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Les cinq pièges classiques de la prévention contre le crime financier

Par Joram Borenstein, VP NICE Actimize. Troisième épisode.


Joram Borenstein
Joram Borenstein
Les établissements de services financiers assurent en général la prévention contre les actes criminels via des contrôles satisfaisants, des procédures de supervision appropriées et une technologie sophistiquée de détection et de gestion des incidents. Cependant, il existe un certain nombre d'insuffisances qui déjouent les mesures les plus préventives, se retrouvent dans les journaux sous la forme de titres négatifs et se traduisent par une augmentation des contrôles réglementaires pour les employés comme pour les établissements eux-mêmes. Les établissements financiers pourraient avec intérêt porter un regard introspectif sur leurs procédures de gestion du crime financier afin de s'assurer qu'ils ne tombent pas dans l'un de ces pièges. Nous pensons qu'il existe cinq domaines qui sont généralement sources de problèmes.

#1 - Une approche fragmentée du crime financier
Certains organismes financiers ont décidé de mettre en place un outil approprié pour réaliser une tâche précise ou une couverture spécifique, comme la fraude ou l’anti blanchiment d'argent, mais les utilisent de manière isolée. Que la cause soit l'organisation en silos, le manque de stratégie à long terme ou une décision précipitée de protection contre des menaces émergentes, les différentes solutions sont bricolées entre elles afin de former une couche de protection superficielle. Celle-ci est fonctionnellement inadaptée à la protection contre le crime financier. Les criminels avisés exploitent les manques entre ces systèmes indépendants et souvent ils s'appuient sur la faiblesse d'un canal pour accéder à un autre canal. Résultat, les institutions financières utilisent de plus en plus une approche plus consolidée pour la prévention du crime financier et devraient aussi adapter leur stratégie à leurs solutions technologiques et à leurs décisions d'achat.

#2 - L'incapacité à relier les systèmes entre eux
N'ayant pas de vision globale de l'information au travers de leur myriade de systèmes, de nombreuses institutions financières sont incapables d'identifier les activités criminelles en cours (ou bien après qu'elles aient eu lieu). Notamment, dans les secteurs et les canaux où il n'existe aucune solution complète permettant une couverture totale ; ce manque de connectivité de l'information empêche les organisations d'avoir une vue globale du crime financier. En atteignant cette vue holistique via des systèmes et des sources de données disparates, on crée un programme de prévention plus robuste et l'on peut intégrer de nouvelles technologies sans augmenter les risques.

#3 - La recherche d'économies au détriment de la prévention
Considérés au départ comme des "centres de coûts", les départements de la détection de la fraude et les unités d'investigation financière ont vu leur budget et leurs effectifs diminuer après le crash de 2008. Puis, comme les régulateurs ont intensifié leur contrôle sur l'industrie financière, le nombre et le montant des amendes ont rapidement augmenté et les organisations financières doivent désormais repenser la valeur d'une protection adéquate et le véritable coût d'un programme de prévention. Les régulateurs, qui ne se satisfont plus d'une classique vérification d'un programme, attendent des institutions financières qu'elles fassent vraiment le nécessaire plutôt que ce qui était considéré comme acceptable dans le passé.

#4 - Faire trop peu, trop tard
Voir un régulateur arriver chez vous tenant à la main une lettre de mise en demeure ou un article embarrassant en première page d'un journal ne doit en aucun cas être l'élément déclencheur pour identifier les manquements d'un programme de prévention contre le crime financier. Quand une telle situation arrive, les dégâts sont déjà faits, votre réputation ruinée ainsi que vos liens avec vos clients, etc. Il est important d'être réactifs et flexibles vis à vis des menaces mais le fait de mettre en place des sécurités et de faire les investissements nécessaires avant que les problèmes n'arrivent fera gagner beaucoup de temps et d'argent et les sociétés pourront faire les investissements nécessaires dans le cadre d'une stratégie plus globale plutôt que de prendre une série de mesurettes rapides.

#5 - Négliger les changements de comportements
De bons systèmes de détection, des processus mis à jour et des mandats exécutifs bien édités sont un bon début, mais si la culture d'une institution n'intègre pas ou ne reflète pas ces mesures, aucune technologie ou mission, qu'elle soit bien mise en œuvre ou planifiée, ne luttera efficacement contre le crime financier. La prévention doit être un impératif, pas seulement de la direction vers les employés mais aussi dans l'autre sens, du bas vers le haut, pour assurer la protection de toute l'organisation, ses clients et son capital. La technologie, les règles et les procédés doivent prendre en charge les bonnes actions et permettre aux employés de prendre les mesures nécessaires pour se conformer aux procédures de l'organisation et prévenir de tout risque contre des actions criminelles, conflits ou toute forme de fraude. Cependant, ces éléments ne doivent pas pallier aux manquements dans les attitudes.

Il est temps de penser différemment
"Adéquat" et "Assez bien" ont été dans le passé des mentions acceptables dans les tests de prévention contre le crime financier, mais aujourd'hui les régulateurs, le conseil d'administration, les actionnaires et les consommateurs s'attendent à mieux de la part des organismes financiers et de leur direction. On attend mieux des institutions financières malgré les défis évidents de coûts, de technologie et le changement constant des menaces. Comme les amendes se sont généralisées et ont augmenté, la relation investissement - amendes, réputation entachée et perte de confiance a changé. Les institutions financières repensent la façon dont elles s'attaquent au crime financier, à la vraie valeur de leur stratégie ainsi qu'à ses manquements.

Un investissement dans une stratégie et des outils de prévention contre le crime financier augmente non seulement l'efficacité des programme mais diminue fortement les coûts et accroît les performances des employés. Ce paradoxe qui consiste à dépenser plus pour gagner plus nécessite un changement dans la perception de la prévention contre le crime financier. Si on pense que cette prévention est plutôt un investissement pour éviter des conséquences négatives (perturbation du service client, inculpations gouvernementales et perte de productivité) alors ces programmes n'ont pas fini de fleurir.
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Les médias du groupe Finyear


Vendredi 23 Octobre 2015




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