Les banques centrales, toujours les banques centrales…

Lettre hebdo du 17 juin 2016.


Elles sont décidemment partout et représentent plus que jamais l’ultime recours pour les marchés financiers et l’économie, d’une manière générale. La forte remontée dans les sondages des partisans du Brexit ont amené les banques centrales à passer des accords de swap sur devises si la Grande Bretagne quittait l’Union Européenne.
Elles ont annoncé qu’une action concertée serait menée le 24 au matin, au cas où…

La banque du Japon s’apprête aussi à intervenir directement sur le marché : le yen vient de s’apprécier fortement en un mois. La Banque Nationale Suisse est aussi dans les « starting blocks » ; le franc s’est apprécié contre €, à 1,08… En Europe, la BCE fait désormais la pluie et le beau temps sur le marché de la dette privée.
En Chine, on se demande où serait l’économie si la banque centrale n’avait pas vigoureusement alimenté le marché monétaire et lancé récemment des opérations équivalentes aux TLTRO de la BCE.
Aux USA, le FOMC du 15 juin a validé un nouveau volteface par lequel l’argent bon marché devrait continuer à irriguer largement les circuits d’une économie très financière. Il ne faut néanmoins pas confondre l’accessoire et l’essentiel.

Nous considérons toujours que les politiques monétaires sont l’accessoire de la sphère réelle, et que c’est bien l’activité des acteurs économiques, qui est essentielle. A ce titre, les risques de Brexit et les troubles sociaux en France dissimulent de véritables bonnes nouvelles sur le front de l’économie réelle : la croissance s’affermit en Europe, des deux côtés de la Manche.
Chez nos amis britanniques, les ventes au détail ont augmenté pour le deuxième mois consécutif, au rythme mensuel de 0,9 % et annuel de 6% ; c’est beaucoup plus que le consensus attendait (+0,2% et + 3,9%, respectivement).
Outre Rhin, l’institut indépendant IFO a relevé ses hypothèses de croissance pour 2016 : le PIB devrait croitre désormais de 1,8%, contre 1,6% prévu depuis Avril. En France, la fameuse inversion de la courbe du chômage est maintenant quasiment certaine, à partir de la mi-2016. Quel que soit les critiques que l’on peut apporter à la comptabilisation des chômeurs en France, l’amélioration est indubitable. Cette embellie est conforme aux anticipations faites fin 2015 et aux scenarii habituellement retenus par les stratégistes : c’est en Europe que la croissance accélère en 2016, et c’est la seule grande zone géographique qui bénéficie d’un tel contexte. On connait l’origine de cette amélioration : le contre choc pétrolier (dont l’effet est toujours décalé) et la politique monétaire très favorable. Il est vraiment dommage que cette accélération économique soit contrariée par le référendum britannique et les désordres sociaux en France, dont on sait qu’ils dégradent la psychologie des ménages et des entreprises.

Outre Atlantique, le durcissement monétaire de décembre dernier apparait désormais comme anormal et très atypique. Nous l’avons toujours dit et écrit : l’économie américaine ne peut supporter une politique monétaire moins accommodante qu’elle ne l’est depuis tant d’années. Elle est devenue extrêmement sensible au niveau des taux. La chute des taux de marché est impressionnante, et montre à nouveau le chemin que doit suivre la Fed. A 1,54%, les bons du trésor américains à 10 ans sont au plus bas depuis 2012. Le marché ne s’inquiète absolument pas de l’inflation, même si elle dépasse la cible de la Fed : le taux « core » est à 1 % seulement.

La Fed se rendra rapidement à l’évidence : elle ne doit pas restreindre la liquidité par une nouvelle hausse de taux. L’inquiétude des investisseurs est justifiée : en cas de Brexit, l’économie européenne (y compris la Grande Bretagne) serait frappée en plein vol. Ce risque majeur, identifié très tôt sur notre cartographie, a été sous-estimé car la plupart des acteurs sont sous effet de la morphine monétaire. Les cours ont déjà significativement baissé : nous avons quitté la zone du « zéro action » et proposons le premier niveau de sous pondération. A n’en pas douter, l’annonce d’un Brexit catalysera la troisième accélération baissière du « bear market » débuté le 24 août. Et c’est à ce moment que se présenteront les véritables opportunités sur le marché. Les investisseurs doivent se tenir prêts pour acheter en cas de correction significative.

Spéculateurs : Sous 4232 points, l’indice CAC 40 restera sous le risque d’une nouvelle accélération baissière vers 4076 voire 3892 points.

Investisseurs : Nous recommandons la neutralité sous 4100 points, et le premier niveau de sous pondération jusque 4300 points.

Tendances sur les taux et les devises : L’€ a perdu quelques réactions et vaut 1,13$. Les taux obligataires souverains ont encore baissé cette semaine, le taux allemand à 10 ans est devenu négatif mardi.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a rechuté, dans la perspective d’une baisse de la demande en cas de Brexit….

Eric Galiègue
VALQUANT

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Mardi 21 Juin 2016


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