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Ne pas confondre valeur ajoutée et profits !

L’actualité nous incite à revenir sur des notions qui apparaissent souvent dans nos publications traitant du partage des richesses…


Ne pas confondre valeur ajoutée et profits !
En effet, des discussions sont en cours et des dispositions visant à retoucher les modalités actuelles du partage des valeurs produites par l’activité économique des entreprises sont attendues dans les prochains mois.

Alors, il nous semble utile de préciser -pour les non initiés- que, dans ce contexte, valeur ajoutée et profits ne doivent pas être confondus! Notamment dans le cas actuel d’une crise économique et sociale majeure, de disparition massive de nos entreprises du secteur industriel, de perte de nos emplois… Car, en effet, ces deux concepts économiques traitent la rémunération du travail de façon diamétralement opposée…Et des débats les concernant ne peuvent déboucher sur les mêmes dispositions!

Formellement, la valeur ajoutée représente la somme masse salariale + profits. Approximativement, si on met de côté les taxes et (auto) financement des investissements, la valeur ajoutée représente l’écart entre les valeurs produites (les ventes) et les valeurs nécessaires à la production (les achats). On comprendra que la valeur ajoutée appréhende la rémunération du travail comme une de ses composantes, donc appréhende positivement les retombées sociales de l’activité économique de l’entreprise que cette rémunération représente.

A l’inverse, le profit appréhende de façon opposée, donc négativement, la rémunération du travail. A valeur ajoutée constante, le profit est d’autant plus élevé que la rémunération du travail est faible! On aura compris que le profit, destiné aux possesseurs du capital qui -selon le modèle économique libéral- ont su accaparer le gouvernement de l’entreprise, est devenu aujourd’hui le seul vrai défi de l’entreprise.

Parmi les observations anecdotiques (mais que nous pensons souvent pertinentes !) on peut noter que la comptabilité a retenu le vocabulaire de charges pour signifier la valeur accordée à la rémunération du travail: un choix lourd de sens !

Par ailleurs, pour appuyer davantage notre propos - et ceci n’est plus anecdotique - on observe qu’une entreprise n’affichant plus de profits, voire des pertes, en difficultés gravissimes, en situation de faillite ou autre dépôt de bilan, peut toujours produire de la valeur ajoutée (il suffit qu’elle vende plus qu’elle achète!). A elle seule, cette remarque nous fait comprendre que les issues de débats sur la valeur ajoutée et sur le profit ne peuvent être identiques !


Ainsi, débattre du partage du profit (stricto sensu) n’a pas grand-chose à voir avec un débat sur le partage de la valeur ajoutée. Et tous les acteurs de l’entreprise, notamment les salariés, doivent être avertis de cette importante nuance, particulièrement à l’heure où le débat qui s’instaure semble bien introduire d’emblée une vraie confusion sémantique: il suffit de suivre l’actualité pour constater à quel point, valeur ajoutée, richesses, profits… se chevauchent et s’entremêlent comme des vocabulaires médiatiquement synonymes !

Si le débat sur la valeur ajoutée concerne autant la dimension sociale de l’entreprise que sa dimension purement économique, le débat sur le seul profit a vite fait d’être un débat qui exclut ou, a minima, gruge ceux qui apportent leur travail. Par exemple, ces derniers ne doivent pas être dupes de dispositions comme les stocks-options ou même la participation et l’intéressement… qui ne font que soutenir des gouvernances pour toujours plus de profits …pour le capital… donc moins de rémunération pour le travail, moins d’emplois…


Alors, quid du débat sur le profit dans le contexte actuel ! Si le débat qui s’ouvre ne doit concerner que le seul partage du profit, il nous semble qu’il serait opportun de le différer… attendant des jours meilleurs où le partage du profit correspondrait davantage à l’actualité, évitant ainsi des atermoiements peu circonstanciés !

En revanche, le débat sur le partage de la valeur ajoutée n’a jamais été aussi pertinent, ce dernier pouvant ouvrir des perspectives salutaires pour les entreprises en grandes difficultés, notamment nos entreprises de production industrielle qui se délitent ou disparaissent, pour nos emplois, en pleine Bérézina…

Autre lieu, autre temps : Par contraste avec le traitement du travail devenu coutumier en occident, il est intéressant de noter le final d’une analyse du fonctionnement de l’économie japonaise selon L. F. Wegnez et parue dans son ouvrage « Le miracle japonais » (1984) qui mentionnait «… mais (pour comprendre l’économie japonaise) il faut savoir que la finalité de l’entreprise japonaise est d’abord sociale… ».

Pour notre part, nous avons envisagé (depuis le tout début des années 2000) un nouveau modèle de rémunération enclin à plus d’équité entre la rémunération du travail et celle du capital, donc plus d’équité dans le partage de la valeur ajoutée. Nous avons établi en fin d’article la liste des principales publications concernant ce modèle. Nous soulignerons dans ce texte sa capacité à sauver une entreprise en grandes difficultés… avec la totalité de ses acteurs (internes et externes)… moyennant une certaine vertu dans la pratique de leur solidarité !

Pour l’essentiel le modèle de partage de la valeur ajoutée que nous préconisons passe par des modalités de rémunération hybrides, qui positivent aux yeux de tous les acteurs, « insiders » et « outsiders », la valeur de la masse salariale et celle des dividendes. Sa mise en œuvre induit des négociations propices à une solidarité et une coopération durables entre tous les acteurs en même temps qu’il mène à une vision de la croissance partagée par tous…


En cas de trop grande iniquité dans la répartition de la rémunération du travail au sein de l’entreprise, la crise actuelle peut (selon nous) être aussi un moment propice pour négocier des retouches devenues indispensables au fil du temps…

Principales publications sur le modèle et ses propriétés :
Sur le site CFO – News:
- Pour une nouvelle gouvernance d’entreprise fondée sur le resserrement des liens entre actionnaires et salariés
- A propos de la rémunération des dirigeants : une proposition équitable…
- Solidarity
- A propos de crédit et de croissance
- Un modèle de rémunérations solidaire et équitable comme alternative à la faillite de l’entreprise

Autres titres (Chez l’Harmattan ed.) :
- Le livre : « Pour plus de solidarité entre le capital et le travail…ou de nouvelles chances pour l’emploi » (versions en 2004 et en 2009)
- Un modèle de régulation d’entreprise inédit
- For a new distribution of risks and profits in the company
- Pour un autre partage des risques et des profits en entreprise
- Dynamique d’entreprise et mondialisation
- Flexisécurité: une autre voie…
- Une autre piste pour le pouvoir d’achat


Lundi 18 Mai 2009




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