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La pharmacie mondiale en meilleure santé que ses acteurs

Analyse sectorielle de l’assureur-crédit Euler Hermes.


- A la différence du marché pharmaceutique mondial qui afficherait une croissance moyenne d’environ 4% par an jusqu’en 2015, les grands laboratoires voient leur rentabilité jusqu’ici très élevée se dégrader.
- Les Big Pharma européens afficheraient cependant une rentabilité de 5 points supérieure à celle de leurs homologues américains en 2012.
- Les laboratoires cherchent à s’adapter à la nouvelle donne du marché : envol de la demande générique et montée en puissance des débouchés dans les zones émergentes. Les fabricants de génériques profitent d’ailleurs de l’expiration en masse des brevets de médicaments blockbusters

La pharmacie mondiale reste un marché aux fondamentaux rassurants. Estimé à 880 Mds$ en 2011, ce marché affiche une croissance annuelle positive renouvelée depuis plusieurs années.

Un marché qui a de beaux jours devant lui
« La demande de médicaments dans l’ensemble des pays du monde restera soutenue en 2012, malgré le ralentissement de la croissance mondiale. Elle connaît cependant une mutation majeure », explique Ludovic Subran, Chef économiste du Groupe Euler Hermes. En effet, le dynamisme structurel du secteur de la pharmacie restera déterminé par des dynamiques propres à ce secteur et notamment la convergence de l’effet richesse, de l’effet démographie, et de la part grandissante de financement public de la santé.

Cette demande, robuste, amorce donc un basculement progressif vers les relais de croissance des zones émergentes et les médicaments génériques. Entre 2009 et 2015, la croissance de la demande générique sera trois fois plus dynamique que celle de l’ensemble du marché pharmaceutique, tirée par le poids grandissant des débouchés émergents comparativement à ceux historiques des pays développés, préoccupés par l’ampleur des déficits de certains régimes publics d’assurance maladie. En outre, le réservoir de croissance des zones émergentes n’est, pour l’instant, qu’un eldorado à moyen terme pour les grands laboratoires mondiaux.

Le différentiel abyssal du pouvoir d’achat entre les pays émergents et les pays mûrs freinent en effet ce relais de croissance : « En 2011, la consommation de médicaments par habitant s’élevait à 1100 dollars aux Etats-Unis contre 15 dollars seulement en Inde et 40 dollars en Chine », précise Marc Livinec, Conseiller sectoriel du Groupe Euler Hermes.

De grands laboratoires qui cherchent à s’adapter
« Le souci des grands laboratoires pharmaceutiques relève en partie d’une R&D en berne. Cette tendance s’explique à la fois par la multiplication par 4 en quinze ans du coût de revient d’un nouveau médicament et par le durcissement sensible des critères d’homologation par les agences de santé », explique Marc Livinec.

Les Big Pharma sont aussi confrontés à la montée en puissance d’une offre générique meilleur marché, alimentée par l’expiration en masse du brevet de leurs nombreux médicaments blockbusters. Le choix de privilégier d’autres familles de médicaments comme les vaccins ou les produits d’automédication ne constitue pas davantage la panacée pour les Big Pharma compte tenu de leur poids ou de leurs taux de croissance respectifs modestes.

Des divergences de rentabilité qui s’accentuent
L’âge d’or d’une profitabilité très élevée des grands laboratoires apparaît révolu. Elle resterait élevée, avec un taux de marge opérationnelle de 20,5% en 2012, mais en baisse de -2,5 points par rapport à 2011, et de -4 points par rapport à 2006.

Les laboratoires européens, dont le taux de marge dépasserait de 5 points celui de leurs homologues américains en 2012 (18% de taux de marge opérationnelle prévu aux Etats-Unis en 2012, contre 22,5% en Europe), confirment une meilleure résistance. Les géants américains sont en effet davantage touchés par les tombées de brevets et le contrecoup d’une concentration forte de la filière. Sur les 105 000 postes supprimés dans la pharmacie sur la période 2009-2011, trois sur quatre l’ont été aux Etats-Unis. En revanche, les biotechnologiques américaines, mieux financées qu’en Europe, affichent une santé à toute épreuve.

Les fabricants de génériques afficheraient, eux, une santé financière éclatante et une rentabilité en hausse à +6% en 2012. « Ebranlés par la falaise des brevets, les difficultés d’homologation et le positionnement sur des marchés mûrs en croissance plus faible, les Big Pharma, aux cash flows toujours conséquents, devraient finir par concéder des parts de marchés aux génériqueurs, à moins qu’ils ne les rachètent, tout simplement », conclut Ludovic Subran

Euler Hermes

Lundi 2 Avril 2012




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