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La crise du crédit se renforce en Europe alors que la hausse des défaillances contraint les banques à plus de restriction

Pressions en faveur de la consolidation, préoccupations relatives aux valeurs mobilières, et conséquences de la réglementation des fonds propres et des liquidités conduisent les banques à adopter une approche très prudente.


Selon le European Banking Barometer que vient de publier le cabinet Ernst & Young, en ces temps de pressions accrues exercées par toute la sphère économique, alors que de nouvelles réglementations impactent encore davantage leurs bilans, les banques délaissent les projets de profondes restructurations et de développement de leurs activités pour se concentrer sur la gestion interne. Les prêts accordés aux principales industries seront touchés et les banques tablent sur des défaillances en hausse dans tous les principaux secteurs à
l’échelle européenne.

Le Banking barometer est une étude menée auprès de 500 banques en Europe, dont 50 issues des dix pays suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Pays Nordiques, Pologne et Royaume-Uni.

Bernard Lhoest, à la tête de la division “Banking and Capital Markets” d’Ernst & Young Luxembourg, commente : «les banques sont effectivement contraintes à des restrictions. D’une part, elles sont tenues de détenir des capitaux plus importants. D’autre part, elles sont confrontées à une instabilité macro-économique continue, non encore résolue à l’heure actuelle, qui touche désormais leurs portefeuilles de prêts. De même, les risques de défaillance ont considérablement augmenté, quelle que soit le secteur d’activité. Il est cependant avéré que l’augmentation du volume de dépôts des clients et l’intervention de la BCE ont un impact positif sur la liquidité des banques, même si les exigences de fonds propres accrues empêcheront un assouplissement des politiques de prêt. Les banques sont préoccupées par un tel impact sur l’économie, car elles ne sont actuellement pas en mesure d’être les moteurs de la relance ».

La hausse des défaillances est attendue dans tous les secteurs
Les banques européennes s’attendent à une hausse du niveau de défaillance dans tous les secteurs. La préoccupation majeure de l’industrie bancaire en terme de défaillance concerne le secteur de la construction ; plus de la moitié des banques (46%) s’attendant à une augmentation des défaillances dans ce secteur. Le secteur de la construction est suivi par celui de l’industrie automobile, de l’immobilier d’entreprises, des services et enfin de celui des transports - 38% environ des banques s’attendant à une augmentation des défaillances dans ce secteur. L’industrie chimique et pharmaceutique, tout comme les services aux collectivités figurent parmi les industries les plus saines en Europe même si les banques s’attendent néanmoins à une hausse du risque de défaillance.

Le refinancement sera source de nombreux défis, plus particulièrement dans les secteurs de l’immobilier et de la construction
Les évènements obligent les banques à resserrer leurs politiques de prêt dans tous les secteurs. Il existe une forte corrélation entre les secteurs où une augmentation des défaillances est attendue et ceux dans lesquels les politiques de prêts seront durcies, à savoir l’immobilier, la construction, le transport et l’infrastructure.

Les prêts accordés aux secteurs de l’immobilier d’entreprise et de la construction seront le plus durement touchés ; 40% des banques s’attendant à un durcissement de leurs politiques. Cependant, cette tendance n’est pas uniforme en Europe - 61% des banques en Pologne et dans les pays nordiques s’attendent à ce que les prêts au secteur immobilier soient plus restrictifs, alors qu’environ 75% des banques en Allemagne et au Royaume-Uni ne s’attendent pas à un durcissement de leurs politiques.

Bernard Lhoest ajoute: « Les prêts accordés au secteur de l’immobilier d’entreprise constituent un facteur de pression anticipé depuis longtemps par les banques mais le taux d’impact n’a pas été uniforme en Europe. Nous disposons actuellement de preuves tangibles car les politiques de prêt plus prudentes adoptées dans des marchés tels que l’Allemagne ou le Royaume-Uni au cours des deux dernières années sont désormais également suivies par d’autres banques européennes ».

Augmentation du coût du capital à répercuter sur l’économie réelle
En Europe, 44% des banques s’attendent à ce que Bâle III réduise le volume de prêts à l’économie réelle, les préoccupations à cet égard sont particulièrement importantes en Autriche (74%) et en Allemagne (63%). 67% des banques estiment que Bâle III augmentera le coût des prêts pour leurs clients ; 94% des banques autrichiennes, 85% des banques nordiques et 80% des banques polonaises partagent cet avis. Cependant, les banques ne s’attendent pas à être en mesure d’en répercuter le coût total car 45% des banques s’attendent également à ce que Bâle III porte atteinte à leur rentabilité.

