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La dette corporate pour tirer parti d’une croissance molle

HIGH YIELD. Les investisseurs se montrent plus prudents sur cette classe d’actifs. A tort selon Threadneedle.


La dette corporate pour tirer parti d’une croissance molle
«Nous observons des retraits de fonds depuis quelques semaines», reconnaît en préambule Roman Gaiser. Mais pour ce fund manager de Threadneedle, spécialiste en high yield, la demande en titres de dette à haut rendement devrait rapidement repartir.

Pour rappel, cette catégorie d’obligations concerne des emprunts levés pour une durée généralement supérieure à cinq ans, par des entreprises qui ont ratings en-dessous de BBB- (selon l’échelle de Standard & Poor’s).

La prise de risque, et donc la rémunération des titres, correspondent à cette configuration. Dans le cas de Threadneedle, la performance sur 10 ans de son European High Yield Bond Fund est d’ailleurs intéressante (+106,51%). Le fonds investit sur des titres de dette ou hedges libellés en euros, avec des notes oscillant entre BB (30% du portefeuille), B (50%), CCC (5%) et sur des obligations sans rating (9%). La perte de confiance qui caractérise aujourd’hui les marchés semble pourtant détourner les investisseurs du high yield. «La crise d’endettement public partie du Sud de l’Europe contamine l’ensemble des marchés. Cette situation se traduit par une aversion au risque, poursuit Roman Gaiser. Je reste toutefois convaincu que les obligations à haut rendement demeurent une classe d’actifs qui dégagera une bonne performance dès cette année, avec une perspective intéressante sur cinq ans.»

De fait, la croissance molle qui se profile en Europe plaide pour une allocation high yield. «Nous n’avons pas besoin que les entreprises génèrent des revenus en hausse et versent des dividendes. Il suffit qu’elles ne tombent pas en faillite et restent solvables.» Alors que de nombreux analystes restent bullish sur les marchés actions, Roman Gaiser estime que la dette corporate offre une meilleure perspective. «Rien ne prouve que nous retrouverons le niveau de croissance d’avant la crise. Alors que le PIB européen a plongé de 4% en 2009, il devrait seulement rebondir de 1% en 2010. Un retour à la récession semble peu probable, mais le scénario d’une faible croissance a toutes les chances de se matérialiser.»

D’où l’idée d’investir dans des entreprises qui ne connaîtront pas nécessairement un fort regain d’activité, mais survivront tout de même aux affres de la conjoncture. Au-delà d’une analyse macroéconomique top-down, l’investissement high yield requiert ainsi une connaissance approfondie des entreprises (analyse bottom-up).

Ces derniers mois, le taux de défaut sur les obligations d’entreprises a eu tendance à reculer. Et les ratings délivrés par les agences de notation ont commencé à remonter – contrairement à la situation qui prévaut sur la dette souveraine.

Dans cette configuration particulière, de nombreux fonds ont misé sur le secteur financier, largement déprécié suite au krach de 2008. Ils ont enregistré d’excellentes performances en 2009, bénéficiant du puissant rally sur les marchés. Threadneedle a, pour sa part, préféré se tenir à l’écart du mouvement. «Nos investisseurs nous demandent de tabler sur des entreprises, pas sur des banques. Ils n’ont pas souhaité que nous changions notre stratégie pour acheter des obligations du secteur financier.» Ceci explique sans doute la performance plus modeste du fonds l’année dernière, qui a sous-performé son benchmark de -5,74%. «A plus long terme, les incertitudes qui pèsent sur le secteur financier, notamment au niveau de la régulation, devraient confirmer la pertinence de nos choix», estime Roman Gaiser.

Threadneedles privilégie aujourd’hui les secteurs des télécommunications, des médias, l’énergie, les minières et les industries de base (notamment les cimentiers). Les titres de Liberty Global (propriétaire de Cablecom en Suisse), Ford Credit Europe ou encore Heidelberg Cement sont particulièrement prisés. En revanche, le fonds évite le secteur automobile et les biens de consommation.

L’Agefi, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève
www.agefi.com

Mardi 8 Juin 2010




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