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Les banquiers au tamis darwinien

L’argument maintes fois invoqué des établissements bancaires « Too Big(s) to Fail » est bien trop facile. En fait, la profession se dissimule derrière cet épouvantail censé dissuader les politiques d’abandonner certaines banques à un sort bien mérité, à savoir la faillite pure et simple.


Les banquiers au tamis darwinien
Les menaces d’assèchement des financements accordés en faveur des intervenants – entreprises et ménages – qui en ont le plus besoin mettent une intense pression sur des autorités politiques sommées de maintenir à flots ces pourvoyeuses de liquidités que sont les banques. Car la croissance de l’économie réelle serait quasi inexistante en l’absence de toute la palette de leurs financements. Pourtant, ce système bancaire gourmand, spéculateur et habitué à un effet de levier qui exacerbe tous les risques a lourdement failli à ses obligations envers la société. Il devrait enfin être confronté à ses responsabilités et assumer ses mauvais choix. Après tout, ces chantres du marché libre devraient précisément être soumis à sa sélection naturelle qui écarte sans pitié les plus faibles, les moins bons et les perdants.

Pourquoi les Etats – et nos impôts – sauveraient-ils ceux des professionnels de la finance ayant pris les mauvaises décisions en matière de crédits, d’investissements et de spéculation ? N’est-ce pas au contraire encourager à encore et toujours plus de prise de risque l’ensemble de la profession que de lui garantir un filet et ce quelles que soit ses fautes de gestion, qui plus est sous tendues par une âpreté au gain foncièrement malsaine ? Appliquons donc aux financiers les lois et principes du marché financier. Que l’Etat laisse les banques à leur banqueroute et qu’il procède à des recapitalisations directes des intervenants économiques en court circuitant les intermédiaires bancaires. La croissance de nos économies ne serait pas hypothéquée si les Etats mettaient en place toute une série de mesures stimulatoires (baisses des impôts et augmentation des dépenses publiques) combinées à des financements en ligne directe accordés par les Gouvernements aux PME et aux ménages. Ce transfert de richesses peut fort bien se réaliser sans l’intermédiation des banques sachant que l’Etat peut également faciliter la création de nouveaux établissements financiers à même de le seconder et de le relayer dans cette mission de financement de l’économie réelle.

Ne cédons donc pas aux pressions intenses exercées par une profession qui se sait – et qui se sent condamnée – car nos économies sont bel et bien capables de s’assumer et de prospérer pour peu que la communication soit ouverte et incessante entre l’Etat et les différents acteurs économiques. Il est temps de faire sauter le « verrou » – ou l’obstacle – des banques et autres multinationales dont les trésoreries regorgent de liquidités ne bénéficiant nullement à l’économie réelle. Au demeurant, le mouvement des indignés comme celui bien emblématique d’ “Occupy Wall Street” se sont aujourd’hui transformés en une rébellion bien compréhensible contre les abus pratiqués impunément et par les banquiers et par ces multinationales qui ne rendent des comptes qu’à leurs actionnaires. En vertu de quelle loi gravée dans le marbre devrait-on sauver la mise à une profession aujourd’hui de plus en plus caractérisée par la médiocrité et par l’avidité ?

Michel Santi
Economiste et Analyste Financier (indépendant)
www.gestionsuisse.com

Lundi 24 Octobre 2011




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