7%, au troisième trimestre. Il ne s’agit certes pas d’un rythme record, mais d’une belle performance dans un contexte d’euro fort. Sans vouloir jouer les Cassandre, on comprend tout de même mal par quel miracle les difficultés des entreprises françaises à l’export auraient disparu depuis le début de l’été. C’est pourquoi il est difficile de penser que cette performance pourra être reconduite au T4.

Du coup, l’acquis de croissance à la fin du troisième trimestre s’élève à 1,8%. Pour atteindre la symbolique barre des 2%, il faudrait que la croissance du T4 s’élève encore à 0,7%. Les indicateurs dont nous disposons déjà pointent plutôt vers 0,5% maximum. Ainsi, sur l’ensemble de 2007, la croissance s’élèverait à 1,8-1,9%. Les réformes structurelles sont urgentes.


Vendredi 23 Novembre 2007



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