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Le marché va regretter le Covid -19

Lettre du vendredi 14 janvier 2022 rédigée par Eric Galiègue - VALQUANT.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
Les deux premières semaines de cette nouvelle année sont déjà pleines d’enseignements. Alors que les trois premiers jours avaient poursuivi la tendance haussière effrénée de la fin d’année 201, les évolutions récentes sont plus compliquées. C’est la publication des minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed qui constitue l’événement majeur de ce début d’année, et peut être de l’année 2022 toute entière : on y évoque la possibilité d’une réduction de la taille du bilan de la Fed.
Cette semaine encore dans le Wall Street Journal, Lael Brainard, membre de la Fed a déclaré que la principale priorité de la Fed est de réduire l’inflation, en utilisant le principal outil à sa disposition, à savoir la hausse des taux, qui commencera dès que les achats d’actifs seront terminés (en mars).
Cette semaine aussi, dans une audition auprès du Congrès, le Président Powell a déclaré « nous utiliserons (en 2022) nos outils pour soutenir l'économie et un marché du travail solide et pour empêcher l'inflation de s'enraciner ».
Wall Street a progressé sur ces déclarations, mais personne, sur le fond, n’est dupe. Il y a une contradiction profonde dans l’énoncé des objectifs : on ne peut soutenir l’économie et lutter conte l’inflation. La hausse des taux est un frein à l’activité, dans une économie qui est très financiarisée et porte une dette qui n’a jamais été aussi élevée. Comment peut on accélérer et freiner en même temps ?
Lorsqu’on conduit une voiture, c’est immanquablement le dérapage. Cela explique pourquoi la volatilité des marchés a commencé à augmenter : les gains des trois premiers jours de l’année ont été gommés, et le Nasdaq perdait hier soir 2,5%, et un peu plus de 5% depuis le début de l’année 2022. Le S&P 500 et entré lui aussi en territoire négatif (–2,2%), alors que le Dow Jones résiste (-0,8%). Les « growth stocks » souffrent, les « value stocks » prennent leur revanche.
Nous pensons que cette sanction est bien légère face à ce changement majeur d’environnement de marché. Le cours des actions est exceptionnellement résilient face à la hausse annoncée des taux d’intérêt, et de la fin imminente des achats d’actifs par la Fed. Les marchés sont tels un paquebot dont on a coupé les moteurs, mais qui continue à avancer pendant plusieurs kilomètres.
La force de l’inertie et des habitudes est impressionnante. Malgré cette petite hausse de la volatilité et une baisse que l’on peut qualifier d’insignifiante, la tendance reste haussière, fortement haussière. Les marchés continuent à porter leurs lunettes roses : on l’a vu cette semaine avec la publication de l’inflation, qui a réellement atteint 7% en 2021 pour les prix à la consommation, et 9,7% pour les prix à la production. Ces deux chiffres sont particulièrement élevés, et pourtant le marché a été « rassuré », parce qu’ils étaient en ligne ou un peu inférieur aux anticipations. Ces niveaux d’inflation, rappelons-le, représentent un défi pour les marchés financiers. A l’évidence, ils induisent une action énergique de la Banque Centrale, qui en est encore à acheter des actifs sur le marché et à pratiquer des taux zéro. Ils démontrent que la politique monétaire est inappropriée depuis au moins 6 mois. A l’évidence, ils induisent un risque majeur sur les bénéfices des entreprises. Tesco a annoncé des hausses de charges d’exploitation de 5% contre 2 à 3 % « habituellement ». Philips a publié un profit warning majeur, en évoquant notamment la pénurie de composants. L’écart entre les prix à la production net les prix à la consommation est bien un risque pour les marges des entreprises, qui ne pourront pas toujours répercuter la hausse de couts sur les prix, au risque de pérenniser l’inflation. Comme d’habitude, la vérité est entre les deux extrêmes : un peu plus d’inflation et un peu moins de marge…Dans ce contexte de plus en plus compliqué, la puissance des flux et de l’inertie reporte l’ajustement. Il nous semble plus que jamais nécessaire. Le marché va regretter le Covid - 19…


Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur à 6 458 points.

Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations d’Etat des USA sont stables, ils ont progressé de quelques fractions en Europe a remonté de 15 pb environ.

Tendances récentes sur les matières premières : Les cours du pétrole et du cuivre ont fortement progressé.




Lundi 17 Janvier 2022




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