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Nationaliser temporairement les banques

Principales victimes ou responsables de la crise boursière des dernières semaines : les valeurs bancaires. Pas besoin de regarder les cotations. Si vous voyez le CAC baisser de 4% c'est que les valeurs bancaires ont baissé de 8% ! En quelques semaines, toutes les banques ou presque ont perdu plus de 50% de leur valeur. Et les actionnaires sont perdus. Ceux qui détiennent encore des valeurs bancaires directement ou à travers des fonds d'investissement qui en ont encore souvent en portefeuille sont dé-bous-so-lés. Complètement perdus et on les comprend.


Marc Fiorentino
Marc Fiorentino
Je ne suis pas analyste financier, et encore moins analyste financier spécialiste du secteur bancaire. Je suis, comme vous, un observateur des marchés financiers. Et je ne peux pas m'empêcher de me poser des questions simples : est-ce que l'action Société Générale vaut les 143,70 euros de son record historique de 2007, les 40 euros de son plus-haut de 2011 ou les moins de 20 comme en début de semaine passée ? Est-ce que la BNP vaut les 92,40 euros de mai 2007, les 50 euros du printemps 2011 ou les 30 euros de cette semaine ?

Les spécialistes des valeurs bancaires affirment, et je les crois, que les valeurs bancaires sont à des cours tellement déconnectés de leurs fondamentaux qu'on peut gagner 50 % ou 100 % en quelques mois en les achetant. Que les cours sont tout simplement à la casse. La casse justement. C'est bien là le problème. Le même jour, les dirigeants des banques donnent des interviews pour expliquer qu'elles n'ont pas de problème de liquidité, ce qui est toujours inquiétant, et Christine Lagarde, la patronne du FMI, nous parle d'un besoin de recapitalisation de 200 milliards d'euros pour les banques européennes alors qu'une banque d'affaires américaine célèbre chiffre ce besoin à 1.000 milliards et les banquiers eux-mêmes considèrent que l'excès de régulation va les empêcher de gagner de l'argent... ? Il y a de quoi être perdu non ?

J'aurais tendance à essayer de raisonner simplement - trop, sûrement. Les éléments de valorisation d'une banque me semblent être son bilan et ses revenus futurs. Or, sur les bilans, on trouve entre autres des dettes souveraines, beaucoup de dettes souveraines. Combien ? On ne sait pas exactement. Combien par pays à risque ? On ne sait toujours pas. Et ces dettes ne sont pas valorisées à leurs valeurs de marché. On apprend même qu'une dette « restructurée » comme la dette grecque est encore comptabilisée à près de 80 % de sa valeur alors qu'elle cote entre 10 % et 40 % de sa valeur sur les marchés...

Quant aux revenus, là encore cela semble assez simple. Si les banques continuent à spéculer, elles pourront gagner beaucoup d'argent mais en prenant des risques qui deviennent de plus en plus inacceptables. Et si elles se concentrent sur leur métier de base, le dépôt et le crédit aux entreprises et aux ménages, elles gagneront peu d'argent mais présenteront un risque très limité.

Aujourd'hui les banques dites privées bénéficient d'une garantie de fait de l'État. C'est ce qui explique que les actionnaires paniquent alors que les déposants sont sereins. Chacun se dit qu'en cas de pépin l'État paiera. On finit par se demander si le sort de l'État, donc des contribuables, et des banques étant tellement lié, on ne ferait pas mieux de sauter le pas et de nationaliser les banques pendant trois ou quatre ans le temps de détruire une fois pour toutes leurs stocks d'armes de destruction massive et de les reconcentrer sur leur rôle de financement de l'économie.

Une banque ne vaut finalement que le prix de la confiance. Et cette confiance n'a pas de prix...

Marc Fiorentino
Président d'EuroLand Finance
Gérant d'Allofinance
www.allofinance.com

Mardi 13 Septembre 2011




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