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Les pays du G20 doivent atteindre un taux de décarbonisation cinq fois supérieur aux niveaux actuels

PwC analyse les taux de croissance économique et les émissions de gaz à effet de serre du G20.


Laurent Leloup
Laurent Leloup
D'après les spécialistes du changement climatique chez PwC, d'ici à 2100, les pays du G20 devront diminuer de 6,2 % par an leurs émissions de carbone liées à l'énergie pour chaque dollar de PIB. Ce taux de décarbonisation est plus de cinq fois supérieur au taux actuel.

L'objectif de réduction des émissions de carbone liées à l'énergie correspond au volume de baisse estimé que les pays doivent réaliser tout en assurant leur croissance économique, s'ils veulent limiter à 2°C le réchauffement climatique.
Si l’Australie se révèle bonne élève, la France a vu son intensité carbone augmenter en 2013.

En 2014, l’intensité de carbone a diminué de seulement 1,2%, contre les 6,2% requis

Pour la sixième année consécutive, l'étude de PwC « Low Carbon Economy Index, 2 degrees of separation – ambition & reality » révèle que l'objectif de réduction de l'intensité carbone mondiale (émissions de gaz à effet de serre par dollar de PIB) n'a pas été atteint. Le fossé entre les actions concrètes des pays et les mesures nécessaires continue de se creuser.

Le total des émissions annuelles liées à l'énergie, actuellement légèrement supérieur à 30 gigatonnes de CO2, est en pleine augmentation, due à une croissance du PIB de 3,1 %. Au cours de la même période, l'intensité carbone a diminué de seulement 1,2 %, un chiffre nettement inférieur au niveau requis. Le monde se retrouve donc confronté à un défi plus ambitieux qu'auparavant : réduire les émissions de 6,2 % par an en moyenne, et ce jusqu'en 2100.

L’Australie crée la surprise en dépassant l’objectif annuel

L'étude révèle que, contre toute attente, l'Australie affiche les meilleurs résultats. Ainsi, en dépassant l'objectif annuel avec un taux de décarbonisation de 7,2 % en 2013, elle caracole en tête pour la deuxième année consécutive.
Trois autres pays – le Royaume-Uni, l'Italie et la Chine – enregistrent des taux de décarbonisation compris entre 4 % et 5 %.
En revanche, la France, les États-Unis, l'Inde, l'Allemagne et le Brésil ont tous les cinq vu leur intensité carbone augmenter en 2013.

Au regard des taux actuels d'intensité carbone, la quantité totale de carbone qui, selon les recommandations du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), peut être émise au cours de ce siècle pour limiter à 2°C le réchauffement climatique, sera consommée d'ici 20 ans.

Avec une trajectoire actuelle à 4°C, l’étude révèle un retard dans l’objectif de limiter à 2°C le réchauffement de la planète

Toutefois, l'étude montre les signes encourageants d’une dynamique dans des domaines critiques pour la croissance économique à faible intensité de carbone :

- Pour la première fois en six ans, les pays de l'E7 ont surperformé ceux du G7 en termes de réduction de carbone (1,7 % contre 0,2 %), démontrant qu'il est possible de maintenir la croissance économique tout en freinant l'accroissement des émissions.
- La production d'électricité à partir de sources d'énergie renouvelables (hors hydroélectricité) a augmenté de 16 %, tendance qui se poursuit depuis les dix dernières années avec un taux de croissance annuel à deux chiffres. Les énergies renouvelables représentent aujourd'hui près de 10 % du mix énergétique total dans six des pays du G20.

