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La trésorerie d’entreprise permet-elle d’accéder à la Direction financière ? Un rêve ou une réalité ?

Entre les 1er et 17 juillet 2011, l’AFTE (Association Française des Trésoriers d’Entreprise) et Robert Half International France, leader du recrutement temporaire et permanent spécialisé, ont interrogé des trésoriers d’entreprise à l’aide d’une web consultation. 202 questionnaires ont permis à l’AFTE et Robert Half de mieux cerner le profil du trésorier d’entreprise en 2011, d’identifier ses activités et compétences, de connaître son niveau de rémunération et surtout de se pencher sur son avenir.


La trésorerie d’entreprise permet-elle d’accéder à la Direction financière ? Un rêve ou une réalité ?
Comme lors des enquêtes précédentes, il semblerait que les trésoriers d’entreprise aimeraient évoluer vers un poste de Direction financière. Sur les 51% des trésoriers interrogés qui pensent rester en entreprise, 67,8% d’entre eux émettent ce souhait.

Pour savoir si cette évolution est de l’ordre du rêve ou de la réalité, nous avons interrogé Richard Cordero, Délégué général de l’AFTE et Fabrice Coudray, Director de Robert Half.

La trésorerie d’entreprise permet-elle d’accéder à la Direction financière ? Un rêve ou une réalité ?
Quelle est l’image du trésorier dans son entreprise ?

Richard Cordero : 68% des trésoriers pensent qu’elle est bonne. C’est une excellente nouvelle pour la profession. Il y a quelques années, le commun des mortels ignorait tout du trésorier – c’était une profession peu exposée voire confidentielle pour la grande majorité des salariés de l’entreprise, exception faite, bien entendu, des dirigeants. Au pire, certains collaborateurs en avaient même une image négative : contrairement aux idées reçues de l’époque, le trésorier n’est pas celui qui dit toujours non aux investissements ! Les crises ont eu cela de bon de révéler la vraie nature du trésorier. C’est celui qui gère le bien le plus précieux de l’entreprise – le cash - et qui donc peut agir directement pour l’aider à surmonter une crise économique. Les dirigeants ont pleinement conscience de l’importance du rôle du trésorier qui désormais participe à une instance de gouvernance (60% des trésoriers interrogés). Le trésorier, plus exposé aux différents publics (en interne comme en externe), a vraiment conquis ses lettres de noblesse !

La trésorerie d’entreprise permet-elle d’accéder à la Direction financière ? Un rêve ou une réalité ?
Fabrice Coudray : sur le marché de l’emploi, nous avons également vu les candidats-trésoriers évoluer. Ils sont beaucoup plus ouverts sur le monde de l’entreprise et son environnement extérieur. Ce ne sont pas seulement des techniciens. Nombre d’entre eux gèrent aussi une équipe plus ou moins élargie (50% gèrent 1 à 5 collaborateurs, 29,3% plus de 6 – 41,6% exercent une autorité fonctionnelle sur 1 à 5 collaborateurs, 45,1% sur plus de 6). Ils cultivent leur employabilité en multipliant les expériences (plus de 45% d’entre eux ont eu plus de 4 employeurs différents).
Du côté des entreprises, les attentes à leur égard ont aussi évolué. Cette fonction, auparavant très cloisonnée, s’est fortement rapproché de la direction financière. Le trésorier est devenu l’un des piliers de l’organisation financière de l’entreprise. Proche de l’activité, on lui demande d’être capable d’anticiper très rapidement les besoins de trésorerie. Le trésorier n’est plus du tout un exécutant ! Outre une technicité forte (outils et produits financiers), on attend aussi du trésorier un talent de communicant et de négociateur aussi bien en interne qu’auprès de ses contacts extérieurs, en particulier les banques.


Vers quel secteur d’activité les trésoriers souhaitent évoluer ?

Richard Cordero : 51% des répondants souhaitent rester en entreprise. 3% pensent évoluer vers la banque, ce qui peut être logique dans une carrière compte tenu des rapports étroits avec ce secteur. En revanche, 35% ne se projettent pas dans l’avenir.

