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Le désendettement US : un processus encore en cours

Point Hebdomadaire sur la Stratégie, par Joost van Leenders - Stratégiste allocation d'actifs


Après la décision de la banque centrale américaine, le marché se demande à quel moment celle-ci cessera de dire que les taux resteront exceptionnellement bas pour une période prolongée. Il ressort du dernier comité de politique monétaire que les mesures non conventionnelles ne sont plus à l’ordre du jour, mais qu’une augmentation des taux n’interviendra pas dans un proche avenir. Nombre d’analystes estiment que l’expression « période prolongée » signifie environ six mois. Compte tenu du fait que la Fed n’a nulle intention de surprendre les marchés, tout relèvement des taux sera probablement précédé de nombreux indices annonciateurs.

Les taux des obligations américaines et allemandes se sont maintenus dans l’étroite fourchette qu’ils occupent depuis le début du mois de février. La faiblesse de l’inflation dans la zone euro a également soutenu les marchés. En fait, l’inflation de base est la plus basse jamais enregistrée depuis l’entrée en vigueur de l’union monétaire. Aux États-Unis, la baisse du prix des produits importés a été légèrement supérieure aux estimations. Les banques centrales devraient donc être en mesure de ne pas modifier leurs taux d’intérêt, ce qui a été favorablement accueilli par les investisseurs. En outre, les rendements n’augmenteront pas en raison du faible niveau des taux d’intérêt. Le financement des déficits ne devrait pas se révéler difficile tant que le secteur privé poursuit son processus de désendettement.

Les statistiques trimestrielles de la Fed indiquent que le désendettement des ménages et des entreprises non financières a été contrebalancé par un alourdissement de la dette souveraine. L’intervention de l’État est manifeste dans de nombreux secteurs de l’économie. Le marché de l’immobilier résidentiel est fortement soutenu par les réductions d’impôt et par le rachat par la Fed des titres adossés à des créances hypothécaires. De façon peut-être surprenante, ce sont les ménages qui se portent acquéreurs de la plus grande partie des émissions souveraines puisqu’ils ont triplé leurs avoirs en titres du Trésor. L’économie américaine nous semble toujours vulnérable : le processus de désendettement doit se poursuivre, et le gouvernement devra, à un moment ou à un autre, affronter la question de ses déficits budgétaires. Sur le versant favorable, notons que la situation nette des ménages est en hausse et que les entreprises ont généré de façon interne des fonds supérieurs à leurs investissements, ce qui signifie qu’elles n’ont pas à s’endetter et n’entrent pas en concurrence avec l’État en matière d’emprunts. Compte tenu des contraintes qui freinent le processus de désendettement, nous continuons à penser que la croissance du PIB se ralentira au second semestre de cette année.

Les performances de la production industrielle dans la zone euro ont nettement dépassé les attentes. De plus, le fléchissement de décembre qui avait été précédemment annoncé a été révisé. La reprise semble être à l’horizon, ce que confirment les chiffres de l’emploi. Cela dit, nous ne nous attendons pas à un rebond important. Le taux de chômage élevé devrait limiter l’augmentation des salaires, et un nombre croissant de gouvernements annoncent des restrictions budgétaires. Toutefois, l’indice allemand ZEW, qui s’établit confortablement en territoire positif, semble lui aussi augurer d’un redressement de l’économie.

Les statistiques chinoises font état d’une croissance de la production industrielle et des ventes de détail, mais c’est la hausse de l’inflation qui a davantage retenu l’attention. L’inflation étant proche de la cible officielle de 3 % pour cette année, on doit s’attendre à des mesures supplémentaires de resserrement monétaire. Pour le moment, le relèvement des taux de réserves obligatoires ou même des taux d’intérêt officiels ne devraient pas avoir d’incidence marqué sur l’activité économique. Les réserves des banques s’établissent au-dessus du niveau requis, et les taux officiels sont bas, particulièrement en termes réels. De telles mesures constitueraient donc simplement une normalisation de la politique monétaire. Notons, cependant, que l’inquiétude des marchés à propos d’une éventuelle remontée des taux en Chine et dans d’autres pays asiatiques est manifeste et pourrait se poursuivre.

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Lundi 22 Mars 2010




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