Selon Thierry Raes, associé fondateur de l’expertise Développement durable chez PwC France :
« Après dix ans d'inertie, nous avons pris beaucoup de retard et nous devons désormais atteindre un taux de décarbonisation plus de cinq fois supérieur au taux actuel si nous voulons éviter un réchauffement de 2°C. Nous avons néanmoins des raisons d'être optimistes. Les pays de l'E7 se sont ouverts à la logique commerciale de la "croissance verte" et ont, pour la première fois, enregistré un taux de décarbonisation plus élevé que celui des pays du G7. Au plan mondial, les énergies renouvelables progressent rapidement. Alors que celles-ci se rapprochent de la parité réseau, les conditions sont réunies pour instaurer un cadre politique qui réoriente les subventions des énergies fossiles en faveur du déploiement des énergies renouvelables. »
Il ajoute : « À l'avenir, il sera technologiquement plus difficile, plus coûteux et plus risqué sur le plan climatique de rattraper le retard pris. »

L'étude de PwC est publiée deux semaines avant le sommet des Nations Unies sur le changement climatique, qui se tiendra à New York le 23 septembre. Ce sommet, auquel assisteront les dirigeants du monde entier, vise à relever les engagements des pays en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Cette étude révèle le décalage entre les négociations climatiques mondiales, visant à limiter à 2°C le réchauffement de la planète (alors que les pays pourraient seulement parvenir à une limite de 3°C), et la trajectoire actuelle à 4°C

L'étude qualifie d'« implacable » le délai fixé pour atteindre les objectifs, aujourd'hui cruciaux, en termes de réduction des émissions de carbone :
- Les émissions annuelles liées à l'énergie des pays du G20 doivent diminuer d'un tiers d'ici 2030 et de légèrement plus de la moitié d'ici 2050 pour respecter la limite de 2°C.
- Ensemble, les pays du G7 devront quasiment doubler leur taux annuel de décarbonisation entre 2014 et 2020, pour atteindre 3,8 %. Leur taux de décarbonisation moyen combiné s'est élevé à 2,3 % entre 2010 et 2013. Les émissions absolues de carbone (c'est-à-dire toutes les émissions et pas uniquement celles qui sont liées à l'énergie) doivent diminuer de 44 % d'ici 2030 et de 75 % d'ici 2050 par rapport aux niveaux de 2010.
- Les pays de l'E7 devront réduire de 8,5 % l'intensité carbone chaque année à compter de 2020, puis de 5,3 % par an entre 2030 et 2050 pour réaliser l'objectif de 2°C.

Selon Olivier Muller, directeur Energie et Climat au sein de PwC :
« Au cours des douze derniers mois, nous avons observé une évolution subtile des discours sur le carbone. Les coûts de l'inaction sur le plan climatique – des inondations aux coûts de l'énergie en passant par les prix des matières premières et l'insécurité alimentaire – semblent augmenter. Les chefs d'entreprise et les dirigeants politiques doivent avoir davantage conscience qu'il est nécessaire de prendre des mesures décisives pour éviter les risques extrêmes liés aux changements climatiques – un préalable indispensable pour une croissance économique durable. »

Remarques :

