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Les habitudes des Français, Allemands, Italiens et Espagnols, sur la consommation de viande et ses alternatives

Nicolas Bureau, fondateur de l’association Agriculture Cellulaire France, décrypte les résultats de la nouvelle étude réalisée par OpinionWay et le Good Food Institute Europe sur les tendances de consommation en matière de viandes et de protéines alternatives. Quelles sont les perspectives de ce marché ?


Voici un sujet très en marge de ceux traités habituellement par votre quotidien Finyear mais la rédaction a pensé que ce thème disruptif pourrait intéresser un large lectorat.
Bonne lecture !

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Bonjour Nicolas. Pouvez-vous d’abord nous dire quelques mots sur Agriculture Cellulaire France ?

Agriculture Cellulaire France est une association française à but non lucratif dont l'objectif est d'informer et de favoriser la réflexion autour de ce que nous appelons l'agriculture cellulaire. Cette dernière permet de développer des produits animaux avec un impact moindre sur l'environnement, notre santé et les animaux. Notre mission est de réunir les différents acteurs - universitaires, institutions, consommateurs, entrepreneurs, entreprises - qui souhaitent s'impliquer dans le développement de l'agriculture cellulaire en France.

Grâce à cette technique, nous pouvons produire de la viande cultivée, qui est exactement la même que le bœuf, le porc ou encore le poulet que les gens aiment manger aujourd'hui - à la seule différence qu’elle est fabriquée dans des fermenteurs (comme ceux utilisés pour le brassage de la bière) au lieu d'être produite via des animaux d'élevage. Elle peut contribuer à satisfaire la demande croissante de viande liée à l'augmentation de la population mondiale, tout en réduisant les émissions climatiques et en évitant la surpêche également puisque le poison peut être cultivée de la même manière.

Quel marché représente la viande cultivée ?

Selon la récente enquête réalisée par Opinion Way, près de la moitié des 18-24 ans (48 %) en France désirent déjà acheter de la viande cultivée. Mais, celle-ci n'en est encore qu'à ses débuts et n'est pas disponible en Europe. Le 1er décembre 2020, le régulateur alimentaire de Singapour est devenu le premier au monde à approuver la vente de viande cultivée : les consommateurs de ce pays peuvent en profiter depuis près de deux ans.

Les startups de toute l'Europe ont fait d’incroyables progrès dans le développement de la viande cultivée. Mais pour offrir les options durables dont les consommateurs sont désireux, les gouvernements doivent financer la recherche en libre accès sur la façon dont la production peut s'adapter, afin que les prix puissent baisser. De la même manière qu’ils ont investi dans le développement des énergies renouvelables et des initiatives de santé mondiale. Leur soutien peut faire de la viande cultivée une option pour tous, améliorant la sécurité alimentaire et profitant à l'environnement.

Quels sont les défis d'un tel marché ?

La viande cultivée est capable de réduire l'impact de la viande sur le climat de 92 %, de diminuer la pollution atmosphérique de près de 93 % et d'utiliser jusqu'à 95 % de terres et 78 % d'eau en moins. Mais pour atteindre cela et contribuer à la mise en place d'un système alimentaire plus durable, plus sûr et plus juste, la viande cultivée doit égaler la viande produite de manière conventionnelle en termes de goût, de prix et de confort alimentaire.

Les gouvernements ont un rôle clé à jouer pour soutenir le progrès scientifique et permettre aux entreprises de faire baisser les prix.

Par exemple, les investissements publics dans la recherche en libre accès seront essentiels pour réduire le coût des nutriments nécessaires à la culture de la viande. Ainsi que pour construire des fermenteurs plus grands afin d’augmenter la production.

Pour commercialiser la viande cultivée en Europe, les entreprises doivent également obtenir l'approbation réglementaire de leurs produits. Une réglementation solide est essentielle pour garantir la confiance des consommateurs dans ces nouveaux aliments. Les régulateurs peuvent contribuer à éviter les retards inutiles en veillant à ce que le processus soit transparent, en dialoguant avec les entreprises et en clarifiant les exigences, grâce à des documents d'orientation spécifique au secteur.

Comment permettre au marché de se développer davantage ?

Avec le soutien des pouvoirs publics, les protéines durables – comprenant aussi bien les aliments d'origine végétale ainsi que la viande cultivée - pourraient représenter 22 % du marché mondial de la viande d'ici 2035, selon le Boston Consulting Group.

La France abrite des startups innovantes et des chercheurs talentueux qui développent des produits passionnants. Afin de s’assurer que le pays puisse tirer parti de ce marché mondial en pleine croissance, nous avons besoin de beaucoup plus d'investissements privés et publics. Cela aidera à augmenter la production et à développer des produits qui correspondent aux attentes des consommateurs en matière de goût et de prix. Enfin, il est important que ces alternatives s'intègrent peu à peu dans la tradition gastronomique française.

Jeudi 8 Décembre 2022




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