Lâcheté ?…

Lettre hebdo du 23 septembre 2016.


La Fed n’a donc pas augmenté ses taux. La banque centrale a de nouveau passé son tour. La représentante des « colombes » au FOMC, devenue présidente de la Fed, n’a pas assumé ce risque, de prendre une décision non anticipée par le marché. C’est bien sûr une bonne nouvelle, car une hausse des taux aurait suscité une correction significative. Celle-ci aura donc lieu un peu plus tard. L’enjeu des décisions monétaires dépasse largement le cadre de la sphère financière : désormais, Outre Atlantique, le cycle économique est totalement dépendant des décisions monétaires ; ce n’est plus l’inverse, qui prévalait au siècle dernier.

Alors, Madame Yellen a-t-elle manqué de courage face au marché ? A-t-elle été lâche ? Non, car le dilemme de la Fed est toujours le même. En relevant les taux, elle peut catalyser un phénomène récessif qui sera d’autant plus probable que l’économie américaine est très dépendante des taux bas. En reportant la hausse des taux, celle – ci risque d’être beaucoup plus rapide et importante en 2017, si la conjoncture américaine et mondiale venait à s’améliorer significativement. La hausse des taux deviendrait très vite un véritable problème, d’autant qu’elle serait aggravée par la réforme des fonds monétaires américains. Cette réforme opérationnelle, mi-octobre, aura essentiellement pour effet de créer un effet d’éviction au profit du financement de l’état, et au détriment du financement des entreprises.

Mme Yellen, dans le prolongement de M. Bernanke, préfère dans ce contexte faire trop que pas assez (pour la croissance), et changer de politique monétaire tardivement plutôt que précocement.
Cela veut dire que le krach obligataire sera particulièrement important, peut-être en 2017, si la croissance accélère.

La normalisation des taux, et la fin des politiques monétaires ultra accommodantes, est inévitable dans un contexte de retour progressif de la croissance. Ce paradoxe est le même pour la BCE et l’Europe : le succès des politiques monétaires se traduira forcément par la fin des mesures exceptionnelles, et donc par une forte hausse des taux.

Nous considérons que cette hausse des taux est un mal nécessaire, mais le phénomène pourrait être particulièrement douloureux. Cette hausse de taux doit refléter, pour être finalement saine, la fin du risque déflationniste. Malheureusement, c’est tout simplement la fin des interventions directes des banques centrales, ou leur anticipation, qui va créer la hausse des taux. Elle résultera de l’effet purement mécanique sur le marché la baisse de la demande.

Le prolongement du statu quo monétaire de la Fed donne encore du grain à moudre aux marchés d’actions, c’est indéniable. Aux USA, l’absence de hausse des taux en septembre donne encore 3 mois de « visibilité » : c’est une éternité à l’échelle du temps des acteurs du marché. En Europe, la visibilité est de 6 mois. Au Japon, l’annonce faite par la BoJ est très technique (action sur la courbe des taux) et l’hyper liquidité est toujours en œuvre.

La tentation est grande, c’est vrai, de « prendre le train en marche », de considérer que la hausse va continuer, et donc d’acheter des actions maintenant, d’autant que l’analyse graphique donne des signaux favorables (franchissement de la moyenne mobile un an hier, malgré de faibles volumes). Acheter des actions aujourd’hui, c’est payer cher des bénéfices 2017, alors que les taux obligataires devraient sensiblement monter à l’horizon 6 mois - un an. Cette combinaison de paramètres est défavorable, d’autant qu’au niveau politique et géopolitique la situation demeure pour le moins compliquée : le sommet de Bratislava se résume à la prise d’un nouveau rendez-vous, dans 6 mois ; le référendum italien, qui pourrait couter son poste à Mateo Renzi, aura lieu en octobre ; les élections américaines de novembre pourraient porter au pouvoir un isolationniste…. Au risque de ne pas profiter d’une possible ou probable hausse dans les prochaines semaines, nous recommandons toujours d’investir le minimum possible en actions.

Spec : encore un test de 4600 en vue, le dernier ?

Investisseurs : Nous recommandons toujours de sous-pondérer au maximum les actions pour un CAC 40 au-delà de 4300 points

Tendances sur les taux et les devises : Les taux obligataires ont baissé, dans le sillage de la décision de la Fed. Le 10 ans américain est revenu à 1.62%, le 10 ans allemand est à nouveau négatif.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a légèrement remonté cette semaine.

Eric Galiègue
VALQUANT

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Mercredi 28 Septembre 2016


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