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Les salariés suisses bénéficient d'une grande flexibilité et d'une autonomie importante en comparaison européenne

La très grande majorité des personnes actives (91%) sont satisfaites ou très satisfaites de leurs conditions de travail.


Une étude du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), élaborée en collaboration avec la Haute école de Suisse nord-occidentale, compare pour la deuxième fois les conditions de travail en Suisse avec celles qui ont cours dans les pays de l'Union européenne et présente les évolutions observées entre 2005 et 2010. Les salariés suisses bénéficient davantage d'horaires flexibles et jouissent de plus d'autonomie dans leur travail que les salariés des pays de l'UE. En Suisse, le rythme de travail et la pression des délais sont toutefois supérieurs à la moyenne et les salariés sont plus souvent victimes de harcèlement psychologique (mobbing). Les charges au travail et les problèmes de santé qui y sont liés ont augmenté depuis 2005. La proportion de femmes cadres demeure faible en Suisse.

Dans l'ensemble, la Suisse se place en bonne position en comparaison avec les pays de l'Union européenne, elle peut même faire office de modèle dans certains domaines. Des efforts d'amélioration des conditions de travail sont toutefois encore nécessaires en Suisse. Il faut surtout considérer d'un œil critique l'augmentation des charges au travail entre 2005 et 2010.

Les salariés bénéficient en Suisse d'une grande marge de manœuvre par rapport à leurs horaires de travail. Aucun pays de l'Union européenne ne présente autant de flexibilité à ce niveau. Les salariés suisses jouissent d'une plus grande marge de manœuvre dans leur travail et déclarent recevoir plus de soutien de la part de leur environnement professionnel que la plupart des salariés travaillant dans l'UE. Ils sont plus souvent impliqués dans les décisions qui concernent leur travail et bénéficient d'une plus grande autonomie dans leur activité. Leurs employeurs leur offrent également la possibilité de suivre plus régulièrement des formations continues. La Suisse est, de tous les pays sondés, celui dans lequel la part de salariés déclarant avoir participé à une mesure de formation continue est la plus grande. La satisfaction au travail est supérieure en Suisse à celle présentée dans la plupart des pays de l'Union européenne. Le taux de satisfaction n'est encore supérieur que dans cinq pays de l'UE (en tête: le Danemark, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas).

Près de neuf personnes actives sur dix (87 %) se sentent en bonne santé en Suisse. La moyenne européenne se situe à 78 %. Néanmoins une proportion relativement importante des personnes interrogées en Suisse déclare avoir souffert d'au moins un problème de santé au cours des douze derniers mois. Les troubles les plus fréquemment cités sont les douleurs musculaires aux épaules et à la nuque (55 %), les maux de dos (49 %), les maux de tête et la fatigue oculaire (47 %), les douleurs musculaires dans les membres inférieurs (31 %), les troubles du sommeil (27 %) et les maux d'estomac (18 %).

Le rythme de travail élevé (84 %), la pression des délais (80 %) et les interruptions au travail (47 %) représentent les facteurs de tension liés à l'organisation les plus fréquents en Suisse. Elles se sont accrues entre la première et la deuxième édition de l'enquête en Suisse. Ces charges ne sont aussi prononcées dans aucun pays de l'UE. Les personnes actives suisses rapportent plus souvent des menaces, des comportements humiliants et du mobbing que ce n'est le cas en moyenne européenne. L'insécurité de l'emploi a diminué en Suisse entre 2005 et 2010. La peur de perdre son emploi est nettement plus faible en Suisse que dans les pays de l'UE.

Les sollicitations physiques au travail les plus fréquentes en Suisse sont les températures élevées (39 %), les postures douloureuses ou fatigantes (37 %), le port ou le déplacement de lourdes charges (33 %), les basses températures (28 %) et le bruit fort (25 %). Les sollicitations physiques en général ont augmenté en Suisse alors que les valeurs européennes moyennes sont restées sensiblement les mêmes. En ce qui concerne les charges, la Suisse enregistre en général des pourcentages plus faibles que l'UE lors de cette deuxième comparaison européenne aussi. Elle se rapproche toutefois du niveau européen moyen en 2010. L'exposition à la fumée de tabac a fortement diminué entre 2005 et 2010, tant en Suisse qu'en Europe.

Les femmes occupent nettement moins souvent des positions élevées dans la hiérarchie en Suisse que dans les pays voisins ou que dans l'ensemble de l'Europe. Alors que dans les pays de l'UE, la part de salariés directement subordonnés à une femme a augmenté entre 2005 et 2010 (passant de 25 % à 29 %), elle stagne en Suisse autour de 20 % et compte ainsi parmi les plus faibles d'Europe. Le pourcentage de personnes victimes de discrimination en raison du sexe (4 %) ou de l'âge (6 %) est supérieur en Suisse à la moyenne européenne et aux valeurs enregistrées dans les pays voisins.


Secrétariat d'Etat à l'économie
www.seco.admin.ch

Vendredi 29 Juin 2012




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