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Le SEPA en questions - Sothon HUA

Sothon HUA est président de NEOFI Solutions, intégrateur et éditeur de NEOFI Link, solution pour l’optimisation des processus de Cash management.


CFO-news : Sothon HUA bonjour, on parle beaucoup de la nouvelle directive européenne SEPA, pouvez-vous nous rappeler brièvement quel en est l’objet ?

Sothon Hua
Sothon Hua
Sothon HUA : Le SEPA (Single Euro Payment Area) est un projet européen qui prévoit la création d’une gamme unique de moyens de paiement en euros commune à l’ensemble des pays européens. Ainsi, toutes les entreprises pourront effectuer des paiements dans les mêmes conditions partout dans l’espace européen, aussi facilement que dans leur pays. La date limite d’adoption de cette normalisation est 2012.

Pensez-vous que ce projet va bouleverser l’organisation de l’entreprise ?

Il va y avoir de nombreux changements, certes, et à de nombreux échelons. Il va surtout falloir dans un premier temps basculer sur de nouveaux systèmes, outils, bases de données, et probablement à terme repenser l’ensemble du système d’information. C’est cet aspect qui sera sans doute le plus lourd, mais aussi le plus dynamisant et c’est sans doute l’un des aspects les plus positifs de cette harmonisation européenne.

Pensez-vous que cela va engendrer un coût important pour les entreprises ?

Le passage au SEPA va engendrer pour les entreprises un coût certain, même si à terme le SEPA est censé entraîner une économie par la réduction des coûts de transfert.
Tout d’abord, le coût d’adaptation des logiciels internes pour les adapter aux nouvelles normes de formats SEPA : Communication bancaire, Comptabilité, Trésorerie, Paye, Règlement fournisseurs, Chaîne de facturation, Rapprochement comptable, Gestion de la relation client,... Pour chacun de ces logiciels, il va falloir acquérir la version compatible SEPA (et parfois même changer entièrement le logiciel lorsqu’il s’agit un modèle qui n’est plus maintenu par l’éditeur), ce qui représente un coût non négligeable (compter 20 000 à 150 000 euros par progiciel suivant la taille de l’entreprise, la complexité de la mise en place, si c’est une nouvelle version ou un nouveau logiciel, etc…). Sans parler, pour les nouveaux logiciels installés, du coût de formation des utilisateurs, et la mobilisation de leur temps de travail.
Mais il faut aussi intégrer le coût que vont représenter, si les données ne sont pas correctement préparées, les erreurs de communication des informations, principalement au niveau de la facturation par la banque des virements rejetés. Effectivement, la conversion BBAN ou RIB vers IBAN et le code BIC étant imposés, un mauvais IBAN engendrera des frais de rejet, et même si la banque fournit la conversion, s’il n’y a pas dans l’entreprise un logiciel qui permet le contrôle de conformité de ces informations, vous risquez d’envoyer un mauvais code, qui sera rejeté (4 euros environ facturés par les banques).

Pensez-vous qu’il y a des solutions pour limiter les coûts et permettre une certaine souplesse dans la migration ?

Oui, pour cela il est indispensable de mettre en place, au sein des services financiers de l’entreprise, une solution qui permet d’éviter d’avoir à changer immédiatement ses applications actuelles, en attendant de mieux appréhender ce qu’il est nécessaire de changer et à quel rythme : Notre solution, NEOFI Link, récupère les données aux anciens formats et les convertit au nouveau avec les contrôles de conformité indispensables au bon déroulement des opérations. Cela va donner à l’entreprise non seulement un temps de réflexion supplémentaire, mais aussi une grande souplesse budgétaire, puisque cela lui permet de changer progressivement ses logiciels, au gré des budgets établis pour les investissements informatiques. Ainsi les frais de migration engendrés par le SEPA seront étalés dans le temps et lissés. Par ailleurs NEOFI Link permet d’éviter les frais bancaires pour virements rejetés en effectuant la collecte automatisée de toutes les informations financières, leur vérification, leur transformation au format adéquat, le contrôle de conformité IBAN ou BIC, la génération des messages XML aux normes 20022, mais aussi la transmission à la banque, journalisation, reporting et rapprochement des messages d’acquittement ou d’erreurs reçus des banques. Cette solution automatise également les envois, évitant ainsi les erreurs humaines.

Pensez-vous que les entreprises françaises aujourd’hui sont prêtes pour cette migration ?

Il semblerait, d’après une étude menée par le cabinet Deloitte, que les entreprises françaises soient effectivement assez averties : 45% d’entre elles prévoient d’effectuer la migration dès 2009, et 38% en 2010. Mais il faut prévoir un glissement de ces pronostics, les choses mettant toujours beaucoup plus de temps qu’on ne l’imagine à se mettre en place dans ce genre de projet d’envergure.

Pensez-vous que les banques offrent à leur client une solution complète pour permettre à leurs clients de limiter l’impact de la migration ?

Les banques vont proposer tout une gamme de services et de produits dont la fiabilité n’est pas à remettre en question, mais qui vont permettre d’assurer uniquement la partie « communication bancaire », située à l’extrémité finale du processus. Mais le travail en amont, à l’extrémité initiale, au sein des systèmes d’information de l’entreprise, qui consiste à rassembler, vérifier et préparer des données fiables prêtes à être intégrées sans risque d’erreur, n’est pas de leur ressort.

Pensez-vous que cette révolution est pénalisante pour les entreprises ?

Non, bien au contraire : d’une part, le SEPA va simplifier la gestion des paiements, particulièrement dans le cas des entreprises actuellement obligées de gérer des comptes dans différents pays européens, et d’autre part il s’agit d’une opportunité structurante qui peut déboucher sur des gains de productivité importants : le SEPA va inciter les entreprises à mener une réflexion globale sur l’optimisation de la gestion des flux de trésorerie par l’automatisation de l’ensemble de la chaîne de facturation (de la facture au paiement), permettant entre autres d’éviter des erreurs de saisies lourdes de conséquences financières, et permettant également d’éviter les fraudes.
Je dirai donc en conclusion qu’à terme les entreprises pourront être largement gagnantes si le processus de migration a été bien pensé, et on ne peut que se réjouir de ces nouvelles directives qui vont être le moteur d’une rationalisation et d’une optimisation de la circulation des flux financiers, et au-delà, du système de Cash management dans sa globalité.

www.neofi-solutions.com

Monsieur Sothon Hua, je vous remercie et vous donne rendez-vous très prochainement dans un nouveau numéro de CFO-news.

© Copyright CFO-news. Propos recueillis par la rédaction de CFO-news


Dimanche 28 Juin 2009




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