Bernard Lhoest indique: « Même si 41% des banques s’attendent à une augmentation des dépôts, l’incertitude économique combinée aux pressions incessantes sur le refinancement interbancaire et aux contraintes de fonds propres et de liquidités sera traduite par une baisse générale des prêts et une hausse du coût du crédit, que ce soit pour les banques et les entreprises ou bien encore les personnes auxquelles elles accordent des prêts ».

Les affaires internes privilégiées par les banques au détriment des projets majeurs
La gestion des risques, Bâle III et la limitation des dépenses accessoires sont les trois priorités majeures des banques cette année, suivies de la réduction des coûts généraux et la rationalisation des processus. L’Off-shoring et le développement de nouveaux marchés sont des priorités de moindre importance pour les banques. Des changements importants tels que la réévaluation de la ligne de produits, la restructuration ou la création de nouveaux secteurs d’activité, la cession d’actifs et de nouveaux systèmes de rémunération sont classés comme étant des priorités intermédiaires.

Bernard Lhoest ajoute: «les banques d’Europe ont unanimement classé les coûts, les risques et les règlementations comme leurs priorités majeures du moment. Ce classement était attendu si l’on prend en compte les défis permanents rencontrés dans l’Eurozone – les banques présentes dans tous les marchés s’attèlent à résoudre les problèmes et à réagir face aux évènements plutôt qu’à développer de manière proactive des projets stratégiques de croissance.

Une pression accrue à la consolidation se profile à l’horizon
Bien plus de la moitié des banques sondées s’attendent à une pression accrue à la consolidation dans les six mois à venir. Au Royaune-Uni, 24% seulement des banques s’attendent à cette pression. Les banques autrichiennes et espagnoles la perçoivent plus précisément car 75% d’entre elles s’y attendent dans les six mois à venir. A moyen et à long terme, les banques allemandes s’attendent à cette forte pression accrue à la consolidation, 74% d’entre elles l’anticipant. Bernard commente : « En ce qui concerne les marchés dans lesquels l’industrie bancaire demeure assez fragmentée, la pression accrue à la consolidation y sera sans conteste élevée au cours des six mois à venir, alors que les petits acteurs du marché rencontreront des difficultés opérationnelles dans ce monde à forte densité de capital, à moins qu’ils n’occupent une niche particulière. Un quart des banques de la région s’attendent également à des cessions d’actifs en hausse au cours des six prochains mois, constituant donc une preuve supplémentaire de ces pressions».

Le marché des valeurs mobilières : une préoccupation majeure pour les banques
L’avenir de leur activité de transactions sur titres constitue une préoccupation majeure pour les banques, 30% d’entre elles s’attendant à des perspectives négatives dans ce secteur. Bernard Lhoest ajoute: « Il n’est pas surprenant, étant donné les multiples évolutions réglementaires et la menace d’une taxe sur les transactions financières, que les banques européennes s’inquiètent au sujet de leurs transactions sur titres. Les marges de rentabilité étant réduites dans ce secteur, l’échelle et l’efficience seront encore plus importantes.

Les marchés bancaires européens divisés quant aux perspectives pour 2012
Les banques allemandes, autrichiennes et espagnoles sont les plus préoccupées en Europe par leurs performances actuelles et les plus pessimistes quant aux perspectives relatives au premier semestre 2012. Les banques polonaises sont les seules à être unanimement positives quant à leurs performances actuelles. Les banques néerlandaises et polonaises affichent le plus d’optimisme quant à leurs potentialités au premier semestre 2012.

Bernard Lhoest commente: « Ce sont les facteurs macro-économiques qui perturbent le plus les banques européennes. En effet, les pays dans lesquels les banques sont les moins optimistes sur les performances à venir sont ceux confrontés à une pression à la consolidation la plus importante. Ces mêmes pays relèvent également des préoccupations liées aux conséquences des nouvelles règlementations ainsi qu’aux conséquences des défaillances d’emprunteurs souverains. Les domaines sur lesquels ils ont le plus de contrôle, tels que les politiques de prêt, les défaillances et les effectifs semblent avoir eu peu de conséquences sur les indices de confiance dans leur ensemble ».

A propos d’Ernst & Young
Ernst & Young est l’un des leaders mondiaux de services professionnels en audit, fiscalité, transaction et services de conseil. Au quotidien, nos valeurs communes et notre engagement inébranlable pour la qualité guident nos 152.000 collaborateurs mondialement. C’est en accompagnant nos employés, nos clients et tous nos interlocuteurs dans la valorisation de leur potentiel que nous créons la différence.

Ernst & Young
7, rue Gabriel Lippmann
Parc d’Activité Syrdall 2
L-5365 Munsbach
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Vendredi 6 Avril 2012




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