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Libre-échange ou protectionnisme ?

La persistance de la crise financière commence à exercer des effets négatifs sur l’économie réelle. La croissance mondiale ralentit fortement, plusieurs pays industrialisés entrant en récession. Dans ce contexte, les échanges extérieurs prennent une importance accrue, dans la mesure où un déficit commercial accentue le freinage de la croissance.


Libre-échange ou protectionnisme ?
La tentation devient alors forte de restreindre les importations. D’autant plus que les pays émergents et en particulier, la Chine, inondent le monde entier de leurs productions. Au départ, leurs exportations consistaient essentiellement en des produits de faible qualité (équipement de base ou articles de bas de gamme), mais au fur et à mesure de leur progression dans le secteur industriel, ces pays fabriquent des produits qui incorporent de plus en plus les dernières innovations technologiques. Par ailleurs, ils bénéficient, pour la plupart, d’un coût de production très avantageux, renforcé par une flexibilité extrême du droit de travail et une absence de règlementations contraignantes. Certains observateurs considèrent donc que cette concurrence est déloyale et appellent les Etats industriels à intervenir pour rétablir une compétition plus juste, en sanctionnant les pays exportateurs, qui ne respectent pas « les règles du jeu ».

D’un autre côté, les économistes ont largement démontré les avantages du libre-échange : le commerce mondial, depuis plus de 30 ans, a cru, en moyenne, plus vite que la production mondiale.

Par conséquent, restreindre les échanges internationaux serait contre-productif. D’où la succession de conférences internationales, pilotées par l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), destinées à éliminer les barrières douanières ou extra-douanières (Cycle de Doha). D’ailleurs, même la Chine s’est battue pour rentrer à l’OMC, consciente des avantages du libre-échange.

Nous sommes donc, d’une certaine façon, à la croisée des chemins : poursuivre la mondialisation ou revenir en arrière. Pour un pays comme la France, ce choix est capital. En effet, nous accumulons les déficits commerciaux depuis 3 ans. En outre, on constate que la valeur ajoutée créée par notre industrie tend à fléchir fortement : selon le cabinet XERFI, celle-ci était de 3.6% entre 1994 et 2000, mais seulement de 1.1% entre 2001 et 2007, alors qu’elle s’élève à 2.9% aux Etats-Unis pendant cette même période ! Ces mauvais chiffres s’expliquent à la fois par la faiblesse de nos investissements industriels et par la détérioration de nos efforts de recherche. Le résultat, c’est la propension à délocaliser qui s’accroit chez nos entreprises, ainsi qu’en témoigne le montant de nos investissements à l’étranger. Le déficit commercial français, plus les sirènes de la délocalisation industrielle peuvent amener de l’eau au moulin des anti-mondialistes (ATTAC, par exemple) et des protectionnistes de tout poil.

N’oublions cependant pas les leçons de l’Histoire : la crise de 1929 a donné le signal d’un retour au « chacun pour soi », puis à une économie en autarcie dans les principaux pays industrialisés (entre 1933 et 1939), avec comme aboutissement : la seconde Guerre Mondiale.

Bernard MAROIS
Président Club Finance HEC

Mardi 25 Novembre 2008




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