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Le grand paradoxe des réseaux sociaux

L’individualisme et l’égocentrisme sont-ils compatibles avec le trend communautariste ?


Le grand paradoxe des réseaux sociaux
Se distinguer et être différent, autrement dit être perçu comme un individu à part entière n’est pas seulement important pour les êtres humains. Les entreprises, et à fortiori les marques, ont besoin dans un monde de plus en plus complexe d’une véritable personnalité avec un potentiel de différenciation afin de se positionner sur le marché.

Les entreprises l’ont également bien compris puisqu’elles sont de plus en plus nombreuses à être présentes sur les réseaux sociaux, animant ainsi la communauté, censée être toujours plus nombreuses, autour d’événements ou informations à défaut de valeurs. Le réseau social devient ainsi un outil marketing; cela en est une des dimensions intéressantes sur le plan de l’analyse culturelle. Ce qui est frappant c’est la dimension communautaire à laquelle nous nous attachons quand on considère les réseaux sociaux. Un besoin existe bel et bien de se sentir faire partie d’un groupe qui peut se fédérer autour d’un certain nombre de centres d’intérêts; la mise en ligne d’informations concernant ses activités va devenir une nécessité à gérer dans l’instant; le temps passé sur les réseaux sociaux est éloquent et on ne peut imputer au seul facteur «dépendance » cette assiduité qui empiète largement sur les heures de travail sans, au demeurant, avoir un impact négatif sur la qualité du travail, tout au plus sur la disponibilité et l’écoute.

Le partage semble être à la base d’un comportement actif dans tout réseau social; partage des goûts, des amis, des envies, des passions et en tous les cas d’un mode de communication totalement ouvert qui tend parfois, il faut en convenir, à de l’exhibitionnisme tant il devient systématique, automatique, comme s’il avait toujours existé.

L’analyse que je souhaite partager n’est en rien d’ordre qualitatif; les réseaux sociaux sont une réalité; ils conditionnent aujourd’hui une partie de notre comportement et celui des entreprises. Il y aurait beaucoup à dire sur la qualité et la pertinence des contenus mais ce sera peut-être pour une autre fois.

Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est une certaine contradiction entre la recherche des «individus sociaux» et leur comportement réel.

En effet, la tendance actuelle est à l’égocentrisme. Cette tendance est avérée et perceptible dans de nombreux domaines qui vont des émissions de TV réalité où chacun peut (ou croit pouvoir) devenir une star en deux semaines, à une certaine déresponsabilisation collective en passant par un égoïsme social qui veut que l’individu prime sur le collectif, le tout pour un épanouissement plus sûr et en tous les cas revendiqué. Le communautarisme d’hier tournait autour du partage de valeurs se voulant philosophiques, politiques ou encore sociales.

Les valeurs communautaires d’alors mises en avant par les groupes pop des années 1980 tournaient autour de la joie collective, la critique de la société, les manifestations pour la paix ou l’unité dans la société.

Loin d’être mondialisée, la société était structurée sur le plan international entre l’Est et l’Ouest, ce qui, il faut l’avouer facilitait un peu les choses dans les prises de position: il suffisait de se positionner.

Aujourd’hui, il faut vivre avant d’exister, faire des expériences, se chercher pour mieux définir son avenir professionnel même si ce dernier se profile de plus en plus tard, voyager pour connaître autre chose, prendre une année sabbatique, souvent même avant d’avoir commencé à travailler. Toute contrainte devient insupportable et surtout contraire à l’épanouissement individuel. Apanage d’une société privilégiée certes, mais phénomène réel qui met l’individu au centre.

Le paradoxe est là. Le communautarisme contre l’individualisme; le réseau où on partage quasi tout et la revendication d’une indépendance comme source d’existence et d’individualité; cette dualité est troublante et dans une certaine mesure rassurante car elle montre que l’individu demeure dans sa volonté d’exister comme tel même s’il ne le manifeste pas toujours aux yeux des autres, cherchant certainement à se protéger en restant dans un moule social qui n’altère en rien sa capacité de vivre sa vie.

L’Agefi, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève
www.agefi.com

Lundi 19 Septembre 2011




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