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Les citoyens rétablissent la confiance de Wall Street

L'actualité financière récente nous offre trois exemples de plans de sauvetage qui prouvent que la sphère politico-financière marche aujourd'hui sur la tête. Ce sont les contribuables qui doivent, semble-t-il, redorer le blason des marchés financiers et participer au retour de la confiance.


Pascal de Lima
Pascal de Lima
Du plan TARP (Programme de rachat des actifs toxiques des banques américaines) au plan FMI-BCE de la Grèce, en passant par le plan de sauvetage de l'euro, nos responsables politiques passent leur temps à traiter les conséquences de la crise économico-financière (faillites bancaires, banqueroute de la Grèce, chute de l'euro) plutôt que les racines du mal : l'existence d'un marché secondaire de la renégociation, continu et sans limite.

Il n'est pas question ici d'incriminer les marchés financiers d'introduction en bourse ou marchés primaires à cotation unique : les fonds structurés permettant de renforcer la solvabilité des banques ni l'émission des dettes souveraines permettant d'obtenir le financement nécessaire au développement des économies, ni enfin, les cotations des monnaies indispensables au développement du commerce international.

Le vrai problème est celui de l'interdépendance des marchés financiers secondaires avec les banques et les Etats ! Il est tout à fait logique que l'irrationalité absolue de ces marchés secondaires vienne perturber le système économique à trois niveaux : premièrement, cette irrationalité perturbe la crédibilité des banques indépendamment de leurs fondamentaux. Deuxièmement, elle perturbe aussi l'appréciation que peuvent se faire les agences de notation de la vraie solvabilité des Etats, indépendamment de toute prise en considération des paramètres et données économiques. Troisièmement, elle perturbe les bases et l'équilibre des monnaies. A-t-on oublié que Georges Soros avait à lui seul fait trembler la banque d'Angleterre et sa livre sterling par de multiples opérations sur le marché secondaire des changes en 1992 !

ASSAINIR L'ENSEMBLE DU SYSTÈME

L'origine de la crise financière réside bien dans les marchés continus secondaires qui devraient donc faire l'objet d'une régulation. A ce titre, il eut été judicieux d'intégrer l'ensemble de ces opérations dans des plateformes de marchés organisés pour, le cas échéant, prélever une taxe croissante et progressive indexée sur le nombre de renégociations opérées, qu'il s'agisse de produits dérivés, de bonds d'Etat ou même d'une monnaie !

On évite ainsi le principal écueil du système ! En effet, la seule réponse actuellement donnée à la crise financière consiste à dilapider des milliards d'euros dont on sait très bien qu'ils reposent en grande partie sur l'effort fiscal des contribuables. Ces plans de sauvetage de la planète financière qui ne traitent que les conséquences des excès de la finance virtuelle des marchés secondaires, ne résolvent absolument rien des questions de fonds. C'est donc vers les marchés secondaires qu'il faut intervenir pour réguler et exiger un effort fiscal pour ensuite tenter d'assainir l'ensemble du système par des politiques keynésiennes. Or il semblerait qu'aujourd'hui ce soient les contribuables qui participent le plus directement au retour de la confiance sur les marchés financiers.

Article publié dans le quotidien LE MONDE du 26 mai 2010.

Pascal de Lima
Economiste en chef Altran Financial Services et enseignant à sciences-po

www.altran.com
pascal.delima@altran.com

Mercredi 2 Juin 2010




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