Fabrice Coudray : je remarque que 5% (et même 8% pour ceux d’entre eux qui ne souhaitent pas rester en entreprise) désirent se tourner vers le management de transition et 3% (5% pour ceux qui souhaitent évoluer hors de l’entreprise) vers l’audit/le conseil. Dans la tranche supérieure à 15 ans d’ancienneté dans le métier de trésorier, ces deux évolutions sont les plus citées. En effet, dans ces deux secteurs, ce sont les profils les plus expérimentés qui sont les plus recherchés. En cela, on peut dire que ces choix répondent aux attentes du marché.

Comment expliquez-vous que 67,8% des trésoriers, qui souhaitent rester en entreprise, se voient évoluer vers la direction financière ?

Richard Cordero : enquête après enquête, ce résultat se confirme. Au sein de l’AFTE, nous travaillons sur les compétences des trésoriers. Ce travail nous amène à penser après une analyse approfondie que les trésoriers possèdent une large palette de connaissances, de qualités aussi bien techniques que relationnelles, relativement proches de celle des directeurs financiers. L’évolution de leurs fonctions, au fil des ans, notamment durant les crises ou en sortie de crise, me permet d’affirmer que les trésoriers ont très largement étoffé leurs compétences, leur influence (dans l’entreprise et vers les publics externes de l’entreprise). Ils sont aussi beaucoup plus « visibles » maintenant. Ce souhait ne me semble donc pas complètement utopique.

Fabrice Coudray : dans la réalité du marché de l’emploi, nous ne constatons pas encore une évolution profonde. Autant le contrôle de gestion est identifié comme un vivier potentiel pour repérer les directeurs financiers de demain, autant les passerelles de la trésorerie vers la direction financière ne sont pas aussi clairement entrées dans les esprits. Je reste cependant très optimiste car ce type d’évolution est fort longue : changer les esprits prend du temps ! Des actions comme celles menées par l’AFTE pour faire connaître et valoriser un métier sont essentielles. Il faut laisser le temps au temps. Je remarque que, dans la tranche dont l’expérience dans le métier de la trésorerie est supérieure à 10 ans, l’évolution souhaitée est la communication financière/les relations Investisseurs. Ce choix correspond à une réalité du marché de l’emploi dans la finance, même si il y a peu d’élus. Il me semble que depuis un bon nombre d’années, les possibilités d’évolution offertes au trésorier sont beaucoup plus ouvertes.

Richard Cordero : j’ajouterai que le trésorier étoffe son rôle. Il est vraiment au cœur de problématiques de l’entreprise. D’ici à 5 ans, ce sont les systèmes d’information (78,8%), la dématérialisation des flux (61,1%), les nouvelles réglementations (Bâle III pour 55,6%), qui vont le plus faire évoluer ce métier. Les trésoriers pourraient donc bien être les directeurs financiers de demain ! Laissons le marché juge.

Le profil du trésorier d’entreprise en 2011
- Le trésorier d’entreprise est un homme (73%), âgé en moyenne de 42 ans (42,4 ans).
- De formation universitaire (56,5% en 2011 versus 51,6% en 2006), il maîtrise l’anglais (81,7%).
- Il travaille dans une entreprise réalisant plus d’un milliard d’euros de CA (60%), cotée en Bourse (42%), du secteur industriel (44%). Il exerce son activité dans la région Ile-de-France (66%). Son périmètre de gestion est supérieur à un milliard d’euros (51%).
- Doté de responsabilités Groupe (83,8%), il participe à une instance de gouvernance (60%).
- Au cours des 12 derniers mois, il a étoffé son équipe (61,9% ont procédé à une ou des embauches)
- Il a exercé une activité autre que la trésorerie (85%) et bénéficie d’une expérience de 10 ans et plus dans son métier (59,4%), après avoir travaillé pour 2 à 5 employeurs différents (80%).
- Sa rémunération moyenne est de 83 K€, avec une part variable supérieure à 10% (57%). Il bénéficie d’avantages en nature (85%).

Laurent Leloup

Mercredi 14 Décembre 2011




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