- L'équipe de PwC en charge du développement durable et des changements climatiques compte 800 experts dans le monde.
- Voici quelques exemples des résultats de l'étude « Low Carbon Economy Index » pour les pays du G20 :
- L'Australie affiche un taux de décarbonisation de 7,2 %, partiellement dû à une baisse de la demande d'énergie dans un contexte de croissance économique, ainsi qu'une hausse de 30 % de la production hydroélectrique.
- La Chine enregistre une des meilleures performances pour un pays en développement, avec un taux de décarbonisation de 4 % en 2013. Le secteur des énergies renouvelables est florissant et joue un rôle important. Toutefois, les bons résultats de la Chine doivent être considérés au regard de son rôle de principal émetteur de CO2 et de son intensité carbone élevée (deux fois plus importante que celle des pays du G7).
- Le Royaume-Uni, troisième en partant du bas du classement de 2012, est aujourd'hui le pays du G20 qui a le plus progressé en termes d'intensité carbone ; le pays est d'ores et déjà l'une des économies mondiales affichant la meilleure efficacité énergétique. Les progrès sur le plan de l'efficacité énergétique, l'augmentation des énergies renouvelables sur le plan national et la fermeture de deux centrales à charbon importantes ont entraîné une nette baisse de l'intensité carbone en 2013, parallèlement à une croissance économique relativement forte.
- Aux États-Unis, le charbon a regagné des parts de marché par rapport à la production d'électricité à partir de gaz naturel depuis son point bas d'avril 2012, ce qui a entraîné une hausse des émissions depuis 2007. Le mythe selon lequel la révolution du gaz de schiste se traduira obligatoirement par une baisse des émissions semble ainsi réfuté.
- En Allemagne, le passage du nucléaire aux énergies renouvelables – une transition de grande ampleur – a provoqué une augmentation à court terme de l'utilisation des énergies fossiles.
- Au Brésil, près d'un tiers de l'énergie est hydroélectrique, mais en raison des épisodes de sécheresse répétés, le déficit en énergie a dû être comblé via des importations de gaz naturel liquéfié.
- Cinq pays ont augmenté leur intensité carbone en 2013 : la France, les États-Unis, l'Inde, l'Allemagne et le Brésil. Les facteurs contribuant à cette tendance comptent l'augmentation de la consommation de charbon afin de répondre à la demande d'énergie, le ralentissement du rythme d'évolution en faveur des énergies renouvelables comparativement aux autres pays, et les difficultés à court terme liées à la production d'énergie.
- Dans le cadre du processus de négociations climatiques des Nations Unies, tous les pays doivent présenter leurs engagements, avec pour objectif collectif de diminuer les émissions mondiales de gaz à effet de serre, afin de limiter à 2°C le réchauffement climatique d'ici 2100.
- L'E7 compte la Chine, l'Inde, le Brésil, le Mexique, la Russie, l'Indonésie et la Turquie.
- Selon le GIEC, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ont atteint leurs plus hauts niveaux en quarante ans. Le GIEC a averti que notre trajectoire actuelle conduira à un réchauffement compris, selon les estimations, entre 3,7°C et 4,8°C au cours du 21e siècle. Ce réchauffement devrait avoir de graves répercussions sur les individus et les écosystèmes : stress hydrique, menaces sur la sécurité alimentaire, inondations côtières, phénomènes météorologiques extrêmes, transformation des écosystèmes, extinction d'espèces terrestres et marines, etc. Si le niveau de réchauffement continue d'augmenter, bon nombre de ces conséquences risquent d'être systémiques, mondiales et irréversibles.

Méthodologie de l'étude « Low Carbon Economy Index »(LCEI)

Le modèle LCEI tient compte des émissions de carbone liées à l'énergie, et retient une série d'hypothèses, parmi lesquelles les projections de croissance économique, l'intensité énergétique primaire et le mix des combustibles. Ce modèle couvre des données énergétiques et macroéconomiques provenant de chaque pays membre du G20, ainsi que des données mondiales. Notre premier rapport LCEI, disponible en ligne, présente en détail la structure de notre modèle. Les estimations des engagements requis s'appuient sur les résultats du GIEC relatifs aux processus potentiels d'émission (tel que décrit dans son 5e rapport d'évaluation (AR5) au chapitre 6 du Groupe de travail III), qui sont comparés aux données/projections sur les émissions du modèle LCEI. Des vérifications sont également réalisées en regard du rapport « Emissions Gap » du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnement). Il convient de signaler que les estimations précises sur les engagements requis et la décarbonisation que nous présentons sont fondées sur une série d'hypothèses ; dans la réalité cependant, les engagements et les taux de décarbonisation peuvent s’inscrire dans une fourchette en raison d’incertitudes liées à la modélisation et de la variabilité climatique.

Les pays du G20 doivent atteindre un taux de décarbonisation cinq fois supérieur aux niveaux actuels


Les médias du groupe Finyear :


Lundi 15 Septembre 2014




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